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Rapprochement Vivendi-Lagardère : le Conseil de la concurrence ouvre une enquête

Le Conseil de la concurrence n’a pas encore émis d’avis ferme sur les effets de l’acquisition, par Vivendi, de parts de capital dans la société Lagardère sur le marché concurrentiel national. Une enquête a été lancée, dans ce sens, suite à de «sérieuses inquiétudes». Détails de l’avis. 

Le Conseil de la concurrence a émis des réserves quant aux effets anticoncurrentiels qui découleraient du rapprochement entre les groupes Vivendi et Lagardère, et qui impacteraient le marché national. En effet, l’institution a publié un avis au Bulletin officiel du 14 juillet. Il s’agit de l’acquisition par la société Vivendi S.E. du contrôle exclusif de la société Lagardère S.A, à travers le rachat de 45,1% de son capital et de 37,2% de ses droits de vote.

Dans son avis l’institution émet de «sérieuses inquiétudes» sur les effets néfastes concurrentiels que pourrait avoir ce rapprochement sur le marché de vente des manuels scolaires en français. Comment ? Rappelons que ce projet de rapprochement a été notifié au Conseil de la concurrence en mars dernier.

Par conséquent, le 9 juin dernier, l’institution a lancé une enquête approfondie pour cerner les différents effets anticoncurrentiels qui pourront découler de l’opération de concentration entre les deux opérateurs. Justement, le Conseil relève que le marché des manuels scolaires rédigés en français destinés aux écoles privées et aux missions étrangères pourrait subir des impacts anticoncurrentiels.

Il est noté dans ce sens que «les premiers résultats de l’enquête ressortent de sérieuses inquiétudes quant à la possibilité de créer ou de renforcer une situation dominante au niveau de ce marché», d’autant plus que les deux opérateurs sont actifs dans ce marché. Justement, la société «Vivendi S.E», appartenant au Holding Vivendi, opérateur soumis au droit de l’Union européenne, est actif dans les domaines des médias et du divertissement, et réalise un certain nombre de transactions au Maroc, notamment la vente de livres aux entreprises marocaines spécialisées dans le domaine.

De son côté, la société «Lagardère S.A», société anonyme soumise au droit français, détient directement sur le marché marocain une filiale dénommée «Librairie Papeterie Nationale S.A». Laquelle est régie par le droit marocain et est exclusivement active dans l’édition, la distribution et la vente de livres.

Dans ce sillage, le Conseil de la concurrence note que «les deux parties n’ont pas fourni de données précises, que ce soit sur la taille de ce sous-marché, ni leurs prévisions pour celui-ci». Plus encore, l’institution de régulation assure que suite aux audiences des concurrents locaux, et dans le cadre de la procédure d’instruction préliminaire, ce projet soulève des inquiétudes de certains concurrents et clients quant aux effets verticaux résultant du processus, et d’ajouter que cette opération «renforcerait le pouvoir de marché de l’acquéreur (Vivendi) qui pousserait vers l’exclusion certains concurrents et clients, et réduirait leur pouvoir de négociation avec les parties de l’opération».

In fine, notons que dans le cadre de son avis, le Conseil de la concurrence n’a ni affirmé ni infirmé la viabilité de cette opération sur le territoire marocain, ceci en attendant certainement les résultats finaux de son enquête. Affaire à suivre.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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