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Ramadan : les Tangérois profondément attachés aux traditions ancestrales

Le mois sacré de Ramadan constitue pour les Tangérois une occasion en or pour réaffirmer leur profond attachement aux traditions ancestrales, aussi bien sur les plans religieux et spirituel, que social et culinaire.

Dans la perle du Nord, le Ramadan est synonyme de spiritualité, mais également de solidarité, d’entraide et de convivialité, des valeurs profondément ancrées dans la société marocaine. Malgré le changement rapide des habitudes de consommation, les Tangérois tiennent à préserver jalousement leurs traditions ramadanesques authentiques et leurs habitudes culinaires ancestrales.

Regain d’activité
Dans les ruelles de l’ancienne médina et les quartiers populaires de la ville du Détroit, les senteurs des plats savoureux et recettes traditionnelles, qui se dégagent des maisons, titillent les narines et rappellent l’avènement du mois sacré, où les visites entre familles et amis et l’organisation de Ftours collectifs se multiplient, l’occasion de resserrer les liens et de partager des moments de convivialité. Les souks et les marchés de la ville connaissent, durant les derniers jours précédant le Ramadan, une dynamique particulière, marquée par une forte affluence des ménages pour s’approvisionner en produits et denrées alimentaires nécessaires à la préparation des plats traditionnels à cette occasion.

Attachement aux traditions
Le Ramadan représente aussi pour les Tangérois une occasion pour exprimer leur attachement à certaines traditions liées au climat de recueillement et de spiritualité marquant ce mois béni. En témoigne la forte affluence que connaissent les mosquées et les différentes zaouias de la ville, durant les derniers jours du mois de chaâbane, où sont organisées les cérémonies du dhikr et de lecture collective du Saint Coran.

Pour Rachid Taferssiti, président de l’Association Al Boughaz pour la préservation du patrimoine, le Ramadan représente un mois de piété, de solidarité, de retrouvailles et de partage pour nos communautés musulmanes, qui est ancré dans nos traditions et influence les us et coutumes de toute la population.

«Quand j’étais jeune, il n’y avait pas encore la télé. Toutes les familles avaient cette habitude de monter sur leurs terrasses observer le ciel le 29 du mois de Chaâbane pour attendre l’arrivée du mois béni. Aujourd’hui les gens vont se planter en face de la télévision ou attendre l’arrivée du mois sacré à travers les réseaux sociaux», témoigne-t-il, soulignant que pour comprendre la différence entre le passé et le présent en matière d’accueil du Ramadan par les Tangérois, il est nécessaire d’appréhender l’évolution de la ville et les transformations qu’elle a subies au fil du temps.

Préparatifs minutieux
Le responsable associatif a tenu à affirmer que la particularité du Ramadan à Tanger, c’est que les préparatifs commencent des jours avant ce mois béni, notamment par les mères de familles qui avaient l’habitude de nettoyer les maisons et de faire leurs emplettes pour rechercher avec soin les aliments de base devant servir à la préparation des plats traditionnels spécifiques à la région, relevant qu’une forme de compétition s’était installée entre les voisins pour élire la maîtresse de maison qui produisait la meilleure chebbakiya, le meilleur meqroute… keouilech, briouates, reghayef, baghrir….

Évoquant le changement radical des modes de vie et de consommation des Marocains en général, et des Tangérois en particulier au fil du temps, qui a provoqué la disparition de certaines habitudes culinaires et l’apparition d’autres, Rachid Taferssiti a cité l’exemple du farrane (four du quartier), qui fait face au risque de disparition, même dans l’ancienne médina, appelant à déployer davantage d’efforts pour préserver ces fours traditionnels, qui constituent le symbole de l’authenticité de la cuisine marocaine et une composante essentielle du tissu urbain des médinas.

Ce changement a également affecté les bonnes habitudes liées aux retrouvailles en famille autour de la table, puisque de nombreux Tangérois préfèrent actuellement rompre leur jeûne en dehors de la maison, a-t-il enchaîné. Bien que la préservation de nos traditions ancestrales peut paraître difficile à réaliser à l’heure actuelle, où les médias sociaux prennent une place importante dans la société et influencent considérablement le comportement du consommateur, mais le fait de donner l’exemple et de continuer à célébrer Ramadan dans la pure tradition marocaine, à travers ses différentes dimensions: spirituelle, sociale, humaine et culturelle, contribuera certainement à transmettre ce legs précieux aux générations montantes et à sauvegarder la richesse patrimoniale qu’il véhicule.

Sami Nemli Avec Agence / Les Inspirations ÉCO


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