Produits manufacturiers : la disponibilité au rendez-vous !
Au terme du 2e trimestre, le volume global de produits issus des chaînes de production des industries manufacturières marocaines a augmenté de 1,8%. Qu’en est-il industrie par industrie ? La disponibilité est-elle au rendez-vous partout ?
«Éviter vaille que vaille la pénurie de produits dans les rayons et sur le marché !» Telle est l’une des principales préoccupations des dirigeants en cette période où certains approvisionnements souffrent de rareté. Alors, dans un contexte économique délicat comme celui qui prévaut, l’anticipation et la prudence sont de mise. C’est dans ce contexte que le Maroc étoffe sa liste de marchandises faisant l’objet de mesures de restrictions quantitatives à l’exportation. Le dernier en date concerne les pois chiches, dont l’exportation est désormais soumise à licence.
Soulignons que la Douane avait, auparavant, instauré temporairement l’exigence de présentation d’une licence à l’exportation de cette légumineuse très présente dans l’alimentation des Marocains, jusqu’au 27 juin dernier. En adoptant cette mesure à titre permanent depuis le 29 août, les autorités serrent davantage les vis. Si le Royaume est plutôt bien loti sur un large éventail de produits, tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne. N’empêche que les industriels sont très sollicités en vue d’être au rendez-vous de la quantité.
En ces temps de rentrée scolaire notamment, le Haut-commissariat au plan (HCP) vient de publier l’indice de la production des industries manufacturières, hors raffinage de pétrole, qui nous donne des renseignements précieux sur le niveau de disponibilité des produits issus des chaînes de production des industries manufacturières nationales. Entendez par Indice de la production des industries manufacturières IPIEM (base 100: 2015), l’indicateur qui mesure la variation relative à des quantités produites dans les secteurs industriels.
Selon le HCP, cet indice enregistre une hausse de 1,8% au cours du deuxième trimestre 2022 par rapport à la même période de 2021. Cette évolution résulte, notamment, «de la hausse de l’indice de la production de l’industrie automobile de 16,8% pour s’établir à 132,9 et de celui des industries alimentaires de 8,3% pour se hisser à 127», explique le HCP.
Autrement dit, ces indice dénotent de l’augmentation des volumes de production de ces deux secteurs-clés de l’économie marocaine. Mais pas que. Également, de la hausse des quantités produites dans l’industrie de la fabrication d’équipements électriques de 22,2%, idem dans l’industrie de la métallurgie (+18,5%), ou encore celle de l’industrie du cuir et de la chaussure (+23,2%), l’industrie de textiles (+9,7%), l’imprimerie et reproduction d’enregistrements (+25%) et l’industrie d’habillement (+2,2%).
En revanche, l’indice de l’industrie chimique a enregistré une baisse de 7,1%, celui de la fabrication d’autres produits minéraux non métalliques, auquel est rattaché la production de ciment, produit très utile pour le secteur du BTP, a connu une baisse de 7,2% de ses volumes de production. Dans le même sens, mais pas aussi prononcé, l’industrie du travail du bois voit ses volumes de production se réduire de 2,8%.
La quantité au rendez-vous de la satisfaction de nos besoins de confort et de mobilité !
Si, comme l’a souligné le HCP, huit secteurs industriels se sont illustrés par des hausses de leurs volumes de production, ces évolutions n’ont pas la même amplitude. L’analyse de leurs volumes respectifs fait apparaître un certain nombre qui se démarquent par des volumes beaucoup plus importants. Il s’agit d’une poignée d’industries avec à leur tête la «Production et distribution d’électricité» qui chapeaute tous les IPIEM en culminant à 133,3 suivie de très près par l’industrie automobile (IPIEM de 132,9) et l’industrie de fabrication d’équipements électriques (IPIEM de 131,8).
Ces trois secteurs ont en commun le fait d’assurer la satisfaction de nos besoins de confort et de mobilité. Juste à côté, apparaît l’industrie de l’Imprimerie et reproduction d’enregistrements avec un IPIEM de 133,2. Ce qui n’est pas une surprise à la veille de la rentrée scolaire. En passant d’un indice de 123,1 au 4e trimestre 2021 à 132,6 au 1er trimestre 2022 puis à 133,2 au trimestre suivant, l’on s’aperçoit que l’industrie de l’imprimerie a très tôt mis les bouchés doubles pour la rentré scolaire afin d’éviter les pénuries et faire face à la forte demande, notamment de manuels scolaires dans toutes les régions du Maroc.
D’ailleurs, Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, a affirmé lors du point de presse tenu en marge du Conseil de gouvernement du jeudi 8 septembre 2022, qu’un «système de veille était instauré par les services économiques des préfectures pour surveiller les prix des manuels, réglementés par l’État et également pour contrôler leur disponibilité sur le marché».
Enfin, interviennent les «Industries alimentaires» avec un IPIEM de 127. Ce qui souligne là aussi que la disponibilité est au rendez-vous. À l’instar des dirigeants du secteur, Brahim Laroui, directeur général de Lesieur Cristal, souligne aux Inspirations Éco qu’il «n’y aura pas de pénurie d’approvisionnement».
Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO