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Power-to- Hydrogen : MASEN évalue l’environnement du projet
L’Agence marocaine de l’énergie durable (MASEN) passe à une nouvelle étape du projet Power-to-Hydrogen, en lançant un appel d’offres relatif à l’élaboration du plan d’engagement des parties prenantes du projet. L’objectif est de mieux informer la population de la région Guelmim-Oued Noun au sujet du projet.
En juin 2019, le Maroc et l’Allemagne ont scellé un partenariat pour développer le secteur de la production d’hydrogène vert. Ce projet ambitieux, connu sous le nom de «Power-to-X», est porté par MASEN (l’Agence marocaine de l’énergie durable) et s’inscrit dans la stratégie nationale visant à promouvoir les énergies renouvelables, à garantir l’indépendance énergétique du pays, et à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le projet vise également à améliorer les conditions de production et d’utilisation de l’hydrogène et à mettre en place des structures d’approvisionnement et d’investissement pour en faire une source d’énergie écologique de premier plan. Le «Power-to-X» (PtX) est un concept révolutionnaire qui repose sur la conversion de l’électricité excédentaire, générée à partir de sources renouvelables telles que l’énergie solaire et éolienne, en hydrogène vert.
Pour concrétiser ce projet, MASEN cherche à recruter un prestataire de services chargé d’élaborer un Plan d’engagement des parties prenantes (PEPP) pour l’ensemble du projet. Cette prestation a pour but de sensibiliser la population locale au projet PtX, d’améliorer sa participation et son implication dans les initiatives liées au projet, et de garantir son acceptation économique et sociale par les communautés locales.
Les axes du projet
La région de Guelmim-Oued Noun, qui accueillera le projet PtX ,est composée de quatre provinces et 53 communes. Elle abrite une population d’environ 433.757 habitants. Une connaissance approfondie de l’histoire de peuplement, des groupes ethniques présents, et de l’organisation sociale est cruciale pour comprendre les dynamiques locales. Cette étude permettra d’identifier les groupes originaires, les anciens habitants, les nouveaux arrivants, et les étrangers, fournissant ainsi une base solide pour la mise en œuvre du projet. Le prestataire mènera une étude participative pour comprendre les perceptions de la population locale et des parties prenantes concernant le projet PtX.
Cette approche «bottom-up» vise à analyser la compréhension du projet, à mettre en lumière les questions et les préoccupations potentielles de la population, et à permettre à MASEN de répondre de manière proactive à ces préoccupations. L’élaboration du PEPP implique une communication ouverte et transparente entre MASEN et la population locale.
Le plan intégrera des consultations liées à l’évaluation de l’impact social, au Plan d’acquisition des terrains (PAT), au Plan de gestion environnementale et sociale (PGES), et à toute autre étude pertinente. Il s’appuiera également sur les enseignements tirés des précédents projets de MASEN, tels que le complexe solaire d’Ouarzazate et le projet Noor Midelt. L’objectif ultime du PEPP est de créer des mécanismes de communication efficaces, adaptés aux caractéristiques locales, pour garantir une participation active de toutes les parties prenantes dans la réalisation du projet PtX. Ces mécanismes devront être clairement définis et généralisables pour être utilisés dans d’autres régions du Maroc. Le projet «Power-to-Hydrogen» ouvre la voie à un avenir énergétique plus durable, tout en favorisant le développement économique de la région de Guelmim-Oued Noun.
Les composantes du projet PtX
Le projet PtX est scindé en quatre composantes principales. La première est une centrale à base d’énergie renouvelable hybride (photovoltaïque/éolien) pour la production de l’électricité avec option de stockage avec batteries. Le champ solaire serait sur une superficie de 300 hectares et le champ éolien sur des crêtes serait érigé sur une superficie de 300 hectares également. La deuxième composante est une usine de production d’hydrogène et de ses produits dérivés sur une superficie de 5 hectares. Les deux autres composantes concernent une station de dessalement d’eau de mer, pour l’alimentation de l’usine et une ligne d’évacuation.
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO