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PLF 2023 : les dés sont jetés !

C’est ce jeudi que le projet de loi de Finances 2023 sera présenté au Parlement, en présence des deux Chambres. Eu égard au contexte actuel, notamment à l’international, les inquiétudes ne font que s’amplifier. L’Exécutif sera-t-il en mesure de calmer les ardeurs de tous, voire apporter de la sérénité ?

La date fatidique pour déposer le projet de loi de Finances (PLF) 2023 au Parlement est pour aujourd’hui. Au cours de cette séance plénière, qui se tient en présence des deux Chambres, la ministère de l’Économie et des finances se chargera de présenter le PLF 2023. Bien des espoirs sont fondés sur cette loi de Finances, tant attendue, surtout sachant que de nouvelles mesures, ne figurant pas sur la note de cadrage, pourraient être introduites. Il s’agirait, notamment, de l’impôt sur la fortune que bon nombre de fiscalistes réclament à l’unanimité.

Néanmoins, la tâche ne s’avère pas de tout repos. Il faut rappeler que le contexte actuel ne favorise pas le développement ni la croissance économique. Après deux années difficiles, plombées par la crise pandémique, le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne a mis à rude épreuve l’économie mondiale. D’où l’avènement d’un mouvement inflationniste sans précédent à l’origine de fortes tensions. Et comme le Maroc reste un pays dépendant des importations, il n’y pas échappé ! Face à cette situation alarmante, le gouvernement doit faire preuve de beaucoup de tact, même si la tâche s’annonce ardue, surtout que les agrégats macroéconomiques n’augurent rien de bon.

À noter que durant cette année, la croissance économique a été revue à la baisse à 0,8%. Sans parler du taux d’inflation qui va frôler le seuil des 6%. S’ajoute à cela le  déficit budgétaire qui dépasse la barre des 5%. De plus, la situation internationale n’est guère rassurante. Même après avoir augmenté leurs taux directeurs, les banques centrales internationales éprouvent beaucoup de mal à freiner l’inflation.

Une stabilité à maintenir
Toutefois, le gouvernement table sur une croissance de l’ordre de 4,5% pour l’année 2023, alors que BAM prévoit 3,6% seulement. Pour arriver à ce résultat, le rapport fait état d’hypothèses nationales et internationales sur lesquelles reposent les prévisions établies. Mais le gouvernement met en avant la prochaine campagne agricole, estimée à 75 millions de quintaux.

D’ailleurs, il est mentionné que la valeur ajoutée agricole devrait significativement augmenter et enregistrer une croissance de 12,9%. S’ajoute à cela la demande extérieure. Sauf que les économistes ont pointé du doigt la valeur ajoutée qui demeure faible, ou encore la valorisation de la production qui, par définition, crée de la richesse et, par ricochet, engendre les recettes fiscales.

À cet effet, un constat a été fait sur l’augmentation disproportionnée des recettes fiscales par rapport à la production. Dans la même perspective, les professionnels avaient critiqué l’absence de la réforme fiscale dans la lettre de cadrage. D’autres ont reproché au gouvernement de s’écarter des orientations du Nouveau modèle de développement, lequel met l’accent sur une refonte fiscale susceptible de faire grimper les recettes de l’État pour financer les grands chantiers engagés. Sachant, par ailleurs, que le gouvernement s’engage à réduire l’écart social. C’est d’ailleurs l’un des volets phares du PLF2023, qui prévoit la réforme de la santé et l’élargissement de la couverture sociale à toutes les tranches de la population. Des chantiers, rappelons-le, qui ont été initiés sous l’impulsion de la plus haute instance du pays.

La Charte de l’investissement revêt également la même importance puisqu’elle permettra d’établir une justice spatiale. In fine, des priorités qui, certes, demeurent atteignables surtout que bon nombre de chantiers avancent sous les directives Royales. Quant aux autres axes, les économistes sont unanimes à souligner la prudence de l’Exécutif qui se manifeste dans les écrits, alors que tous les espoirs étaient placés sur ce nouveau gouvernement sensé être capable de créer la surprise. Sauf qu’au grand dam des analystes, le manque d’innovation et d’audace dans les décisions a été pointé du doigt. D’aucuns contestant même la méthodologie sur laquelle l’élaboration des perspectives à été fondée. Quoiqu’il en soit, les dés sont déjà jetés.

Maryam Ouazani / Les Inspirations ÉCO


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