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OPA Ciments du Maroc : Faut-il apporter ses titres ?

Pour les analystes, il n’y a pas d’intérêt à apporter les titres à l’OPA. Le prix de l’offre est largement inférieur au prix du marché. La société ne fait que remplir une obligation légale, mais elle émet un signal : elle ne souhaite pas racheter de titres.

À la question «Faut-il apporter ses actions à l’OPA de Ciments du Maroc?», les analystes de la place s’accordent à dire que ce n’est pas nécessaire. Le prix fixé par l’offre publique d’achat «renseigne sur la volonté de l’actionnaire», explique un analyste. En effet, HeidelbergCement France SAS avait déjà annoncé qu’il n’envisageait pas de retirer la valeur du marché boursier. Le fait de proposer un prix inférieur au prix du marché est ainsi un message indirect assignant aux actionnaires de ne pas apporter leurs titres à l’OPA.

Valorisation inintéressante
L’un des analystes explique d’ailleurs qu’apporter ces titres à une OPA est intéressant dans deux cas de figures: quand la société propose une petite prime par rapport au cours sur le marché ou lorsque le titre n’est pas liquide, faisant en sorte qu’il faille attendre une semaine voire un mois avant de trouver une contrepartie pour pouvoir vendre ses titres. Cependant, Ciments du Maroc ne répond à aucun de ces deux critères. Le titre s’échangeait à la veille de la suspension du titre, le 4 juillet 2016, à un prix supérieur à celui de l’OPA. Le dernier cours au 4 juillet 2016 était de 1.140 DH.

De même, l’action s’est échangée le jour de la reprise de la cotation, le 5 août, à un prix de 1.173 DH, alors que l’offre fixe le prix unitaire du rachat des 5.441.450 actions à 1.130 DH. La moyenne du cours depuis le début de 2016, elle, est de 1.173,47 DH. Pour aboutir à ce prix, que l’AMMC juge recevable, quatre méthodes ont été utilisées: l’approche par les cours de Bourse, la méthode d’actualisation des flux de trésorerie futurs, la méthode des transactions comparables et la méthode des comparables boursiers. L’approche par les cours de Bourse, qui consiste en l’analyse des cours boursiers de clôture de l’action Ciments du Maroc au 4 juillet 2016 ainsi que sur les 12 mois précédant cette date, a abouti à une valorisation à 1.190 DH l’action.

La valorisation retenue est la moyenne des moyennes pondérées des cours sur le dernier mois, les 3 derniers mois, les 6 derniers mois et les 12 derniers mois. La méthode d’actualisation des flux de trésorerie futurs, qui se base sur les flux de trésorerie futurs découlant du plan d’affaires du groupe Ciments du Maroc sur la période 2016-2019, actualisés à un coût moyen pondéré des capitaux de 10,15%, correspondant à l’exigence de rentabilité des pourvoyeurs de fonds de la société et un taux de croissance à l’infini de 2%, a abouti à un prix unitaire de 1.088 DH.

Une simple formalité légale
Pour les deux analystes, cette OPA n’est qu’une formalité légale qu’HeidelbergCement France SAS se doit de remplir. En effet, l’article 18 de la loi n°26-03 stipule que «toute personne physique ou morale détenant, seul ou de concert, directement ou indirectement, 40% des droits de vote de la société cible est obligée, dans les 3 jours ouvrables après le franchissement de seuil, de déposer auprès du CDVM un projet d’offre publique d’achat, d’échange ou mixte». Les analystes estiment que la société n’a aucune volonté de racheter davantage de titres puisqu’elle détient déjà la majorité, sans oublier qu’avec les 5.441.450 actions, la société devrait décaisser l’équivalent de 6,15 MMDH pour racheter l’ensemble desdites actions, ce qui constituerait une pression sur la trésorerie de HeidelbergCement France SAS.


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