Éco-Business

Monétique: les comportements évoluent avec la Covid-19

L’activité monétique a certes pris un coup depuis le début de la crise sanitaire, mais la bonne nouvelle reste le changement de comportement des consommateurs attachés à l’usage du cash, en faveur des paiements par carte bancaire. Les derniers chiffres du CMI démontrent un recul de 12,5% des opérations de retrait d’espèces à fin septembre 2020.

L’émission des cartes bancaires ne connaît pas la crise. Selon les derniers chiffres du Centre monétique interbancaire (CMI), l’encours des cartes bancaires émises par les banques marocaines a franchi le seuil de 16 millions, avec 16.597.133 cartes en circulation au terme des neuf premiers mois de l’année, représentant ainsi une progression de 6,5% en glissement annuel. Il en résulte une activité domestique des cartes bancaires en hausse. L’on est loin des progressions à deux chiffres habituelles, mais la crise sanitaire et le confinement ont eu leur impact sur l’activité. Les cartes bancaires marocaines ont en effet réalisé plus de 57,1 millions d’opérations, en progression contenue de 6,9% par rapport à la même période en 2019, ce qui représente un montant de près de 22,8 MMDH en hausse de 2,3% en glissement annuel. Cela a été également porté par l’émergence du paiement sans contact qui a fait son entrée dans le marché des moyens de paiement en septembre 2019.

Selon le dernier rapport de Bank Al-Maghrib, il n’a représenté à fin décembre 2019 qu’une part de 1,5% en nombre des transactions de paiement domestique et 0,6% en valeur puisqu’il nécessite le remplacement de la carte du client. Pour ceux qui détiennent déjà ce type de carte, l’ensemble du microcosme bancaire a vivement encouragé son utilisation, dans le cadre des gestes barrières recommandés par les organismes de santé. Pour accompagner davantage ces mesures de prévention et sécuriser l’acte de paiement, le CMI, en collaboration avec ses partenaires bancaires et les différents systèmes de paiement, a relevé le plafond des paiements sans contact, passant de 200 DH à 400 DH. Le rehaussement de ce plafond a été effectif à partir de fin avril 2020. Cela étant, comme dit l’adage : «À quelque chose malheur est bon.» La crise sanitaire a permis de modifier le comportement des usagers, notamment en ce qui concerne les opérations de retrait. Les Marocains y étaient particulièrement attachés, à tel point que les autorités avaient ouvertement déclaré la guerre à l’argent liquide. Bank Al-Maghrib enchaînait d’ailleurs les mesures pour enrayer cette tendance, surtout que la hausse de la monnaie fiduciaire commençait à peser sur les liquidités bancaires.

À cet égard, le projet de paiement mobile a pris rapidement forme afin de remplacer à terme le recours au cash et aux moyens de paiement traditionnels, qui coûtent annuellement 7 MM DH à l’État. À fin septembre 2020, les retraits d’espèces – même s’ils prédominent en volume et en valeur – s’affichent en diminution depuis le début de la crise sanitaire. Ainsi à fin septembre 2020, le nombre de retraits effectués sur les guichets automatiques au Maroc s’est limité à 204,8 millions d’opérations, correspondant à une valeur cumulée de près de 201 MMDH, soit une régression de 12,5% en nombre, et de 5,3% en montant. La baisse était de 15% en nombre et 7,2% en valeur au terme du premier semestre. Autre mode de paiement qui prend de plus en plus d’ampleur grâce à la crise sanitaire, le paiement en ligne. Si ce mode connaît une croissance exponentielle depuis 2013, il s’est nettement apprécié depuis le début de la crise. Au terme des neuf premiers mois de l’année, les sites marchands ont enregistré plus de 9,67 millions d’opérations de paiement en ligne via des cartes bancaires marocaines, pour un montant de 4,1 MMDH, soit en augmentation de 41,4% en nombre et 28,1% en montant, par rapport à la même période en 2019.

Les cartes internationales moins présentes

Avec la fermeture quasi totale des frontières pour les voyageurs depuis la mi-mars 2020, l’activité monétique des cartes étrangères s’est nettement réduite au cours des 9 premiers mois de l’année. Selon les chiffres du CMI, ce sont ces types de cartes qui ont subi l’impact le plus fort de la crise avec une régression déjà visible durant le premier trimestre 2020 (-4,2%), suivie par une chute de 76,9% durant le deuxième trimestre. À fin septembre, l’encours des paiements par cartes étrangères s’est déprécié de 61,7% à 4,2 MMDH, correspondant à 3,9 millions d’opérations, en repli de 54,5%. Les opérations de retrait se sont, quant à elles, réduites de moitié au terme du troisième trimestre 2020. L’activité retrait au niveau des cartes étrangères a fléchi en nombre de 51,7% à 3,53 millions d’opérations, et s’est dégradée de 50,3% en valeur pour un montant de 5,01 MMDH.

Aida Lo / Les Inspirations Éco


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