Éco-Business

Mauvais démarrage en ce début d’année

Un taux de 2,6% durant le premier trimestre 2018 au lieu de 3,8% à la même période de 2017. Malgré cela, la bonne performance de la croissance en zone euro et aux États-Unis joue en faveur d’une bonne reprise durant l’année.

Les aléas du ciel continuent de peser sur les projections de croissance du PIB national. Selon la dernière note de conjoncture du Haut-commissariat au plan, la baisse prévue de 3,1% de la valeur ajoutée agricole au premier trimestre 2018 donnera une croissance à 2,6% au lieu de 3,8% à la même période de 2017. Un début d’année pour le moins calme après le dynamisme qu’a connu le dernier trimestre de l’année écoulée avec une croissance de 3,9%. Encore une fois cette bonne performance s’explique par un accroissement de 14,2% de la valeur ajoutée agricole. Notons qu’au quatrième trimestre 2016, la croissance était d’à peine 1% toujours à cause d’une baisse de 13,7% de la valeur ajoutée agricole. En d’autres termes, l’économie nationale gagne presque trois points de croissance ou les perd chaque fois que le secteur primaire croit ou décroit d’une moyenne de 13,5%.

Le Maroc profite de l’embellie mondiale
Hors agriculture, la valeur ajoutée aurait connu une hausse de 2,8% tirée par les activités tertiaires et minières. Au premier trimestre 2018, la croissance des activités non-agricoles se poursuivrait au rythme de +3,2%. Si l’on fait le parallèle avec les pays de la zone euro, premier partenaire économique du royaume, l’on remarque que 2017 aura été une bonne année avec une croissance globale de 2,4% au lieu de 1,7% en 2016. Cette embellie que l’on retrouve aussi aux États-Unis porte en elle de bonnes perspectives pour l’économie nationale. Dans ce sens, épousant le trend du commerce mondial, la demande étrangère adressée au Maroc se serait affermie de 5,1% au quatrième trimestre 2017. Autre indicateur éloquent, le déficit de la balance commerciale au niveau national se serait allégé de 3,4% et le taux de couverture aurait gagné 2,6 points pour se situer à 57,6%. Les exportations de phosphates et dérivés continuent de jouer le rôle de bouclier en matière de balance commerciale, suivies par les bonnes performances de l’automobile, de l’agro-alimentaire, du textile et cuir, de l’aéronautique et de l’électronique. Par contre, la facture énergétique représente toujours un facteur d’aggravation. Elle contribue pour près de 5 points à l’augmentation des importations.

Les ménages préfèrent les produits importés
Valeur sûre, la consommation des ménages continue de croître à 4,2% en 2017 contre 3,7% en 2016. Elle a ainsi contribué à raison de 2,4 points à la croissance globale. Fait marquant, cette consommation a profité en grande partie aux produits importés, expliquant la progression de 6,9% des importations de biens de consommation. En atteste aussi l’accroissement de 4,5% des crédits à la consommation et une progression de 7% des recettes des MRE. À contrario, la demande des administrations publiques est restée modérée (+0,9%) sous l’effet d’une décélération des dépenses de fonctionnement (+0,2% à fin novembre 2017).

Faible demande à l’habitat
Pour ce qui est de l’investissement, il s’est amélioré par rapport à sa performance en début 2017. Il a contribué pour près de +0,9 point à la croissance du PIB. Cette évolution aurait été particulièrement portée par un redressement de l’investissement en produits industriels dans le sillage d’un retournement à la hausse de 14,8% des importations de biens d’équipement. Pour sa part, l’investissement public en infrastructures de base se serait renforcé par rapport au début de l’année. Quant à l’investissement en construction, en ralentissement depuis la mi-2008, il est resté relativement modéré, pâtissant d’une faiblesse de la demande adressée à l’habitat.

Les banques ont moins besoin de liquidité
Sur un autre registre, le besoin de liquidité des banques se serait tempéré au quatrième trimestre sous l’effet de l’atténuation de la baisse des réserves internationales nettes, limitée à -5,8% au lieu de -10,4% un trimestre plus tôt. Plus en détail, les créances nettes sur l’administration centrale ont poursuivi leur progression, marquant une hausse de 15,7% de l’endettement monétaire du Trésor. Pour leur part, les créances sur l’économie auraient continué d’évoluer sur un trend ascendant, tirées particulièrement par la hausse des crédits accordés à l’équipement des entreprises et au secteur de l’immobilier. Dans ce contexte, les taux d’intérêt sur le marché interbancaire se sont légèrement repliés, se situant tout proche du niveau du taux directeur. Sur le marché des bons du Trésor, les taux d’intérêt à un an auraient reculé, en moyenne, de 2 points, alors que les taux à 5 ans et à 10 ans auraient augmenté de 8 et 19 points, respectivement.

Contreperformance boursière
La bourse par contre a été marquée par une baisse de performance notoire. Le marché des actions a connu une réduction de ses gains annuels au cours du quatrième trimestre 2017. Les indices MASI et MADEX auraient progressé de 6% et 5,4%, respectivement, en glissements annuels, après des hausses de 20,9% et 20,2%, le trimestre précédent. Les cours des actions auraient subi des ajustements sur fond d’anticipations favorables des investisseurs qui auraient buté sur les réalisations comptables semestrielles des sociétés cotées, toujours positives mais dont l’évolution auraient été moindre que prévue. Quant au rythme de progression de la capitalisation boursière, il a connu une baisse, passant de +21,3% à +7,2% entre les deux trimestres successifs. La croissance des cours boursiers des secteurs de la chimie, de l’agroalimentaire, des mines et du matériel et logiciels informatiques a sensiblement surperformé l’évolution du marché boursier. Parallèlement, le marché des actions a enregistré un recul des échanges et le volume des transactions aurait baissé de 4% en variation annuelle.


Plus chers les légumes frais

Après deux trimestres de ralentissement, les prix à la consommation ont légèrement augmenté au quatrième trimestre 2017. Ils ont affiché une hausse de 1,1%, en glissement annuel au lieu de +0,2% un trimestre plus tôt. Cette progression s’explique par la hausse de 0,9% des prix des produits alimentaires contre une baisse de 1%, un trimestre plus tôt, tirée principalement par l’augmentation notable des prix des légumes frais et de ceux des huiles et des graisses. Dans le même sens, le rythme de croissance des prix des produits non-alimentaires a légèrement progressé pour atteindre +1,3%, au lieu de +1,2% un trimestre auparavant. Cela s’explique par la légère hausse des prix des produits énergétiques ainsi que de ceux des produits manufacturés. L’inflation sous-jacente qui exclut les tarifs publics, les produits frais et l’énergie aurait pour sa part connu une progression de 1,1%, après +0,8% au trimestre précédent, tirée par la remontée des prix des produits alimentaires hors frais et par la légère augmentation des prix des produits manufacturés. Sur l’ensemble de l’année 2017, l’inflation globale se serait établie à +0,7% au lieu de +1,6% un an plus tôt.



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