Éco-Business

Marsa Maroc fait son show

La société s’est prêtée, le 15 juin courant, au jeu de la présentation de son offre. Médias, analystes et gérants de fonds ont été rencontrés séparément.

À l’occasion de son raodshow tenu jeudi 15 juin 2016, Marsa Maroc, avec sa banque d’affaire conseil (Attijari Finances Corp.) et la chef de la division de la privatisation, ont déroulé les détails de la note d’information passant en revue, les caractéristiques de l’offre, l’activité de Marsa Maroc et son positionnement sur le marché. Un exercice qui a été réitéré au moins trois fois au cours de la journée, d’abord devant les journalistes, ensuite les analystes financiers et enfin les gestionnaires de fonds (OPCVM).

Des atouts considérables
Ce qui en ressort, d’abord, c’est que Marsa Maroc est une société de services au port, qui se présentent sous deux modèles : le gateway ou la gestion des sorties et entrées aux ports et le transbordement, notamment à Tanger Med et qui consiste en le transfert de la cargaison (marchandise) d’un navire à un autre. L’ANP et Tanger Med sont les deux autorités délégantes de la gestion des ports à Marsa Maroc. Quant aux atouts de la société, Idriss Berrada, directeur général chez Attijari Finances Corp, souligne que Marsa Maroc détient une part de 75% du marché conteneur local et gère 2 ports parmi 3 sur Casablanca. Le démarrage du terminal TC3 de Casablanca y constituera un relais de croissance considérable. De même, la société dispose d’un endettement négatif de 1.458 MDH, grâce à une trésorerie excédentaire de 1.415 MDH.

Leader du marché
Idriss Berrada précise par ailleurs, que 95% des échanges commerciaux passent par les ports, dont Marsa Maroc détient une part de 44% avec une présence sur l’ensemble des ports stratégiques marocains. Par ailleurs, bien que la société demeure leader de son marché, sa part de marché recule de 2 points du fait d’une baisse plus accentuée de son trafic par rapport au trafic national (-3,4%) et par l’apparition d’un nouvel acteur, Hydrocarb Jorf, qui a remporté l’appel d’offres lancé par l’ANP concernant une nouvelle concession (quai pétrolier 9) au port de Jorf Lasfar.

La manutention principale activité
Quant à l’effet Samir, Berrada a souligné que pour la valorisation de Marsa Maroc, le trafic du raffineur n’est pas pris en considération. En effet, l’hypothèse d’une reprise est écartée «non pas que nous n’y croyons pas, mais nous avons estimé difficile de prévoir une date de reprise. Et si reprise il y a, cela représenterait un upside offert au marché». Sur un autre registre, il y a lieu de souligner que la principale source de revenus de Marsa Maroc provient de la manutention et du stockage de la marchandise entre le navire et le quai. En 2015, les prestations de manutention et de stockage ont représenté 91% du chiffre d’affaires global de la société. Les services aux navires (remorquage) ainsi que les services annexes (fourniture d’eau et d’électricité aux navires) ont représenté respectivement 7% et 2% du chiffre d’affaires.

Valorisation en trois temps
Pour valoriser l’entreprise, la banque d’affaires a utilisé les 3 méthodes traditionnellement usitées pour des opérations similaires au Maroc. Il s’agit notamment des comparables boursiers, des comparables transactionnels et de l’actualisation des flux de trésorerie futurs (DCF). Pour les comparables boursiers, la banque d’affaires a retenu un échantillon de 4 sociétés : les allemands HHLA et Eurokai, le brésilien Wilson Sons et le slovaque Luka Koper. Selon cette méthode la valeur des fonds propres ressort entre 5.209 MDH et 5.718 MDH, soit une valeur par action comprise entre 71 et 77,9 DH.

Pour la méthode des transactions comparables, la banque d’affaires a retenu 7 sociétés comparables pour des acquisitions comparables. Il s’agit des acquisitions portant sur le chypriote GPI par N-Trans Group et APMT, sur le pakistanais PICT par ICTSI à deux reprises, sur le canadien Logistec par Walter Financial et par EdgStone Capital et sur le malaisien Johor Por par MMC. La valeur des fonds propres qui en découle est entre 5.143 MDH et 5.650 MDH, soit une valeur par action comprise entre 70,1 et 77 DH. Toutefois, seule la DCF, qui a abouti à une valorisation de 5.027 MDH, soit 68,5 DH par action, a été prise en compte pour la détermination de la valorisation finale de la société. Une fois cette opération réalisée, le schéma final de l’actionnariat devrait être composé de 30% pour le flottant, 10% pour les institutionnels liés par le pacte et 60% pour l’État. Quant à son impact sur le marché boursier, Berrada estime que cette opération «viendra dynamiser la Bourse de Casablanca et lui donner sa vigueur d’antan». 



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