Maroc-Nigeria. Des échanges commerciaux encore faibles

L’ambassade du Nigeria à Rabat a organisé la deuxième édition du Forum Nigeria-Maroc des affaires. Cette édition s’est focalisée sur les possibilités de coopération dans les secteurs de l’agriculture et de l’énergie.
Un rendez-vous manqué ? La deuxième édition du Forum d’affaires Maroc-Nigeria qui se tient les 14 et 15 novembre à Rabat, est l’occasion de booster les échanges. Pourtant, les officiels marocains ont été quasiment aux «abonnés absents» lors de l’ouverture des travaux, jeudi matin. Le Maroc a été représenté par Mohamed Sadiki, secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts et Amina Benkhrada, DG de l’ONYHM. Du côté du Nigéria, ce poids lourd économique du continent a été représenté par différents officiels des secteurs de l’agriculture et de l’énergie. «C’est surtout un forum d’affaires, le Maroc est représenté par son secteur privé», tempère Laaziz Kadiri, président de la Commission diplomatie économique, Afrique et Sud-Sud au sein de la CGEM. Il demeure que le représentant de l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX) n’a délégué aucun représentant à cette rencontre. Pourtant, sa participation a été annoncée dans le programme d’ouverture de cette journée. Heureusement, plusieurs fédérations sectorielles de la CGEM, qui étaient présentes lors de cette journée, ont sauvé la situation.
L’OCP renforce les échanges commerciaux
Cette rencontre étaient destinée à dynamiser les échanges économiques bilatéraux. Aujourd’hui, la balance commerciale penche favorablement en faveur du Maroc avec un volume d’échanges de 1,3 MMDH en 2018 en légère baisse par rapport à l’année précédente. Les exportations du Nigéria sont de 80 MDH en 2018. Ce volume a baissé de trois fois entre 2016 et 2018 en raison de la situation économique tendue dans ce pays. Il demeure que les échanges commerciaux entre les deux pays sont sur un trend haussier. «Les échanges entre nos deux pays ont été multipliés par trois durant les trois dernières années. C’est le signe de renouveau de la coopération Sud-Sud entre nos deux pays. Nous devons améliorer et capitaliser sur cette dynamique de coopération», insiste Baba Garba, ambassadeur du Nigéria à Rabat. Les exportations marocaines vers le Nigéria se composent essentiellement de fertilisants commercialisés par l’OCP et de produits comme le bitume.
Depuis 2016, les opérateurs marocains se sont lancés dans l’exportation des produits de la mer, notamment du poisson congelé. Le Maroc a exporté pour 100 MDH de produits de la mer. Les exportations du Nigéria en 2018 vers le Maroc sont limitées au secteur agricole avec des produits comme le gingembre, le safran, le curcuma, le thym, les feuilles de laurier et le curry pour une valeur de 8 MDH. Ces chiffres amènent les organisateurs à faire le constat suivant : «Les échanges commerciaux bilatéraux demeurent encore en deçà des potentialités réelles des économies respectives des deux pays». Lors de cette rencontre, les responsables du Nigéria ont présenté la politique et les incitatifs nigérians dans le domaine des partenariats étrangers. Pour l’Ambassadeur du Nigeria à Rabat, «la communauté des affaires se doit de redoubler d’efforts et d’exploiter au mieux les opportunités offertes de part et d’autre dans le but d’établir un partenariat économique mutuellement avantageux, en raison, entre autres, du rapprochement constaté entre nos communautés».
Pour rappel, cet élan d’échanges commerciaux entre les deux pays date de 2016. Cette année, le roi Mohammed VI effectue une première visite au Nigéria avec la signature d’une dizaine d’accords de partenariats. Le président Muhammadu Buhari se rendra à son tour au Maroc en 2018. Une visite marquée par plusieurs accords bilatéraux. Le plus important accord était celui portant la construction du futur Gazoduc Nigeria-Maroc.
Laaziz Kadiri
Président de la Commission diplomatie économique Afrique et Sud-Sud au sein de la CGEM
Pour booster des secteurs aussi importants que l’agriculture et l’énergie, il faut des États forts et des secteurs privés structurés et dynamiques, c’est le cas de nos deux pays. La CGEM a l’intime conviction qu’une relation forte avec le Nigeria et l’échange d’expériences, d’expertises ainsi que la recherche d’opportunités d’affaires avec vos entreprises constituent un atout déterminant pour le développement économique du continent.