Marché monétaire : le déficit de liquidité bancaire s’allège
Le marché monétaire affiche des signes d’allègement du déficit de liquidité bancaire, malgré des placements du Trésor en baisse. Les taux secondaires présentent des variations contrastées, et les prévisions suggèrent une légère diminution de l’intervention de Bank Al-Maghrib tout en maintenant un financement aisé sur le marché primaire.
Après quelques semaines de creusements du déficit de la liquidité bancaire, la semaine passée a connu un allégement de ce dernier. Selon le rapport hebdomadaire de BMCE Capital Global Research (BKGR), le déficit de liquidité bancaire moyen s’est légèrement réduit de -1,38%, passant à -129,5 milliards de dirhams marocains (MMDH).
Cette réduction du déficit est accompagnée d’une diminution des avances à 7 jours de la banque centrale, qui sont se sont réduits de -1,8 MMDH pour s’établir à 42,2 MMDH. Cette évolution est encourageante pour le secteur bancaire, car un déficit de liquidité pourrait entraîner des pressions sur les taux d’intérêt. Malgré cette amélioration du déficit de liquidité, les placements du Trésor montrent une légère baisse, avec un encours quotidien maximal de 35,6 MMDH au 12 octobre, comparé à 39,9 MMDH lors de la période précédente.
Cette diminution des placements du Trésor peut être due à divers facteurs, y compris les besoins de financement de l’État et la stratégie de gestion de la dette. Le taux moyen pondéré (TMP) sur le marché monétaire s’est maintenu à 3%, tandis que le MONIA (Moroccan Overnight Index Average), l’indice monétaire de référence au jour le jour, calculé sur la base des transactions de pensions livrées ayant comme collatéral les bons du Trésor, a progressé pour atteindre 2,938%. Lors de sa dernière séance d’adjudication, le Trésor a procédé à des levées sur les lignes de 13 semaines, 52 semaines et 2 ans, pour un montant total de 2,5 MMDH, avec des taux limites de 3,920%, 3,299%, et 3,492%.
Ces opérations ont entraîné des baisses des taux primaires, notamment de -2,0 points de base pour la maturité de 13 semaines, de -3 points de base pour la ligne de 52 semaines, et de -2,4 points de base pour la ligne de 2 ans. Ces ajustements de taux sont susceptibles d’influencer le coût du financement pour le gouvernement et les investisseurs. Dans le marché secondaire, les taux secondaires ont présenté des tendances contradictoires. Les taux sur la ligne de 52 semaines ont enregistré une hausse de 0,7 point de base, tandis que ceux de la ligne de 13 semaines ont diminué de 0,6 point de base.
Cette variabilité des taux secondaires peut refléter les attentes changeantes des investisseurs et les évolutions de la demande de titres. En ce qui concerne les prévisions, Bank Al-Maghrib devrait réduire légèrement son rythme d’intervention sur le marché monétaire en injectant 42,1 MMDH sous forme d’avances à 7 jours, par rapport à 42,2 MMDH la semaine précédente. Cette démarche suggère une tentative de maintenir la stabilité du marché monétaire tout en tenant compte des besoins de liquidités.
En matière de prévisions obligataires, l’Argentier du Royaume devrait continuer à se financer aisément sur le marché primaire au cours des prochaines séances, probablement en poursuivant sa politique de réduction des taux sur toutes les maturités. Cette approche peut favoriser un environnement de taux d’intérêt plus bas, stimulant ainsi l’activité économique et les investissements.
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO