Maghreb Steel: 2019, une année de transition
«L’année 2019 est une année de transition», annonce d’emblée Hatim Senhaji, directeur général de Maghreb Steel, lors de la web-conférence organisée jeudi 26 mars autour de la présentation des résultats annuels. L’industriel a ainsi évolué au cours de l’année de 2019 dans un contexte difficile marqué entre autres par une baisse importante et continue des prix et des marges sur le marché international. «Le marché de l’acier a été en bas de cycle l’année dernière avec des prix en baisse de 30% entre les mois de janvier et novembre 2019. Les marges aussi ont fondu», nous explique Senhaji.
À cela, s’ajoutent une agressivité accrue des concurrents sur les marchés marocain et algérien, une hausse des importations contournant les mesures de défense commerciale en place ainsi qu’un niveau élevé des prix des électrodes. L’impact très négatif de ce contexte a tout de même pu être contenu grâce à la maîtrise opérationnelle dont a fait preuve le groupe, combinée à la baisse des prix du GPL.
«À travers ces améliorations opérationnelles, nous espérons avoir plus de gains en 2020», souligne le DG. Il faut dire que ces efforts d’optimisation ont permis au groupe de réaliser des baisses des coûts variables de transformation entre 15% et 22% selon les lignes de production et une baisse des coûts fixes de 7%. «Nous avons aussi fait des économies de l’ordre de 30 MDH en termes des charges fixes», remarque Senhaji.
Dans ce contexte, la société a pu dégager un EBITDA positif de 18 MDH, dans la continuité des résultats du second semestre de 2018. À noter que l’année 2019 a été marquée par l’expiration en septembre de la mesure anti-dumping sur les produits laminés à chaud et l’instauration en octobre d’une mesure de sauvegarde provisoire. Étant donné les délais habituels de production et de livraison dans le secteur, cette mesure n’a pas eu d’impact significatif sur les résultats de l’exercice 2019.
Par ailleurs, et dans le contexte actuel marqué par la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, le top management assure n’avoir aucune visibilité sur l’évolution de la situation. «Nous avons deux types de clients: des industriels et des revendeurs. Chacun a sa façon de gérer la crise. Tout ce qu’on espère, c’est de maintenir notre production le plus longtemps possible», remarque Senhaji. Ceci étant, le groupe se prépare pour son nouveau plan de développement à horizon 2030. Ce business plan, en cours de discussion avec les différentes parties prenantes, aspire à une hausse des volumes à terme avec une maîtrise du coût de production. La hausse de l’EBITDA est également visée. Celle-ci permettra au groupe de maintenir ses efforts d’investissements et de soutenir le développement de ses installations. Pour l’heure, Maghreb Steel affiche un chiffre d’affaires consolidé de 2,9 MMDH à fin 2019 contre 3,14 MMDH en 2018. Le résultat d’exploitation s’élève à -170,4 MDH contre -113,25 MDH au titre de l’exercice 2018. Quant au résultat net, celui-ci s’inscrit en amélioration. Les pertes du groupe se réduisent pour se limiter à 293,38 DH contre 305,5 MDH en 2018.