Éco-Business

Logistique : Un programme urbain pour 700 MDH

La circulation en ville, les livraisons et le stockage sont principalement concernés sur la période 2016-2025. Un bilan positif a été présenté par Rabbah qui reste confiant quant à l’avenir d’un secteur où le moral des patrons est au beau fixe.

La logistique au Maroc se porte bien malgré un démarrage cahoteux en 2010 qui ne fut effectif qu’en 2012, date de création de l’Agence marocaine de développement de la logistique (AMDL). Le secteur a pu réaliser une croissance de 5,2% durant la période 2010-2014 et un chiffre d’affaires de 21 MMDH si l’on compte le transport routier de marchandise. L’investissement des entreprises de la logistique a, quant à lui, cru de 30% avec un triplement de l’offre de formation. Ces chiffres ont été présentés, mercredi soir à Rabat, lors d’une conférence-bilan animée par Aziz Rabbah, ministre de l’Équipement et Youness Tazi, DG de l’AMDL. Ce dernier a déclaré que «la logistique est l’un des rares secteurs au Maroc où le moral des patrons est bon avec de bonnes perspectives pour l’avenir».

Le fait que UPS ait créé sa plateforme dédiée au Maroc en 2015 et l’arrivée de l’américain BDP en 2016 en sont la preuve tangible. «Le secteur connaîtra encore un nouveau souffle avec la construction de 5 nouveaux ports dont la réalisation a été avancée à 2025 au lieu de 2030», a annoncé Rabbah. Quant au fret aérien, ajoute le ministre, il a triplé entre 2014 et 2015. Et d’ajouter que le Maroc est aujourd’hui prêt à accueillir les grandes plateformes logistiques à proximité des zones franches. Désormais, il fait partie des 20 pays où la logistique est florissante. Pour assurer la connectivité et la célérité nécessaire aux investisseurs nationaux et étrangers, le guichet unique Portnet sera généralisé à tous les ports, les aéroports et les zones logistiques, confie Rabbah. En effet, les coûts ont considérablement baissé.

La valeur locative des entrepôts est passée de 62 DH/m2/mois en 2010 à 40 DH en 2015. Quant au coût de la traversée du détroit, il s’est carrément divisé par deux durant la même période passant de 650 à 350 euros. Plus encore, 90% du foncier dédié à l’investissement dans la logistique est aujourd’hui identifié. À Casablanca, 700.000 m2 d’entrepôts ont été construits, érigeant la ville en pôle logistique en harmonie avec sa vocation économique. L’Équipement est, dans ce sens, en discussion avec les ministères de l’Industrie et des Finances pour constituer une offre de foncier adapté à l’investissement.

Car si en cinq ans, l’État a viabilisé 87% de la surface aménagée, le privé a construit 74% des bâtiments logistiques, ce qui est très significatif. Mais le secteur n’est pas encore parfait, loin de là. En atteste le faible taux d’externalisation chez les PME, l’absence de certains types d’immobilier logistique comme les petites cellules, l’usage limité des bonnes pratiques logistiques et l’inefficacité de la logistique en ville. Sur ce dernier registre, un programme 2016-2021 visant la logistique urbaine est en cours de lancement pour un investissement de 700 MDH. La circulation en ville, les livraisons et le stockage sont principalement concernés. Par ailleurs, un guide d’externalisation est en préparation pour servir de feuille de route pour les PME jusqu’ici réticente à lâcher du lest.

Les PME profiteront aussi d’un programme de mise à niveau dirigé vers les chargeurs et les prestataires logistiques. Pour 2016, un budget de 16 MDH servira à son amorçage au profit de quelques dizaines de PME. Quant au cadre législatif, la réflexion est en cours pour doter le secteur d’un cadre réglementaire qui reconnaît la spécificité de l’activité et incite aux bonnes pratiques. Les dopamines prioritaires des nouvelles lois sont les professions et l’immobilier logistiques et la logistique urbaine. 


 

Viviers d’emplois
La logistique et le transport de marchandises sont des secteurs créateurs d’emplois. Entre 2009 et 2014, plus de 11.800 postes y ont été créés, ce qui les classe en quatrième position parmi ceux qui recrutent le plus au Maroc (le commerce, la pêche et l’immobilier). La logistique fait mieux aujourd’hui que le tourisme en terme d’emploi. Pour suivre ce rythme, la formation est passée de 2500 places pédagogiques à 7.300 avec la mise en place d’un board national de coordination de la formation en logistique (BNCFL), en septembre 2015. Sur le plan de la gouvernance, outre l’AMDL, cheville ouvrière et bras armé du ministère, un Observatoire marocain de la compétitivité logistique a vu le jour ainsi qu’une Commission nationale de normalisation logistique. Cette dernière a adopté un premier lot de 7 normes génétiques dont le processus d’homologation est lancé.

 


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