Liquidité bancaire : le déficit s’aggrave de 4,5%
Le déficit de liquidité bancaire a connu une augmentation de 4,5% cette semaine, atteignant -116,4 milliards de dirhams. Toutefois, des avances de la Banque centrale et une hausse des placements du Trésor offrent des perspectives d’atténuation des pressions économiques.
La semaine passée a permis d’observer une augmentation notable du déficit de liquidité bancaire. Selon les données fournies par BMCE Capital Research (BKGR) dans sa note hebdomadaire Fixed Income Weekly, ce déficit s’est creusé de 4,5% à -116,4 milliards de dirhams (MMDH). Dans le même temps, les avances à 7 jours de la Banque centrale ont connu une hausse significative de 11,3 MMDH, portant leur total à 43,2 milliards. Cette injection de liquidités vise à atténuer les pressions exercées sur les banques en raison du déficit de liquidité.
Hausse des placements du Trésor
Une lueur d’espoir à signaler du côté des placements du Trésor, qui ont enregistré une nette hausse, atteignant un encours quotidien maximal de 34,3 MMDH au 4 octobre. Cette augmentation est significative par rapport à la période précédente, où l’encours quotidien maximal était de 28,9 milliards.
Cette évolution a permis de stabiliser le taux moyen pondéré (TMP) à 3,0% tandis que le taux du marché interbancaire MONIA (Moroccan Overnight Index Average : indice monétaire de référence au jour le jour, calculé sur la base des transactions de pensions livrées ayant comme collatéral les bons du Trésor) a reculé à 2,964%.
Lors de sa dernière séance d’adjudication, le Trésor a réussi à lever des fonds pour les lignes à 52 semaines et à 2 ans, pour un montant total de 3 MMDH. Les taux limites fixés pour ces opérations étaient de 3,356% et 3,510%. Ces levées ont induit des baisses légères mais significatives des taux primaires, avec une réduction de 2,9 points de base pour la maturité à 52 semaines et de 1,0 point de base pour la ligne à 2 ans.
Dans le marché secondaire, une tendance baissière des taux secondaires a été observée, avec les plus fortes variations enregistrées à la baisse sur la ligne à 26 semaines (-10,1 points de base) et sur la maturité à 13 semaines (-9,4 points de base). Cette tendance reflète probablement la volonté de réduire les coûts d’emprunt et de stimuler l’activité économique.
Prévisions monétaires et obligataires
Pour les prochaines semaines, BKGR estime que Bank Al-Maghrib intensifiera son rythme d’intervention sur le marché monétaire, en injectant 44,1 MMDH sous forme d’avances à 7 jours, contre 43,2 milliards la semaine précédente.
Cette action vise à maintenir la stabilité financière dans le contexte actuel. En ce qui concerne les prévisions obligataires, il est confirmé que les taux primaires devraient continuer leur tendance légèrement baissière, en grande partie en raison de la décision récente de la Banque centrale de maintenir inchangé son taux directeur. Cependant, cette tendance pourrait s’infléchir en réaction à l’annonce de l’octroi au Maroc de la co-organisation de la Coupe du monde 2030, ce qui pourrait renforcer l’engouement des investisseurs pour le marché des actions.
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO