Les touristes français boudent le Maroc
Même si le Maroc demeure un pays sûr, il est victime du contexte régional à cause de la question du terrorisme, ce qui a incité les touristes français à changer leurs destinations vers des pays européens voisins, notamment l’Espagne et le Portugal.
La tendance se confirme. En 2016 comme en 2015, les touristes français tournent le dos au Maroc, notamment à ses deux destinations phares : Marrakech et Agadir, alors que le taux de départ en vacances hors France métropolitaine est toujours en berne par rapport à l’année dernière (- 3,6%). Une conjoncture qui a compliqué davantage la donne aux professionnels du tourisme d’Agadir et Marrakech, qui ont fait le déplacdement à Paris-Porte de Versailles, pour assister, du 20 au 23 septembre, à la 38e édition du Salon professionnel du tourisme et des voyages «Top Resa».
Le but étant, évidemment, de relancer le marché français, qui a accusé une baisse de 14% durant le premier semestre 2016 à Marrakech et qui est devancé, depuis deux années, à Agadir par les Nationaux qui sont désormais premiers sur le podium des arrivées et des nuitées. En observant les chiffres de plus près, pour Agadir, qui dispose de statistiques actualisées, ce sont 230.674 touristes français qui ont choisi la station balnéaire pour leur séjour en 2010, contre 201.201 en 2011. Mais, à partir de l’année 2013, où la destination a reçu 195.727 touristes français qui ont cumulé 1,184 million de nuitées, les flux français ont subi une baisse vertigineuse, durant les trois dernières années (2013-2014 et 2015). Ils sont passés de 179.437 en 2014 à 145.372 ressortissants français en 2015, soit une perte de 34.065 touristes. Cette baisse se confirme au cours de cette année où seulement 83.182 français ont séjourné à Agadir, avec la génération de 490.685 nuitées durant les 8 premiers mois de l’année. Ce recul est, certes, attribuable au contexte géopolitique, mais même si le Maroc reste une destination sûre, elle est victime du contexte régional à cause du binôme terrorisme-sécurité. À cet égard, le contexte sécuritaire, à cause des attentats en plus du pouvoir d’achat ont incité à changer les habitudes des touristes français qui ont joué la carte des pays européens voisins. Face à la chute des prix immobiliers, ces pays se sont repositionnés vers un tourisme de classe moyenne, aidés dans cette démarche par les compagnies aériennes low-cost.
Par ailleurs, le récent baromètre du Syndicat des entreprises du tour operating (SETO), présenté à l’occasion de l’IFTM Top Resa 2016, a enregistré un volume d’affaires de l’activité voyages à forfait de 1,744 milliard d’euros, en retrait de 4,8% par rapport à la même période de l’exercice précédent. Sans surprise, ce sont les destinations européennes du bassin méditerranéen qui ont tiré leur épingle du jeu. Sur le long-courrier, c’est l’Asie qui a affiché les meilleures performances, alors que les destinations Moyen Courrier, comme le Maroc, ont accusé une régression.