Les Marocains appellent de moins en moins avec leur portable
Selon l’ANRT, le Maroc compte près de 44 millions d’abonnés à la téléphonie mobile, mais les communications sont en baisse. C’est la conséquence directe de l’usage des réseaux sociaux, notamment les VoIP (Whatsapp, Viber, etc.).
La concurrence des réseaux sociaux, surtout les VoIP (Whatsapp, Viber, etc.), se fait de plus en plus ressentir dans le secteur des télécoms. En effet, l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) constate, une nouvelle fois, une baisse généralisée des appels téléphoniques via le réseau mobile et le fixe, ainsi que des SMS. C’est l’une des principales observations à faire à la lecture des chiffres annuels du secteur des télécoms en 2017, publiés ce mercredi 14 février. Selon le régulateur, les appels via le réseau mobile ont chuté de 4,2% en 2017 (à un total de 55,2 milliards de minutes), soit 108 mn en moyenne mensuelle par abonné, contre 113 mn en 2016. L’ANRT explique ce recul par «la conjugaison des effets de la baisse du trafic sortant global et de l’augmentation du parc des abonnés mobiles durant 2017». La préférence des usagers pour les VoIP y est sûrement pour quelque chose, surtout lors des communications vers l’international.
Le fixe et les SMS aussi
Cette tendance baissière s’accentue également sur le fixe. L’année précédente, ce réseau a encore cédé 10%, régressant à 110 minutes par client et par mois, contre 122 mn en 2016. Le trafic voix sortant dans le réseau fixe s’est ainsi limité à 2,8 milliards de minutes en 2017. D’ailleurs, selon l’ANRT toujours, l’évolution du parc fixe marque «une quasi-stagnation et s’établit à 2,05 millions, portant la pénétration du fixe à 5,87%». Quant aux SMS, leur usage semble plus que jamais condamné. À voir la baisse de 22,1% accusée en 2017, à seulement 6,3 milliards d’unités, on est en droit de se demander si les SMS ont encore un avenir, tant les VoIP facilitent les échanges entre usagers! En tout cas, il y a là de quoi stimuler la créativité chez les opérateurs pour endiguer cette baissée inquiétante. Heureusement pour eux, la hausse continue des abonnements à Internet est, dans une certaine mesure, une bonne nouvelle.
Hausse des abonnements
L’ANRT estime en effet qu’en 2017, le parc Internet (fixe et mobile) s’est établi à 22,2 millions, soit une progression annuelle de 30,1% et un taux de pénétration de 63,67%. L’Internet mobile à lui seul touche 20,83 millions d’abonnés au Maroc, avec une évolution très positive de 31,69%. En valeur absolue, près de 5 millions de personnes se sont abonnés à l’Internet mobile dans le royaume au cours de l’année dernière! À fin décembre 2017, la 4G est parvenue à toucher 6,8 millions de clients, soit beaucoup plus que les 2,8 millions comptabilisés à fin 2016. Il en résulte une hausse annuelle spectaculaire de près de 143% l’année écoulée, le Maroc comptait 43,92 millions d’abonnés, avec un taux de pénétration de 126%, et une hausse annuelle de 5,8%. Le post-payé continue de progresser avec 10,38%, bien que cela paraisse très peu face aux 40,62 millions qui préfèrent le prépayé, dont la progression a été de 5,43% sur un an.
Les prix des appels mobiles n’ont pas chuté en 2017
L’ANRT note qu’en 2017, le prix des communications mobiles, mesuré par le revenu moyen par minute (ARPM), «est en stagnation» par rapport à 2016, soit à 0,23 DH la minute en prix hors taxe. Concernant le prix du fixe, il a plutôt augmenté l’année dernière, il est à 1,05 DH, contre 0,94 DH un an plus tôt. Quant au revenu moyen par client Internet mobile, il s’établit à 25 DH hors taxe par mois à fin 2017, soit au même niveau qu’en 2016. En outre, poursuit l’ANRT, la couverture des réseaux 3G/4G s’est notablement améliorée durant 2017, au vu des investissements engagés par les opérateurs pour le déploiement de nouveaux sites ainsi que la densification des réseaux 2G/3G/4G pour améliorer la qualité des services offerts et les débits des téléchargements. Enfin, le parc de noms de domaine «.ma» compte 67.082 noms de domaine, enregistrant une augmentation annuelle de 5,5% par rapport à fin 2016.