Éco-Business

Les dockers en Espagne : Maersk met le cap sur Tanger-Med

Le géant danois Maersk étudie le transfert définitif d’une partie de ses activités hebdomadaires vers le port Tanger-Med pour éviter la grève des dockers espagnols. L’armateur finalise des acquisitions pour accueillir ses géants porte-conteneurs au hub tangérois.

Les gestionnaires des ports espagnols situés sur la rive méditerranéenne tremblent. Le ministère espagnol de l’Équipement, département de tutelle des établissements portuaires espagnols a mis en garde les dockers espagnols contre les conséquences de cette grève prolongée qu’ils mènent depuis des semaines. Selon le département espagnol, l’armateur danois Maersk Line a fait part de son projet de transférer environ 35.000 mouvements hebdomadaires vers d’autres ports voisins de la région. Et c’est le fleuron des établissements portuaires espagnols, à savoir le port de Bahia d’Algésiras, qui est dans la tourmente. Il s’agit du plus important port espagnol en termes de volume de trafic maritime. De fait, le groupe danois a annoncé au gouvernement espagnol son plan de recherche active de trajets alternatifs en Afrique et en Europe, pour y rediriger ses navires et éviter des pertes colossales causées par le débrayage des manutentions portuaires ibériques. Tous les yeux sont rivés sur le port de Tanger Med où Maersk a déjà réorienté une partie de son trafic.

En effet, le hub tangérois a accueilli le géant porte- conteneurs Madrid Maersk, d’une capacité de 20.000 EVP, et qui était destiné à jeter l’ancre à Algésiras, mais a changé de cap à cause du débrayage dans les ports espagnols. A en croire le gouvernement espagnol, 150.000 mouvements annuels du numéro 1 mondial du trafic de conteneurs seront déjà transférés vers Tanger-Med. De plus, le projet annoncé par le géant danois d’augmenter de 355.000 de ses mouvements vers l’établissement d’Algésiras est tombé à l’eau. Selon le ministère espagnol de tutelle, le géant cherche activement un port pour rediriger 35.000 mouvements hebdomadaires, soit 1,82 millions de mouvements par an, actuellement réalisé par le port espagnol. Ce trafic représente 75% de son activité réalisé au port d’Algésiras, où Maersk y est le principal client en termes de transbordement. Le groupe danois tente de mettre la pression sur le gouvernement espagnol afin que ce dernier intervienne auprès des manutentionnaires portuaires ibériques, en vain. L’armateur a même menacé d’abandonner son terminal conteneur APM, situé dans ce hub andalou.

Selon le directeur général de Maersk APM Algésiras, le port marocain sera le favori du géant mondial. L’armateur numéro 1 mondial y a déjà installé deux grues-portiques et compte mettre en place quatre de plus pour accueillir les navires «Triple E», les monstres du fret maritime. Or, rien n’est encore gagné pour Tanger-Med. Outre le terminal marocain, celui de Sines au Portugal intéresse fortement le management du géant mondial du transport maritime de conteneurs. Le port marseillais, son homologue italien Gênes, Anvers en Belgique et Rotterdam en Hollande sont aussi parmi les autres favoris de l’armateur danois. Selon le gouvernement espagnol, 12 millions d’euros de pertes sont enregistrés par les ports espagnols chaque jour lors des débrayage partiels, et de 55 millions quand la grève dure 24 heures. Au total, le gouvernement espagnol chiffre la grogne des dockers espagnols à 158 millions d’euros jusqu’à présent.   



Gouvernance des EEP : une réforme en profondeur se prépare


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page