Le secteur vise 200 MMDH à l’export en 2025
Le secteur de la sous-traitance automobile voit grand. En effet, l’objectif est d’atteindre 200 MMDH de chiffre d’affaires à l’export en 2025 et un million de voitures fabriquées.
La cinquième édition du Salon de la sous-traitance automobile a ouvert ses portes hier à Tanger sur de grandes annonces. S’adressant à Hakim Abdelmoumen, président de l’Association marocaine pour l’industrie et la construction automobile (AMICA), organisatrice de l’événement, Moulay Hafid Elalamy a lancé le défi de 200 MMDH de chiffres d’affaires à l’export dans le secteur automobile et un million de voitures fabriquées au Maroc à l’horizon 2025. Le ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique a ajouté que l’avenir consiste à faire du secteur de l’automobile un vrai levier pour l’économie du pays. C’est donc sur un nouvel objectif que le ministre a mis le curseur, confiant dans les capacités d’un secteur qui a connu une ascension fulgurante depuis 2014, dépassant aujourd’hui les capacités exportatrices de phosphate. «Et si on n’arrive pas à cet objectif, on aura des problèmes car il est désormais annoncé partout». Une manière pour Elalamy d’inciter l’Amica à redoubler d’efforts. En tout cas, les chiffres sont suffisamment éloquents pour soutenir cette nouvelle ambition. À fin 2017, le secteur a réalisé 70 MMDH de chiffre d’affaires à l’export. Mais ce qui est encore plus intéressant, selon le ministre, c’est la valeur ajoutée qui reste au Maroc et qui a aujourd’hui dépassé les 50%. Et grâce à la compétitivité qui prend forme avec l’avènement de PSA, le secteur est promis à de belles prouesses. «Le secteur a changé la configuration de l’industrie au Maroc. L’automobile a créé 83.845 postes depuis 2014, dépassant 93% de l’objectif fixé en termes d’emploi à l’horizon 2020. Nous ambitionnons aussi de dépasser les 65% de taux d’intégration en 2019 pour arriver, à terme, à 80% avec PSA, ce qui est rare dans le monde», a expliqué Elalamy. Et ce dernier d’ajouter qu’une touche marocaine a été apportée aux écosystèmes automobiles à travers la mise en place de locomotives comme Renault-Nissan et aujourd’hui PSA. Un modèle qui, selon le ministre, peut être exporté dans d’autres pays. Dans le même ordre d’idées, Hakim Abdelmoumen a souligné que les écosystèmes ont permis de drainer des investisseurs de qualité alors que, dans le passé, il fallait les démarcher officiellement. Il a comparé les écosystèmes à une culture bactérienne qui prolifère à partir du moment où elle est «enclenchée». Et d’ajouter que le salon est l’occasion pour les investissements de se confirmer grâce à l’espace de rencontre et aux opportunités qu’il offre.
Gage de confiance
Dans son intervention, Fouad Brini, président du Conseil de surveillance de TMSA, a assuré que le port de Tanger Med a aujourd’hui la capacité de traiter un million de voitures et, grâce aux extensions, il sera capable de traiter un volume encore plus important. «L’automobile est une vraie réussite. Nous sommes une plateforme compétitive et nous sommes prêts à être challengés encore plus», a-t-il affirmé. Marc Nassif, directeur général de Renault Maroc, a, pour sa part, souligné que l’on ne peut aujourd’hui considérer le Maroc comme une destination low-cost, mais plutôt compétitive. En effet, pas moins de 400.000 véhicules vont, cette année, sortir des deux usines de la marque pour aller vers 74 destinations différentes. Un gage de confiance alors que Renault fête ses 74 ans d’existence au Maroc. «Ceci est rendu possible grâce aux compétences de nos 11.000 collaborateurs grâce auxquels, aujourd’hui, on peut produire plus de quatre véhicules sur dix vendus au Maroc», a-t-il ajouté. Rémi Cabon, directeur général de PSA Maroc, a dans cette perspective souligné que l’usine de Kénitra englobe toutes les chaînes de valeur. Et de rappeler que le premier moteur PSA a été assemblé il y a quelques semaines. L’usine a une capacité de 100.000 véhicules pour arriver au double à moyen terme.