Le ministère de l’agriculture barre la route aux utilisateurs des fientes de volailles
Le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts sévit contre l’utilisation des fientes de volailles dans l’alimentation du bétail. Une initiative qui vient en réaction au problème de la putréfaction des viandes de l’Aïd al-Adha qui pèse de plus en plus sur le moral des Marocains à la veille de la fête du mouton.
Ce point a été abordé par le ministre de tutelle, Aziz Akhannouch, mardi à Casablanca, lors d’une réunion avec l’ensemble des représentants des maillons de la chaîne avicole regroupés au sein de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA).
Akhannouch a ainsi insisté sur la nécessité d’assurer une stricte traçabilité de la commercialisation des fientes de volailles en prévision de l’Aïd Al-Adha. Ce dispositif repose sur la mise en place d’un système permettant le contrôle de l’utilisation de ces fientes depuis la ferme jusqu’au destinataire final afin d’éviter le détournement de leur utilisation dans les aliments servis au bétail.
Cette opération qui sera menée par la FISA en étroite collaboration avec l’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) sera accompagnée d’une large campagne de sensibilisation auprès des éleveurs pour les appeler à adhérer à ces dispositions.
La rencontre du ministre avec les professionnels a également permis de faire le point sur la situation du secteur avicole, ses avancées et les leviers nécessaires pour lever certaines contraintes rencontrées dans la poursuite de sa mise à niveau.
Ainsi, les conditions de transport de volaille, les tueries, ou encore l’assurance et l’encadrement du secteur avicole étaient au menu de la rencontre réunion au cours de laquelle les professionnels ont principalement insisté sur les conditions et les circuits de transport de la volaille vivante qui peuvent représenter un risque sanitaire et un vecteur de propagation dans le cas d’apparition de maladie avicole.
Par la même occasion, les membres de la FISA ont exprimé plusieurs requêtes liées à “l’encadrement réglementaire et fiscale de leur activité notamment le classement des éleveurs de volailles dans le statut agricole, la récupération de la TVA non apparente sur les prix des œufs de consommation et la création d’une nomenclature douanière spécifique aux œufs SPF”, fait savoir le ministère, assurant qu’il s’agit à ce niveau de points qu' »il examine afin de prendre les mesures nécessaires en concertations avec les départements concernés ».
Concernant la mise en place d’une assurance couvrant les risques sanitaires en aviculture, la FISA a été invitée à approfondir la discussion de ce projet avec la MAMDA afin de trouver des formules adaptées au contexte de l’élevage avicole national, souligne le ministère, notant que la filière structurée de l’aviculture sera parmi les premiers bénéficiaires des mesures de renforcement des moyens prévus par la loi sur les interprofessions.
Signataire de deux contrats-programmes successifs avec le gouvernement, la Fédération pourra bientôt tel que prévu, bénéficier des prélèvements sur les produits de la filière afin de disposer de ressources financières suffisantes et pérennes, permettant de financer les activités et les programmes de développement du secteur avicole.
Par ailleurs, le ministère estime que les principaux objectifs du contrat-programme avicole à horizon 2020 ont atteint un niveau de réalisation élevé, notamment pour la production des viandes de volailles et des œufs de consommation qui ont atteint respectivement 77 % et 88% de l’objectif 2020.