Éco-Business

Le Maroc représenté par Outlierz à Beyrouth

Kenza Lahlou. Founder et managing Partner d’Outlierz Ventures

Kenza Lahlou, Founder et Managing Partner d’Outlierz Ventures -fonds de capital risque créé il y a 18 mois- participera à la grand-messe de la technologie, la TechCrunch Startup Battlefield MENA. Cette première édition qui se tiendra le 3 octobre à Beyrouth (Liban), rassemblera  les principaux acteurs de la scène entrepreneuriale  et mettra en lumière une quinzaine des startups les plus en vue de la région.

Depuis le début la création du fonds en 2017. Quel est son bilan d’activité  ?
La taille cible du fonds est actuellement de 20 millions de dollars. Hormis le Maroc, nous visons des investissements en Égypte, au Nigéria, au Kenya ainsi qu’en Afrique du Sud. Nous disposons de tickets allant de 50.000 dollars et 200.000 dollars dans le premier tour. Après, parmi les startups dans lesquels nous avons investi, certaines se démarquent. Et celles-ci, nous continuons à y investir à hauteur de 1 million de dollars. Ce sont ainsi des startups soit au stade pre-seed (pré-amorçage) avec des petits tours de table. Dans ce cas, le ticket peut aller jusqu’à 250.000 dollars ou 500.000 dollars. Pour la phase seed, cela varie entre 500.000 dollars à 2, voire 3 millions de dollars. Pour l’instant nous avons cinq investissements qui ont été finalisé dont Sokowatch qui bénéficier d’un ticket de 2 millions de dollars. Ils se sont donc introduits dans le marché et ont pu développer leur chiffre d’affaires. Maintenant ils vont entamer la phase de croissance et d’expansion.

Qui compose le tour de table d’Outlierz ?
 Je ne peux pas les citer. Mais nous sommes à la recherche de figures marocaines qui viennent soutenir et prendre part à notre projet. C’est de cette manière qu’ils pourront développer le pays voire le continent. Nous sommes très contents de voir émerger des «successful entrepreneur» qu’ils soient marocains ou issus des autres pays du continent. Nous comptons également beaucoup sur la diaspora marocaine et africaine qui a bien saisi le potentiel de la technologie et qui investit dans le futur de son continent.

Quelle est la part des entreprises marocaines ayant bénéficié du fonds ?
Le Maroc représente pour l’instant environ le tiers de nos investissements. Nous n’avons pas d’objectifs fixés, mais nous souhaitons clairement atteindre 20 à 30% de startups marocaines dans notre portefeuille. Ce que l’on veut vraiment démontrer c’est le potentiel de l’Afrique. Pour les investisseurs, il est très important de leur montrer qu’il y a un vrai retour sur investissement. Nous apportons une approche entrepreneuriale à l’investissement en capital tout en mettant l’accent sur la viabilité du modèle.  

Quels sont les secteurs de prédilection d’Outlierz ?
 Nous investissons dans des projets qui ont une composante technologique qui leur permet de « scaler ». Il y a des secteurs qui se distinguent plus que d’autres comme la fintech, l’agritech, le healthech, les logistics, les BtoB Market Places. Enfin, tout ce qui se rapporte à la nouvelle technologie, l’intelligence artificielle et la blockchain…  

Quelles sont vos perspectives à moyen terme ?
Nous souhaitons prendre le temps de développer notre activité et aller chercher les opportunités dans ce sens. Il y a encore des opportunités qui ne sont pas encore exploitées notamment en Afrique de l’ouest. Nous pensons notamment au Sénégal, Côte d’Ivoire où c’est plus facile d’accès pour les francophones. Le Ghana nous intéresse également…Nous avons vraiment envie d’y aller et de pouvoir faire profiter des pépites pour qu’elles deviennent des entreprises en pleine croissance.

Le capital investissement est-il arrivé à maturité en Afrique ?
On peut dire qu’il y a du potentiel sur le continent. Il y a de plus en plus d’argent qui vient notamment sur la partie capital-risque. Donc ca se développe…mais de là à dire que c’est arrivé à maturité, loin de là. Nous sommes encore dans les débuts. Nous faisons partie des pionniers et nous y croyons. Nous souhaitons également positionner le Maroc sur la carte africaine. Nous espérons au final disposer d’un fonds marocain (dont l’équipe est marocaine) et qui a cette ambition africaine.

Le Maroc est-il prêt pour accueillir d’autres capital-risqueurs  ?
 On n’y est pas encore. Mais je pense que le Maroc est en bonne voie puisqu’il y a une prise de conscience déjà au niveau du gouvernement et des décideurs (que ce soit public ou privé). Même les grands groupes ont vraiment une dynamique qui commence à se voir et veulent prendre part à cette révolution digitale et technologique. Il faut de plus en plus d’action et se positionner de mieux en mieux. Mais je trouve que cela évolue dans le bon sens. Après, en termes de réglementation, il y a également une vraie prise de conscience, concernant plusieurs instruments qui devraient être mis en place, comme l’ADD (agence de digital). Mais cela va prendre du temps, il ne faut pas se leurrer… Le Maroc va   aussi vite qu’il peut avec les moyens dont il dispose.

Casablanca Finance City a d’ailleurs cette ambition de faire du Maroc un hub financier…
Oui, c’est un très bon positionnement et les incitations fiscales proposées par CFC sont très intéressantes. Mais en même temps, en termes de process, il y a des choses à renouveler ou à améliorer pour que cela soit à l’air du temps ou plus adapté au modèle financier actuel. L’environnement CFC n’est pas encore favorable aux capital-risqueurs. Ils n’ont pas encore de statut pour ce type de fonds d’investissement. 


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