Éco-Business

Le Maroc réaffirme son ambition de devenir un hub énergétique africain

C’était le principal message délivré par Aziz Rabbah, ministre de l’Énergie, des mines et du développement durable, hier à Marrakech, lors de l’ouverture de la 3ème édition d’Energyweek Morocco.

«Nous sommes très honorés de tenir cette troisième édition au Maroc qui est comme une référence et une plateforme pour l’Afrique et le monde dans l’énergie solaire et les énergies renouvelables en général». C’est en ces termes très évocateurs des ambitions continentales et mondiales du Maroc dans le domaine énergétique que la modératrice de la séance d’ouverture d’Energyweek Morocco, qui se tient depuis hier à Marrakech a commencé ses propos introductifs de présentation de l’événement qui en est sa troisième édition. Portée par le thème de la conférence de cette année qui est axé sur «les ambitions marocaines pour le développement de l’énergie en Afrique», une conférence qui se tient en parallèle à une autre sur le Gaz options in North and West Africa, cette dernière s’est même autorisée à proposer une piste. C’est-à-dire celle de créer «un écosystème solide autour du secteur de l’énergie et du gaz, pour offrir une opportunité aux petits, aux investisseurs ainsi qu’aux industriels et entrepreneurs, sans oublier la jeunesse». Ce qui a constitué une bonne entame pour Aziz Rabbah, ministre de l’Énergie, des mines et du développement, qui a adressé quelques messages à l’assistance composée de deux invités d’honneur triés sur le volet, le Nigéria et le Sénégal, ainsi que d’institutionnels publics et privés, de développeurs, d’investisseurs, d’opérateurs, d’industriels, de décideurs et de financiers.

Une nouvelle orientation stratégique
Rabbah a notamment commencé son allocution en rappelant l’orientation stratégique recommandée par le roi lors de leur dernière rencontre. A savoir celle qui les a intimé lui et ses organismes sous-tutelle (ONEE, MASEN, AMEE, etc…) à revoir à la hausse les ambitions climatiques du Maroc à l’horizon 2030, notamment en allant au-delà de 52% de production d’électricité à partir de sources renouvelables, en intégrant la biomasse, l’efficacité énergétique à travers l’exemplarité de l’Etat et la valorisation des déchets. Selon le ministre, ses équipes sont à fond sur le dossier, mais pour le moment, elles n’ont pas encore arrêté le niveau de hausse à adopter. En tous cas, pour lui, relever ce nouveau challenge ne devrait pas poser de problème, parce que «le Maroc reçoit actuellement beaucoup d’investissements dans le domaine énergétique. Par ailleurs, le développement technologique dans le domaine énergétique a atteint aujourd’hui un niveau tellement élevé que le l’intermittence commence à être maîtrisée». Pour illustrer ses propos, le ministre a même donné l’exemple de ce qui se réalise actuellement dans le domaine du dessalement de l’eau de mer. Les technologies en usage, y compris au Maroc, permettent désormais de produire à la fois de l’eau, de l’électricité et de l’hydrogène. Et c’est sur ce genre de technologies que toute l’Afrique doit investir, ce qui lui permettra de satisfaire les besoins énergétiques de ses populations en un temps record. «Cela ne veut pas dire qu’il y a tout à refaire dans le continent», s’est-il empressé de rectifier.

Une solide coopération énergétique
En effet, dans les filières du pétrole et du gaz, les pays africains ont beaucoup à apprendre du Nigeria. Ce pays qui a déjà mis en place une interconnexion réussie avec le Ghana frontalier et qui s’apprête à faire pareil avec le Maroc, à travers la mise en place du gazoduc Nigeria –Maroc est très en avance dans ces domaines. Rabbah a notamment rappelé que ce projet, de 5. 000 km qui traverse 12 pays, et dont le tracé sera construit à terre et en mer le long de la côte ouest africaine, aura un impact significatif sur toute l’Afrique occidentale. Il devrait permettre d’accélérer les projets d’électrification dans l’ensemble de la région ouest-africaine, servant ainsi de base à la création d’un marché régional de l’électricité compétitif, plus particulièrement au Sénégal et en Mauritanie où d’importants gisements de gaz ont été découverts. Selon le ministre, qui partage cette idée avec ses invités d’honneur, «Il faut faire jouer la complémentarité et bâtir sur cette base un modèle économique africain qui permet de vendre du gaz à l’Europe qui cherche dans ce domaine une autre alternative que la Russie et d’autres lointains fournisseurs». D’ailleurs, a-t-il expliqué, le Maroc est pleinement engagé dans l’interconnexion électrique. Il y aura un triplement de la capacité avec l’Espagne et une ouverture prochaine vers le Portugal à travers le gazoduc Maghreb Europe qui sera la propriété du royaume en 2021. Rabbah a enfin évoqué le PPP qui peut se révéler un important levier pour développer des centrales solaires et éoliennes à l’échelle du continent. Ce à quoi il va s’atteler localement. D’ailleurs, le ton est déjà donné à travers le projet de Loi de Finances 2019 actuellement dans le circuit d’adoption. 


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