Éco-Business

Le Maroc est encore à la traîne

En matière de digitalisation, le Maroc est classé 82e sur 191 pays selon le dernier barème de la dématérialisation des Nations Unies publié en 2016. Le pays doit donc repenser sa stratégie de croissance et de développement en mettant le digital au cœur de sa vision.

L’Association marocaine des diplômés de l’Université de Sherbrooke (Amdus), en collaboration avec l’ambassade du Canada au Maroc ont organisé, jeudi 1er février à Casablanca, la première conférence plénière de son cycle initiateur de performance pour l’année 2018. Cette fois-ci, il ne s’agit pas d’un rendez-vous réseautage comme ce fut le cas en 2016, même si la formule reste toujours la même : une rencontre conviviale et pleine d’échanges. Au menu du programme, des débats autour du thème : «Le paradigme de la digitalisation, enjeux & perspectives», un sujet d’actualité portant sur le développement économique, social et financier du Maroc et de l’Afrique de manière générale.

Le digital au cœur du développement
Ainsi, après les mots d’ouverture de l’ambassadeur du Canada au Maroc, Nathalie Dubé, qui est longuement revenue sur les relations de coopération bilatérales entre le royaume et son pays, notamment en ce qui concerne les domaines de l’éducation, la santé et les échanges commerciaux, d’autres intervenants se sont succédés pour tenter de disséquer les contours du thème à l’ordre du jour. Et à ce propos, les panélistes sont unanimes : en matière de digitalisation, le Maroc est encore à la traine. Dans son propos mettant en exergue les quatre tendances qui se profilent en matière de digitalisation, notamment l’émergence d’une crypto-monnaie en l’occurrence le Bitcoin, les marketings automation et mobile, le directeur général de NAPS, Faissal Khdiri, invite le Maroc, classé 82e sur 191 pays selon le dernier barème de la dématérialisation des Nations Unies publié en 2016, à repenser sa stratégie de croissance et de développement en mettant le digital au cœur de sa vision, à l’image d’autres pays africains comme le Rwanda où l’internet semble devenu un bien de première nécessité.

Meilleur antidote
Pour sa part, l’expert international en IT Mohssine Lakhdissi, qui a axé son intervention sur les impacts et les enjeux réels de la digitalisation, voit en cette quatrième révolution industrielle une opportunité pour le Maroc pour mettre fin aux goulots d’étranglement qui plombent son tissu commercial et ainsi que son développement économique. Un avis que partage largement le directeur général adjoint de Gemadec, Abdelhakim Elyoussfi, qui selon lui, la transformation digitale est le meilleur antidote à la corruption, le chômage ou encore la pauvreté dans un pays où près «de 4 millions de personnes ne sont ni dans l’éducation ni dans l’emploi». Et l’expert d’ajouter que l’impact réel de la transformation digitale se fait encore attendre dans d’autres secteurs tels que les secteurs de l’industrie, l’agriculture ou encore les services publics dont l’éducation et la santé. Mais à cet égard, il faut rappeler qu’après Maroc Numeric 2013, le gouvernement marocain s’est doté d’un plan de développement numérique ambitieux à l’horizon 2020. Parmi les sujets au cœur de ce programme : la digitalisation de l’administration et des PME, la création d’une agence dédiée ou encore la généralisation du wifi outdoor. Autant dire que les arguments et les avis ne manquaient pas à l’occasion de ce débat qui a réuni des dizaines de membres de l’association, créée en 2000, et qui compte aujourd’hui des centaines d’adhérents.



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