Éco-Business

«Le marché nord-africain est très diversifié»

Khaldoun Bouacida, D.G BASF, Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest

Khaldoun Bouacida vient d’être nommé directeur général BASF Nord et Afrique de l’Ouest. Dans cette interview, il revient sur la performance 2017 de BASF Maroc ainsi que sur les divers secteurs dans lequel le groupe est présent. BASF Maroc est présente dans des segments aussi diversifiés que l’agrochimie, l’industrie minière, les produits de soins, la chimie industrielle, la peinture automobile ou l’alimentation et la nutrition.

Les Inspirations  ÉCO : Votre nomination en tant que directeur général BASF Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest entre dans le cadre d’une politique de RH interne…
Khaldoun Bouacida : Oui, nous avons une politique de développement des ressources humaines qui consiste à procéder à des changements dans les postes managériaux chaque quatre ou cinq ans. Le but est d’offrir aux jeunes l’opportunité d’accéder à ces postes et de permettre aussi aux collaborateurs de découvrir les autres départements et les autres pays où le groupe BASF est actif. Ce qui justifie cette politique n’est pas purement interne mais aussi externe.

Comment le groupe arrive-t-il à gérer cette multitude d’activités dans le monde entier ?
Nous sommes capables de nous adapter à tous les marchés. Il ne faut pas oublier que nous avons plus de 1.000 sites de production dans le monde, dont une usine à Casablanca. Par ailleurs, nous avons une stratégie globale qui consiste à se focaliser sur les applications futures de nos produits et sur l’évolution globale des marchés.

Est-ce  que vos solutions sont adaptables dans tous les secteurs et les marchés ?
Nous sommes structurés de telle sorte que nous servons les clients en fonction de leurs besoins. Nos secteurs d’activités sont très diversifiés car nous suivons de très près les tendances et les innovations. En effet, nous accordons à l’innovation une grande importance à tel point que nos équipes de R&D réalisent, sur une échelle mondiale, trois innovations par jour. Nous déposons ainsi environ 1.200 patentes annuellement. C’est grâce à cet esprit que nous arrivons à rester proches de nos clients partout dans le monde.

Quels sont les secteurs qui font votre réussite au Maroc et en Afrique du Nord ?
Ces marchés, comme je l’ai mentionné, sont très diversifiés et sont sujets à une dynamique particulière. Les mines, la construction, l’agriculture, la chimie fine et la pétrochimie représentent des exemples vivants de cela mais il faut préciser que nous sommes uniquement dans le B2B. Nous avons une seule ligne de produits B2C bien qu’il s’agisse d’un segment très spécialisé qui est la peinture automobile. Auparavant, notre célèbre cassette BASF était un produit B2C très connu mais nous ne le fabriquons plus depuis 1996.

Quelle est la spécificité du marché marocain et nord-africain ?
La dynamique du marché est totalement différente de celle du marché européen et de celle du Moyen-Orient où la pétrochimie joue un rôle important dans l’économie. En Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest, l’agrochimie est un des piliers des économies, surtout celles du Maroc, de la Tunisie et de la Côte d’Ivoire. L’extraction minière où nous sommes très actifs est aussi un marché très développé. Par ailleurs, ces deux régions dans lesquelles vit une population de plus de 260 millions d’habitants offrent non seulement une base de consommation mais aussi une opportunité pour les industries de consommation naissantes (chaussures, électroménager, cosmétiques, détergents, etc.) et nous sommes présents dans tous ces secteurs. En Afrique du Nord, l’industrie automobile se développe à grande vitesse et crée de l’emploi. Parallèlement, le Maroc et la Tunisie ont perdu leur poids dans des industries comme le cuir ou le textile.

Votre activité agrochimie est-elle impactée par le niveau très bas de la pluviométrie en ce début d’année ?
Nous ne nous positionnons pas sur le marché des fertilisants qui est impacté positivement par la sécheresse. Nous sommes présents plutôt dans une niche très spécifique qui est liée à l’éradication des maladies fongiques. Ces maladies se développent davantage dans les cultures en période de sécheresse et nos solutions permettent effectivement d’optimiser les récoltes en préconisant un dosage intelligent de nos solutions. Nous organisons dans ce cadre des caravanes de sensibilisation.

Comment  2017 s’est-elle passée et comment se profile l’année prochaine ?
Au troisième trimestre 2017, nos chiffres ont été communiqués publiquement. Sur une échelle globale, y compris le Maroc et la région de l’Afrique du Nord, notre performance est très bonne.

Qu’est-ce qui empêche un pays de jouer le rôle de plateforme continentale globale, à la fois en Afrique francophone et en Afrique anglophone ?
L’Afrique comprend cinquante-quatre pays avec deux grandes cultures d’affaires différentes et une connectivité limitée. Dans la région de l’Afrique du Nord et de l’Afrique de l’Ouest, la desserte aérienne est très bonne mais ce n’est pas le cas quand il s’agit de mobilité entre, par exemple, l’Afrique du Nord et le sud du continent. Au niveau du client, la barrière linguistique est toujours une réalité. 


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