Éco-Business

Le HCP assez serein

Le Haut-commissaire au Plan Ahmed Lahlimi a présenté les principaux constats de son organisme sur la situation de l’économie en 2017 et ses perspectives en 2018. Le secteur primaire aurait, dans ces conditions, amélioré sa valeur ajoutée de 15%, accompagnée d’une reprise relative de l’emploi après trois années de baisses successives.

Selon le HCP, le Maroc aborde l’année 2018 avec une demande extérieure adressée à son économie en hausse de 4% en 2017 au lieu de 2,4% une année plus tôt et avec une croissance économique de 4% en 2017 au lieu de 1,2% une année auparavant, confirmant les prévisions émises en juin 2017. Cette année devrait s’inscrire donc dans le prolongement de la tendance enregistrée au cours des 10 dernières années, confortée par la mise en œuvre des programmes publics d’appui à la production et à l’organisation des agriculteurs, mais pénalisé par le retour, au cours des derniers mois de 2017, du déficit de la pluviométrie.  

Des équilibres macroéconomiques légèrement améliorés
Le déficit budgétaire a été limité à 3,5% du PIB en 2017, soutenu par le dynamisme de la collecte fiscale et un ralentissement des dépenses budgétaires de fonctionnement et d’investissement. L’année écoulée a été aussi marquée par la stabilisation de l’endettement global à 81% du PIB, «appelant cependant à la vigilance en raison de son niveau qui le place en tête de tous les pays du benchmark, de l’augmentation croissante de la part dans cet endettement des établissements publics et de sa concentration limitée sur quelques uns d’entre eux», prévient Lahlimi. Parmi les points qui ont attiré l’attention se trouve la limitation du déficit du compte courant extérieur à 4,4% du PIB, lequel doit être assorti d’une égale vigilance en raison du déficit de la balance commerciale, qui continue à s’inscrire dans une tendance haussière se situant à 18% en 2017.

Un appel pour la mobilisation des ressources hydriques
Le HCP a insisté sur la systématisation de la mobilisation des ressources hydriques par la viabilisation des équipements réalisés dans ce domaine aussi bien au niveau des infrastructures lourdes que de celui des équipements d’irrigation et le recours à l’exploitation des technologies non conventionnelles pour l’apport de nouvelles sources hydriques. Dans la liste des recommandations, figure l’accélération de la modernisation des techniques culturales et des modes de production agricole en vue de réduire les besoins potentiels futurs en main-d’œuvre agricole. L’amélioration du niveau de vie par le relèvement des niveaux des salaires et des conditions de vie en termes d’habitat et de services sociaux et culturels en milieu rural s’impose aussi avec acuité. Par ailleur, le HCP  s’inquiète du niveau de remplissage des barrages à 35% en décembre 2017, après 71,2% il y a 4 ans. «Cela représente une menace sur l’avenir des cultures irriguées et des produits de l’élevage», ajoute le haut-commissaire au Plan.

La progression à petit pas du secteur non agricole
Le secteur non agricole continue à tracer un timide chemin à sa croissance et reste à 2,7% en 2017 et 3% prévus en 2018, loin des 5% qu’il connaissait, en moyenne annuelle avant 2013. Plusieurs indicateurs qui ne trompent pas sont cités par le HCP, notamment la stagnation du BTP et la persistance à peiner des industries du textile et cuir. Les recommandations tournent autour de l’impératif catégorique pour le Maroc de relever le contenu technologique de ses produits classiques et de valoriser le potentiel  de nouveaux produits dans les secteurs de l’industrie, de l’énergie et des services à haute valeur ajoutée. Une étude menée par le HCP a montré, en effet, que le Maroc dispose d’un potentiel de diversification de 600 nouveaux produits répartis entre l’agriculture, l’industrie chimique, la fabrication de machines d’équipement, le textile, la métallurgie ou encore l’industrie du caoutchouc et plastique.

Formation/Emploi : plusieurs paradoxes
Les lauréats de la formation professionnelle ont plus de difficultés à intégrer le marché du travail que les lauréats de l’enseignement général. Ils enregistrent des taux de chômage respectifs de 24,5% et de 16%. Les données du HCP tirées de son étude menée sur l’adéquation entre la formation et l’emploi montrent également que le niveau du chômage s’accroît plus avec le relèvement du niveau des diplômes dans la formation professionnelle que dans celui de l’enseignement général. Dans le premier cas, le taux de chômage de diplômés varie  de 16% à 23% et dans le second cas, celui de l’enseignement général, de 2% à 10%. Conscient de la complexité de la question, le HCP conclut que l’enjeu «dépasse en toute logique la compétence d’un ou deux départements ou d’une ou plusieurs institutions publiques ou privées».


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