Le chèque de vacances remis à l’ordre du jour
La Confédération nationale du tourisme vient de proposer au ministre de l’Économie et des finances la mise en place du projet Chèques de vacances. 75% des 4 millions de salariés concernés par ce projet y sont favorables.
Il ne s’agit pas d’un nouveau projet mais la récente rencontre tenue entre le ministre de l’Économie et des finances Mohamed Boussaïd et la Confédération nationale du tourisme (CNT) l’a remis à l’ordre du jour. Le projet de Chèques de vacances, qui date, en effet, de l’époque de la Fédération nationale du tourisme (FNT), et qui vise, selon les propos de Fouzi Zemrani, vice-président de la CNT, à «développer le tourisme interne en dopant le pouvoir d’achat d’une tranche de la population dotée d’un revenu moyen» vient d’être soumis, quoique de manière non-officielle, au ministre de l’Économie et des finances. Sur la base d’un sondage effectué sur un échantillon constitué de mille participants (300 du secteur public et 700 du secteur privé), la CNT révèle que 75% des quatre millions de salariés concernés par ce projet, dont 750.000 travaillant dans le secteur public, sont favorables à ce projet. «En outre, il s’agit d’un concept qui a fait ses preuves en Europe et qui profitera énormément aux catégories socioprofessionnelles B & C, à savoir les employés ayant un revenu entre 3.000 et 8.000 DH par mois», précise Zemrani. Les cotisations prévues varient, quant à elles, entre 120 et 600 DH et les salariés ne pourront bénéficier d’une carte de paiement qu’à partir de quatre mois de participation, avec une épargne maximale de 10.000 par an.
Le concept du projet Chèques de vacances est très simple car l’adhésion y est volontaire. Une fois que ce système est mis en place par l’employeur, l’employé est libre d’y adhérer ou pas. Par ailleurs, le projet bénéficie déjà du soutien de la CGEM, qui a exprimé sa volonté de l’encourager. «Pour cause, cela contribuera au bien-être des salariés et influera de manière positive sur leur rendement», estime le vice-président. Mais le plus difficile : «convaincre l’État» reste à faire.
En effet, les officiels voient ce système d’un air sceptique sous prétexte que les habitudes de consommation des Marocains, même si elles ont changé considérablement, représenteraient un obstacle à ce genre de projet. Pour Fouzi Zemrani : «En matière de voyage, les habitudes de consommation ont évolué de manière positive. Les catégories socioprofessionnelles concernées par ce projet y sont favorables, compte tenu des avantages multiples qu’il recèle», a-t-il déclaré. Outre le cadre formel dans lequel s’inscrit le projet Chèques de vacances, l’apport en TVA, selon une simulation réalisée par la CNT, serait considérable. Ce n’est pas tout. Les bénéficiaires pourraient également passer leur séjour dans les établissements conventionnés en toute sécurité, ce qui représenterait un grand plus pour les parents.