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La Tunisie championne, le Maroc dauphin

Dans de récentes statistiques de l’OCDE, le Maroc affiche la seconde pression fiscale la plus forte parmi les économies comparées, juste derrière la Tunisie. Les recettes fiscales ont représenté 28,5% du PIB, en 2014, principalement du fait des taxes sur les biens et services. Le ratio tombe à 8,3% quant aux impôts sur les profits, alors que sur le patrimoine, il n’atteint même pas les 2%.

Le sentiment des citoyens et des entreprises se confirme, mais reste tout de même à relativiser. La pression fiscale au Maroc est l’une des plus pesante du continent africain, et parmi les plus lourdes au monde. Cet indicateur demeure dense au Maroc, endossé en dernier lieu par le consommateur final, le citoyen. Dans un récent rapport sur les statistiques des recettes publiques en Afrique, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) décortique les données internationalement comparables sur les recettes de huit pays d’Afrique représentant près d’un quart du PIB total du continent, dont le Maroc fait partie.

Dans ces statistiques, le Maroc affiche la seconde pression fiscale la plus forte parmi les économies comparées par l’OCDE. Avec un ratio des recettes fiscales rapportées au Produit intérieur brut de 28,5%, le Maroc arrive juste derrière la Tunisie, qui affiche un taux de 31,1% sur le même indicateur. «Les recettes fiscales des pays d’Afrique progressent en proportion du revenu national, selon la première édition des Statistiques des recettes publiques en Afrique.

En 2014, les huit pays étudiés dans ce rapport -Afrique du Sud, Cameroun, Côte d’Ivoire, Maroc, Maurice, Rwanda, Sénégal et Tunisie- ont déclaré des recettes fiscales comprises entre 16.1% et 31.3% du PIB», relève l’OCDE. Aussi, cet indicateur suit une tendance à l’alourdissement, depuis plusieurs années, le Maroc ayant affiché l’un des taux de croissance de ce ratio parmi les plus élevés. «Depuis 2000, tous ces pays ont vu leurs recettes fiscales croître en pourcentage du PIB. Ces augmentations s’échelonnent entre 0.9 point de pourcentage à Maurice et 6.7 points en Tunisie. En Afrique du Sud, au Maroc et au Rwanda, les hausses sont comprises entre 5 et 6 points», détaille l’organisation.

Vertu fiscale
En revanche, il faut relativiser le poids de ce ratio, puisqu’il reste encore inférieur aux statistiques relevées auprès de plusieurs pays avancés. En effet, par comparaison, en moyenne dans la zone OCDE, les recettes fiscales rapportées au PIB n’ont augmenté que de 0.2 point entre 2000 et 2014, mais s’établissent pourtant à 34.4 %, soit près de 6 points de plus que le taux relevé au Maroc. N’en déplaise aux contributeurs, il s’agit-là d’un bon indicateur relatif pour l’économie nationale. «La progression des recettes fiscales des pays africains reflète les efforts continus déployés pour mobiliser les ressources intérieures, et résulte également des réformes fiscales et de la modernisation des administrations fiscales et des systèmes d’imposition qui ont été mis en œuvre», estime l’OCDE.

Du côté des facteurs explicatifs, l’augmentation des recettes fiscales, intervenue depuis 2000 dans les pays étudiés, est, selon l’organisation, principalement imputable aux impôts sur le revenu et sur les bénéfices, et notamment à la hausse des recettes générées par l’impôt sur les sociétés. Les recettes tirées de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ont, elles aussi, fortement progressé. Aussi, des recettes publiques de source fiscale relativement plus importantes que celles d’origine non fiscales, refléteraient un degré de développement plus avancé.

En effet, l’OCDE indique que certains pays africains sont très tributaires de recettes non fiscales, et notamment de dons, tels que les aides venant de pays étrangers et les rentes tirées de l’extraction de ressources, ainsi que d’autres revenus de la propriété. «Les pays examinés dans ce rapport, ayant le revenu national le plus faible, enregistraient des recettes non fiscales relativement plus élevées ; celles-ci sont généralement plus fluctuantes que les recettes fiscales, ce qui rend les finances publiques moins stables et moins prévisibles», estiment les auteurs du rapport.

La consommation plus exposée
Ceci dit, pour les entreprises, ces aspects positifs, avancés par l’OCDE, sont écartés d’un revers de main en avançant l’argument de la compétitivité de l’entreprise, et le rôle que joue la fiscalité pour attirer les investisseurs et doter les entreprises locales d’avantages comparatifs sur l’échiquier de la concurrence internationale. Seulement voilà, lorsque l’on s’aventure davantage dans le détail, l’essentiel de la pression fiscale globale au Maroc est endossé par le consommateur. En effet, sur les 28,5% de taux global, près de 12 points sont représentés dans la rubrique consommation de biens et de services, soit une part de près de 42% selon les calculs de l’OCDE. En revanche, les impôts sur les revenus et les bénéfices ne représentent que 8,3% du PIB, soit une part de moins de 30%. Arrivent, ensuite, les cotisations sociales, qui représentent 5,9% du PIB, soit une part de 20%. Enfin, les impôts sur le patrimoine restent extrêmement faibles au Maroc, avec un ratio de 1,9% du PIB, soit à peine 6% des recettes fiscales totales du royaume, en 2014. 


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