La production d’huile d’olive en repli
Cette année, malgré la baisse du rendement en termes d’huile d’olive, le prix du litre a partiellement stagné et varie entre 47 et 50 DH. Parmi les 4.810 unités de trituration basées dans la Région Fès-Meknès, une grande partie des consommateurs optent pour le mode de trituration traditionnel.
Pour les propriétaires des unités de trituration de la Région Fès-Meknès, «le rendement de l’hectare d’olives ne compte pas beaucoup, ce qui compte le plus c’est le rendement, en termes d’huile par quintal». En effet, certains agriculteurs de la région estiment que si cette année la récolte d’olive est bonne, il en est autrement de l’huile d’olive. Auparavant, 1 quintal d’olives permet la production de plus de 20 litres, mais pour cette année la production en huile varie entre 9 et 17 litres par quintal. Cela est dû principalement aux retards des pluies, ce qui a poussé même certains agriculteurs à retarder la récolte dans l’espoir de pouvoir faire bénéficier le fruit d’un maximum d’eau pour en augmenter le rendement. Ce retard a impacté le prix des olives qui a dépassé 8,5 DH le kg dans plusieurs zones de la région. Actuellement, le prix du litre au détail à la source (aux maasras), varie entre 47 et 50 DH, alors qu’il dépasse 60 DH chez les revendeurs. Par ailleurs, il faut noter que les consommateurs marocains préfèrent l’huile produite par les maasras traditionnelles qui se caractérise par un goût concentré, plutôt que celle de la méthode moderne avec système continu (2 ou 3 phases), qui est beaucoup plus légère. Il faut préciser que la Région Fès-Meknès compte plus de 4.810 unités de trituration avec une capacité de 768.591 tonnes, dont 100 de deux phases, 141 de trois phases et 4.569 traditionnelles.
Booster la consommation interne
S’agissant de la promotion de la consommation, la DRA a procédé, en mai 2016, à la signature d’une convention pour la promotion de la consommation des produits oléicoles de qualité sur le marché intérieur avec un montant global de 24 MDH et sur une durée de trois ans (2016-2018). D’après Kamal Hidane, directeur régional de l’Agriculture, «l’objectif est de sensibiliser les consommateurs sur le risque sanitaire et les dangers de la consommation de l’huile d’olive en vrac. Il vise également à rassurer le consommateur sur l’authenticité, la naturalité et le profit gustatif de l’huile d’olive conditionnée». Pour rappel, la filière oléicole constitue 5% du PIB agricole national, 15% des exportations agroalimentaires, 10% de la superficie agricole et 55% de l’arboriculture. Elle constitue également la principale source de revenus pour 450.000 exploitations et contribue à la création de 30 millions journées de travail.
Pole position
Le Maroc dispose d’une superficie oléicole de 1.050.500 ha, dont 320.000 ha dans la Région Fès-Meknès (40.000 ha sur la ville de Meknès). Le pays se place au 5e rang mondial en tant que producteur et exportateur avec une production moyenne d’huile d’olive de l’ordre de 140.000 tonnes par an. De plus, le Maroc figure parmi les trois premiers pays au coût de production le plus compétitif. En termes de capacité, la région de Meknès produit près de 5.600 T (statistiques 2014-2015), dont 3500 tonnes à deux phases, système moins pollueur que celui à trois phases. Il faut préciser que de nouvelles pratiques agricoles et des techniques de production d’huile d’olive ont été adoptées au cours de ces dernières années, ce qui a permis des conditions favorables à la production et de qualité à la protection de l’environnement et à la valorisation des sous-produits de l’olivier. À l’exemple d’OleaFood (Filiale du Groupe LCM-Aïcha) qui dispose d’une capacité de traitement des grignons humide de 1.500 tonnes par jour. À noter que les résidus, margines et grignons d’olive, causent de sérieux problèmes environnementaux, pollutions des rivières, nappes phréatiques (www.leseco.ma).