La BEI adoube le secteur privé marocain
Considéré comme «l’axe de coopération stratégie», il bénéficiera ainsi des largesses de la Banque européenne d’investissement. Le secteur immobilier, premier bénéficiaire.
Déjà 2e plus important bénéficiaire des financements de la BEI parmi les pays voisins du sud de l’Europe, avec 25% des investissements totaux de la banque dans la région, le Maroc est en passe dépasser un cap en la matière. En effet, la banque européenne d’investissement (BEI) a signé, le 24 avril à Casablanca, une déclaration d’intention avec l’association marocaine pour l’industrie et la construction de l’automobile (AMICA). Signée en marge de la célébration de la fête de l’Europe, cette déclaration vise à «impulser une dynamique de coopération qui permettra à des partenaires privés et institutionnels de s’associer à cette initiative dans le secteur clef que représente l’industrie automobile pour l’économie marocaine», indiquent les signataires.
Avec ce nouvel accord, la BEI réaffirme son «soutien aux entreprises marocaines afin de leur donner les moyens de se développer au Maroc comme à l’international, tout en offrant de nouvelles opportunités d’emploi ». Partenaire stratégique du Maroc depuis 30 ans, cette banque a consacré depuis 2007 près de 5 milliards d’euros d’investissements à la mise en oeuvre de nouveaux projets dans des secteurs clés de l’économie marocaine tels que le secteur privé et le soutien aux entreprises, le transport urbain, l’énergie, l’eau et l’assainissement et l’éducation des jeunes. «A travers le financement de ces projets, nous visons à contribuer à l’amélioration de la vie quotidienne des Marocains et à soutenir la croissance économique », a dit, à cette occasion, la représentante de la BEI au Maroc Anna Barone. Et d’ajouter : «le secteur industriel, qui enregistre une forte croissance au cours de la décennie passée, offre un potentiel pour le développement et la valorisation des chaînes de valeur, ajoutant que la BEI accompagne cette croissance à travers des partenariats stratégiques à forte valeur ajoutée».
Développer le multilatéralisme
La célébration de la déclaration de Robert Schumann a ainsi été l’occasion de présenter le secteur privé marocain comme le principal «axe de coopération stratégique ». Wiedey a ainsi relevé que le multilatéralisme est la seule option viable dans un monde en constant mouvement. Notant que l’avenir de l’Union européenne passe par plus d’unité, plus de solidarité, plus d’échanges et plus de partenariats. L’objectif est donc d’accompagner l’intégration dans les chaînes de valeur et les écosystèmes internationaux, à accélérer la transformation structurelle de l’économie, à favoriser l’émergence et une plus grande contribution des petites et moyennes entreprises, et accompagner la transition vers une économie verte. Le BEI veut donc renforcer sa position de premier prêteur multilatéral dans le monde, en continuant sur sa dynamique de la dernière décennie durant laquelle la banque a financé plus de 16 milliards d’euro dans la région du sud de la méditerranée, dont un montant de près de 5 milliards pour le Maroc dans divers domaines notamment l’industrie, l’énergie, l’agriculture. Elle a approuvé en 2018 des financements «records» de l’ordre de 3,3 milliards d’euros pour des investissements à l’appui du secteur privé et des infrastructures dans 20 pays africains.
La banque de l’UE a ainsi accordé en 2018 plus de 1,14 milliard d’euros pour des investissements dans le secteur privé en Afrique. Ces ressources ont notamment permis de financer des projets industriels en Égypte, au Maroc, en Tunisie et au Nigeria, ainsi que de nouveaux prêts aux entreprises par le biais de lignes de crédit accordées à des banques locales en Afrique du Nord, en Afrique de l’Ouest, en Afrique de l’Est et en Afrique australe. Les fonds de la BEI ont également servi à améliorer, de manière ciblée, l’accès au financement des femmes entrepreneurs en Éthiopie et à appuyer l’octroi de prêts spécifiquement destinés à des investissements liés au climat. Parmi les investissements financés, la BEI cite notamment le projet «pionnier» du complexe solaire «Noor Midelt» au Maroc, qui combine la technologie solaire à concentration et la technologie photovoltaïque afin d’assurer un approvisionnement en énergie solaire propre même après le coucher du soleil. L’an dernier, la Banque a aussi soutenu des investissements visant à lutter contre la dégradation des sols, à préserver les forêts et à rendre la pêche et l’aquaculture plus durables partout en Afrique. Des financements ont été, par ailleurs, alloués à des projets visant à améliorer l’éducation et la santé en Afrique.