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L’IRES met en garde contre la libération du méthane

L’IRES a dédié le rapport stratégique annuel 2017 à des questions cruciales afin de mettre l’accent sur les facteurs les plus souvent occultés, tels que le méthane au niveau du changement climatique et le système océanique pour ce qui est de l’empreinte économique.

«La libération du méthane dans l’atmosphère est plus dangereuse que le gaz carbonique (CO2) en termes de dégradation de la biosphère terrestre». C’est l’une des principales conclusions à laquelle aboutit le dernier rapport stratégique de l’Institut royal des études stratégiques (IRES) dédié au changement climatique et de l’empreinte écologique. Présentée lundi, au pavillon Maroc, par Mohamed Tawfik Mouline, directeur général de l’Institut royal des études stratégiques (IRES), cette étude est la troisième édition d’une série de rapports de référence, sous forme de contribution de l’IRES aux réflexions internationales sur le changement climatique.

«L’objectif de ce rapport élaboré à l’occasion de la tenue à Marrakech de la COP22 est de mettre l’accent sur les facteurs les plus souvent occultés, tels que le méthane au niveau du changement climatique et le système océanique pour ce qui est de l’empreinte économique», explique Mohamed Tawfik Mouline. Selon les résultats du rapport exposé, les émissions de méthane, en 2010, ont représenté 16% des émissions totales de gaz à effet de serre. Si sa durée de séjour dans l’atmosphère est relativement faible (12 ans), il est en revanche 25 fois plus contributif que le gaz carbonique à l’effet de serre. Sur ce dernier point, une décorrélation est observée selon l’IRES entre le niveau de développement d’un pays et son intensité d’émission de méthane. En ce qui concerne les océans, la situation est critique. Du point de vue de l’IRES, les océans sont le lieu où se conjuguent de plein fouet la démesure de l’empreinte écologique et le changement climatique.

En chiffre, une augmentation de 26% de l’acidité des océans, impactant la biodiversité a été constatée alors que la plus importante composante de l’empreinte écologique est le carbone, sous la forme d’émissions de CO2 dont les principaux émetteurs sont la Chine avec 27% et les États-Unis avec 16%. Ce n’est pas tout : la désoxygénation dans certaines zones, induites par la disparition des planctons qui transforment le CO2 en oxygène. Outre l’élévation du niveau des mers, le réchauffement climatique pourrait aussi avoir un impact sur les courants océaniques qui renouvellent l’eau par brassage et façonnent le climat. Aujourd’hui, il existe trois grands types de réponses au changement climatique, «mais tout en étant convaincu de l’importance de l’atténuation pour des raisons environnementales, économiques et financières pour un pays comme le Maroc, fortement dépendant de l’étranger pour son approvisionnement en énergie, l’IRES a donné la priorité à l’adaptation et l’anticipation», ajoute Mohamed Tawfik Mouline. À ce sujet, des politiques publiques ainsi que les stratégies adoptées différent selon le niveau de développement de chaque pays. Alors que les pays développés ont adopté des stratégies d’adaptation, centrées sur l’anticipation et la gestion des risques climatiques, pour les pays en développement, les stratégies sont localisées et orientées vers le renforcement à la fois des capacités des populations et de la résilience des secteurs vitaux.

La prise de conscience internationale de l’urgence de la situation en matière de changement climatique est une avancée majeure, mais malgré cette prise de conscience qualifiée d’émergente par l’IRES, et en dépit de la fixation de grands objectifs, les mesures sont encore trop lentes au niveau de leur application et inefficaces en raison de la complexité des systèmes naturels dont la compréhension est encore très incomplète en plus de la croissance démographique et l’accès d’une partie plus grande de la population à un mode de vie incompatible avec la fragilité requise.


L’Afrique : une vulnérabilité accrue au changement climatique
La vulnérabilité de l’Afrique aux risques climatiques risque de s’aggraver à l’horizon 2050. 350 à 600 millions d’Africains seraient exposés à un stress hydrique. Le nombre de déplacés climatiques serait en croissance et près de 60 millions de subsahariens quitteraient leur région d’origine vers l’Afrique du Nord et l’Europe à l’horizon 2020. De surcroît, la modification des précipitations aurait  des effets négatifs sur les cultures. Un réchauffement d’environ 2°C entraînerait une baisse de 10% du rendement agricole total en Afrique subsaharienne d’ici 2050 alors que les évènements extrêmes seraient plus intenses.


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