Éco-Business

L’interprofession obtient sa reconnaissance

Nécessaire redistribution équitable des gains

Durant la période 2012-2016, les exportations ont enregistré une valeur dépassant 1 milliard de dirhams. Toutefois, les gains issus de la valorisation de l’huile d’argan ne semblent pas bénéficier à la population.

Plus de 298 MDH: c’est le montant généré à l’export, en 2016, par l’aval de la filière de l’argan. Depuis 2012, les exportations ont connu une augmentation régulière alors que le volume cumulé exporté, sur la période 2012-2016, a atteint plus de 5.300 tonnes pour une valeur de plus de 1 MMDH. Pour le seul exercice 2016, les quantités acheminées vers l’étranger en vrac, essentiellement vers l’Europe, ont généré 298 MDH contre 935.000 DH en 2002. Cependant, il ne s’agit là que des quantités déclarées à l’Établissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE), la valeur ajoutée issue de la transformation étant encore réalisée à l’étranger. Sur ce dernier point, c’est la redistribution équitable des gains issus de la valeur ajoutée de l’huile d’argan entre l’aval et l’amont qui continue de poser problème puisqu’elle est captée en grande partie par les intermédiaires, au détriment des ayants-droits et femmes rurales qui vendent les noix, à un coût moins élevé sur le marché, et assurent aussi les tâches les plus dures, notamment le concassage du fruit. «La structuration de la filière de l’arganier est un passage obligé pour garder sa pérennité et assurer le développement socio-économique bénéficiant à la population locale. Et aujourd’hui, cette redistribution passe impérativement par la mise en place de centres agréés de collecte qui doivent répondre aux normes d’hygiène et de sécurité alimentaire», précise Driss Boutti, président de la Fédération marocaine des transformateurs, exportateurs et commerçants de l’huile d’argan (FMTEC).

Ce dernier n’hésite pas à avancer «qu’il faut dupliquer le mode de fonctionnement de la COPAG à la filière de l’argan». Il faut noter qu’un schéma d’organisation a été déjà conçu dans le cadre d’une étude réalisée en 2013 par l’Agence nationale de développement des zones oasiennes et l’arganier (ANDZOA). Il englobe une trentaine de coopératives de collecte regroupées en 11 unités de groupements d’intérêts économiques (GIE) au niveau de huit provinces pour l’organisation territoriale et la traçabilité du produit selon les potentialités de chaque province. Toujours sur le plan de la structuration de la filière, une enveloppe de 2,8 MMDH a été prévue par l’État dans le cadre du contrat-programme de la filière (2012-2020) pour la réhabilitation de 200.000 ha de l’arganeraie, la domestication de l’arganier et l’extension de sa culture en conduite moderne sur 5.000 ha, en plus de l’augmentation de la production de l’huile d’argan pour atteindre, en 2020, 10.000 tonnes/an (estimée à 4.000 tonnes/an en 2011) et la mise en place de projets du Pilier I et du Pilier II en vue d’une valorisation des produits de l’arganier.

Aujourd’hui, l’état d’avancement du contrat-programme a atteint plus de 14%. Sur les 2,8 MMDH programmés, plus de 387 MDH ont été engagés, alors que le programme de réhabilitation régi par l’ANDZOA et le Haut-commissariat aux eaux et forêts, en plus de la FNADUA, a permis la réhabilitation de 21.564 ha en 2017 contre 13.027 ha en 2012, soit un cumul de 101.487 hectares durant les six dernières années, tandis que l’objectif est d’atteindre 200.000 ha en 2020. Parallèlement au programme de réhabilitation, l’arganiculture, nouveau chantier visant la création de vergers modernes d’arganiers, s’est concrétisée grâce au financement du Fonds vert du climat (GCF) pour la plantation de 10.000 ha en plus de l’organisation de la production des fruits d’arganiers «Afyache», en l’occurrence les ayants droit usagers de l’arganeraie. Un projet d’organisation des ayants droit en coopératives et GIE a été lancé à travers la mise en place des unités de collecte et de valorisation des Afyache. 


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