L’économie nationale reste résiliente
Selon la DEPF, l’analyse de l’année 2018 atteste, avec de légères nuances, d’un comportement, dans l’ensemble, favorable de l’activité économique nationale. Ainsi, la campagne agricole a été exceptionnelle l’année dernière, le tourisme continue sur sa lancée mais le BTP fléchit. Le déficit commercial se creuse de 8%.
En 2018, l’activité économique nationale a eu globalement un comportement favorable. C’est ce qui ressort de la dernière note de conjoncture de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) du ministère l’Économie et des finances. Ainsi la campagne agricole a été exceptionnelle l’année dernière. S’agissant des échanges avec l’extérieur, le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire a généré plus de 58,1 MMDH l’année dernière contre 54,4 MMDH en 2017, soit une hausse de 6,8%. Ces performances sont portées par la hausse des exportations des secteurs de l’agriculture, de la sylviculture et de la chasse de 15% et de celles de l’industrie alimentaire de 1,8%. Quant au secteur de la pêche, il a enregistré en 2018 une stagnation des débarquements.
Ainsi, selon l’Office national des pêches (ONP), les produits de la pêche côtière et artisanale se sont établis à 1,31 million de tonnes en 2018, soit le même poids enregistré en 2017 quant à la valeur marchande de ces débarquements, celle-ci a atteint plus de 7,3 MMDH en hausse d’à peine 1%. «Parallèlement le secteur secondaire a fait montre d’un dynamisme encourageant, particulièrement pour ce qui est de ses composantes échangeables», lit-on dans la note de conjoncture. Ainsi, le secteur minier s’est bien comporté grâce notamment à la progression de la production de phosphate roche, en volume, de 4,7%. Quant à la production d’électricité, celle-ci a continué sur sa lancée durant les onze premiers mois de 2018, enregistrant une hausse de 7,7% contre 3,3% en 2017. En revanche, le secteur des BTP a plongé de 3,7% contre une baisse de 2,5% en 2017. S’agissant de l’encours des crédits à l’immobilier, ce dernier a augmenté de 2,4% à fin novembre 2018 contre 4,2% un an plus tôt. Pour sa part, le secteur manufacturier a enregistré pour le troisième trimestre consécutif un renforcement de son indice de production, hors raffinage de pétrole, de 3%, ce qui a donné lieu à une hausse de 3% à fin septembre dernier. De son côté, le secteur tertiaire s’est bien comporté à son tour. Dans ce sillage, le nombre des arrivées et des nuitées touristiques a bondi de 8,5% à fin novembre 2018 contre 9,9% en 2017. S’agissant des nuitées réalisées dans les établissements d’hébergement classés, elles ont enregistré une augmentation de 8,4% à fin novembre 2018. Ce bon comportement a également été enregistré au niveau des télécoms. De ce fait, le parc de la téléphonie mobile a atteint 46 millions d’abonnés à fin septembre 2018, soit un taux de pénétration de 130,7% contre 127% à la même période en 2017. Ainsi, le taux de croissance de ce parc a atteint 4%. Quant au parc de la téléphonie fixe, il a grimpé de 2% à fin septembre 2018 à 2,1 millions d’abonnés (48,1 millions d’abonnés).
Concernant internet, le nombre de ses abonnés a bondi de 5,4% durant les neuf premiers mois de 2018, à près de 23,7 millions d’abonnés contre 22,6 millions à fin septembre 2017. Enfin, le taux de pénétration de ce segment était de l’ordre de 67,5% à fin septembre 2018, contre 64,7% un an auparavant. Au niveau des ports, le volume du trafic enregistré dans les enceintes gérées par l’Agence nationale des ports (ANP) a augmenté de 0,6% au terme des onze premiers mois de 2018 contre 7,9% en 2017. «Cette progression résulte d’une augmentation du trafic des importations (+3,9% après -1,4%), allégée par un léger recul de celui des exportations de 2,9% (après +27,9%)», précise la DEPF. Quant au transport aérien, le nombre de passagers ayant transité par les aéroports marocains a grimpé de 10,4% à fin novembre 2018. Quant au trafic du fret aérien, son volume s’est amélioré de 6,8% au terme des onze premiers mois de l’année dernière.
Hausse du déficit commercial de 8%
Selon la DEPF, le déficit commercial a augmenté de 8% en 2018 pour atteindre 204,5 MMDH. Ce résultat est la conséquence de la hausse des exportations de 10,2% et des importations de 9,3% mais le taux de couverture s’est amélioré de 0,5 point à 57,3%. À fin 2018, les exportations de biens ont généré à 274,2 MMDH, soit une hausse de 10,2%. «Ceci s’explique par la hausse des exportations de l’ensemble des secteurs, notamment des ventes de phosphates et dérivés, du secteur automobile, des produits de l’«agriculture et agro-alimentaire», du secteur de l’aéronautique et du secteur textile et cuir. Ces secteurs contribuent pour près de 82% à la hausse totale des exportations», précise la DEPF. Ainsi les expéditions du groupe OCP se sont établies à 51,7 MMDH en 2018, en hausse de 17,5% (soit 18,9% du total des exportations). Les ventes des secteurs de l’automobile ont grimpé de 10,7% à plus de 65 MMDH) de l’aéronautique de 13,8% à 13,9 MMDH et de l’électronique de 7,3% à 9,8 MMDH. Quant aux exportations du secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire, ces dernières ont grimpé de 6,8% à 58,1 MMDH. Les ventes du secteur du textile et cuir se sont améliorées de leur côté de 4,2% à 38,6 MMD, soit 14,1% du total des exportations totales.