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L’Afrique au centre des négociations climatiques

L’Afrique, l’Asie et les États insulaires sont les régions les plus vulnérables au changement climatique. En tant que pays africain, le Maroc s’engage à porter leur voix lors des négociations de la COP22.

L’Afrique devra être au cœur des négociations climatiques. C’est, en effet, sur ce continent que se jouera l’avenir de la Terre. L’Afrique, qui représente 15% de la population mondiale et 20% de la superficie terrestre, émet seulement 4% des gaz à effet de serre. Les Africains ont, en effet, le moins contribué au réchauffement climatique. Cependant, cette faible émission ne les protège pas des impacts négatifs du changement climatique qui menace essentiellement les principales activités économiques du continent : aggravation de l’insécurité alimentaire, pénurie d’eau plus importante, propagation des maladies liées au climat et réduction de la productivité des récoltes et du bétail. L’Afrique reste le continent le plus exposé aux effets extrêmes du dérèglement climatique. Les sécheresses, les inondations, les vagues de chaleur devraient être plus fréquentes.

Les différents rapports des organisations internationales tirent la sonnette d’alarme. Plus de 500 millions d’hectares des terres agricoles ont disparu en raison de la désertification et des conséquences du changement climatique en ayant ainsi des répercussions sur la sécurité alimentaire des populations, selon un rapport du Conseil économique, social et environnemental sur le changement climatique. D’après le dernier rapport de la CCNUCC, 30% des infrastructures côtières d’Afrique risquent la submersion à l’horizon 2050. Et d’ici 2085, 20 à 40% des espèces pourraient disparaître. Le rendement céréalier diminuera de 10% d’ici 2050.

L’Afrique connaîtra une augmentation des terres arides et semi-arides. La baisse des rendements agricoles, couplée à l’accroissement démographique, exerceront une grande pression sur le système de production alimentaire qui est déjà fragile. Selon l’estimation de la FAO, 75% de la population africaine risque de souffrir de la famine en raison du changement climatique à l’horizon 2080. Si rien n’est fait, le continent noir ne pourra subvenir qu’à 13% de ses besoins alimentaires d’ici 2050. Selon les estimations actuelles, les effets négatifs des changements climatiques réduisent d’ores et déjà le PIB de l’Afrique de 1,4% environ, et les coûts induits par l’adaptation aux changements climatiques devraient atteindre 3% du PIB par an en 2030. Les pays africains font face à plusieurs risques environnementaux comme la déforestation, l’érosion des sols, la désertification, la dégradation des sols, la pollution atmosphérique, la sécheresse, la perte de biodiversité, l’élévation du niveau des mers et l’épuisement des ressources halieutiques.

Migration forcée en Afrique et dans les petits États insulaires
Les experts s’accordent sur le lien entre les impacts des changements climatiques et la migration «forcée». Durant les dix dernières années, 48 millions d’habitants ont émigré à partir du continent africain vers l’Europe, en raison des effets néfastes du réchauffement climatique. La migration est notamment causée par la désertification, la raréfaction des ressources en eau, la salinisation des terres agricoles du fait de la sécheresse ainsi que de la montée du niveau des océans. Les catastrophes naturelles, dont le nombre a augmenté au cours des dernières années, poussent aussi la population à quitter leurs terres pour d’autres destinations. Il s’agit des inondations, des tempêtes, des ouragans, des typhons… Selon les estimations de l’Organisation internationale pour les Migrations, la sécheresse permanente frappera, d’ici 2050, 10% des surfaces contre 2% actuellement. Quant aux terres qui souffriront des sécheresses extrêmes, leur part devrait passer à 30% d’ici la fin du 21e siècle au lieu de 1% aujourd’hui. D’après un rapport de l’ONU, 10% de la population de Nauru et 15% de la population de Tuvalu s’est déplacée entre 2005 et 2015. Plus encore, 70% de la population de Kiribati et de Tuvalu, ainsi que 35% des ménages de Nauru devraient à terme se déplacer si rien n’est fait pour endiguer le réchauffement climatique. 


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