Éco-Business

Industrie ferroviaire : L’écosystème est prêt

Le Plan d’accélération industrielle (PAI) s’enrichit d’un nouvel écosystème propre à l’industrie ferroviaire. Sa signature officielle est prévue pour décembre prochain.

«Le secteur du rail au Maroc a atteint un niveau de maturité», décrit Zahra Maafiri, dg de Maroc Export, en ouverture de la 2e édition du Rail Industry Summit qui se tient du 21 au 23 novembre à Casablanca. Lors de cette rencontre BtoB, les premiers éléments de l’écosystème industriel du rail ont été annoncés. Les professionnels du secteur ferroviaire sont sur les pas des écosystèmes de l’automobile et de l’aéronautique.

Moment idéal
La préparation d’un écosystème pour ce secteur a duré une année. La réflexion a démarré lors de la 1re édition Rail Industry Summit où le ministère de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique avait appelé à «accélérer la mise en place de l’écosystème ferroviaire». Au départ, la réflexion était orientée pour inclure l’industrie ferroviaire dans l’Industrie mécanique et métallurgique. Les acteurs du secteur ont plaidé pour consacrer un écosystème propre à leur industrie. «Vu le potentiel de croissance et les possibilités d’exportations vers le reste de l’Afrique, nous avons préparé un nouveau écosystème», souligne Ali Seddiki, conseiller du ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique. Ces industriels sont réunis depuis février 2016 au sein du Groupement des industries ferroviaires du Maroc (GIFER). Parmi les membres du groupement, on retrouve l’ONCF. «Le moment est idéal pour lancer cet écosystème. Un nouveau cycle d’investissement dans le secteur démarre offrant suffisamment de visibilité pour construire et développer dans la durée ce secteur», souligne l’opérateur public. Les investissements de l’ONCF sont importants d’ici 2012. 11 à 17 MMDH pour le matériel roulant et jusqu’à 500 MDH pour la maintenance, soit autant de marchés à prendre pour les acteurs internationaux. Le nouvel écosystème veut transférer une partie de cette production vers le Maroc. Les dispositifs de soutien public dans le cadre du PAI se feront autour du maillage d’industriels internationaux déjà présents (Alstom, Bombardier) et les acteurs nationaux (ONCF, SCIF). En plus de l’implantation d’industriels et équipementiers de 1er plan, l’écosystème de ce secteur ambitionne d’attirer de nouvelles entreprises étrangères. Le ministère parie sur la formule gagnante déjà testée dans l’aéronautique. «Le ferroviaire est en train de repenser son modèle. Pour répondre aux cadences qui sont en augmentation sur les marchés européens et la forte croissance venant de l’Afrique, ce secteur, comme l’aéronautique auparavant, cherchera des bases compétitives pour produire à moindre coût, avec une plus forte productivité», prédit Seddiki du ministère.

Pousser plus loin les acteurs internationaux
Cette hypothèse a été soumise aux acteurs du marché. «Alstom comme Bombardier ont accueilli notre proposition avec enthousiasme. Déjà plusieurs composantes sont produites au Maroc», rappelle le conseiller du ministre. La réflexion s’est dirigée vers la capitalisation sur le savoir-faire acquis dans l’aéronautique et l’automobile. «Lors des discussions, nous avons aussi poussé les fabricants internationaux de matériel roulant pour aller plus loin dans leurs engagements», explique le conseiller du ministre. Pour leur part, les acteurs nationaux du secteur joueront le rôle de relais de cet écosystème au Maroc et dans le reste de l’Afrique. Lors des discussions pour préparer l’écosystème de l’industrie ferroviaire, le ministère a frappé aux portes de l’ONCF et de la SCIF. «L’ONCF a répondu présent et l’acteur historique du secteur s’est montré prêt pour travailler», affirme Seddiki. La Constitution de cet écosystème répond aussi à une demande déjà exprimée par l’entreprise de référence dans ce secteur au Maroc auprès des acteurs internationaux. Dans cet écosystème, l’ONCF veut être une pièce maîtresse. «Nous défendons un écosystème technologique, créateur de valeur et exportable», insiste l’ONCF.



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