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INDH : Vers un 3e appui de la Banque mondiale

Après deux aides financières de 100 puis 300 millions de dollars, le gouvernement serait à nouveau en négociation avec l’institution financière. Durant 10 ans, 42.000 projets ont été lancés, bénéficiant à 10 millions de personnes pour un budget de 37,4 MMDH dont 24 MMDH injectés directement par l’INDH.

Les politiques publiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sont le thème du colloque international organisé hier à Rabat par le ministère de l’Intérieur. L’événement coïncide avec le 11e anniversaire de l’INDH, lancé par le souverain dans son discours du 18 mai 2005. Il intervient aussi dans un momentum qui interpelle les forces vives du pays, gouvernement, institutions et sociétés civiles pour apporter les réponses qu’il faut aux classements pas toujours réjouissants du Maroc sur l’échelle du développement humain et des droits de l’homme.

Cherki Draiss, ministre délégué à l’Intérieur, a ouvert le débat qualifiant la rencontre d’espace de partage et de recherche d’un cadre de travail en synergie. «L’événement se donne comme ambition d’apporter des réponses sur les interrogations à propos de l’approche participative, la gouvernance, l’approche genre, etc», a-t-il expliqué car, comme il l’affirme, il n’y a pas de solutions toutes faites, puisqu’il faut tenir compte des spécificités de chaque pays. En effet, l’INDH est un produit national, un événement social et un projet de société pour améliorer le quotidien des couches sociales en situation de pauvreté et/ou de précarité. Il reflète une philosophie basée sur la gouvernance, la transparence et la confiance. Des changements radicaux ont eu lieu, depuis son lancement, en impliquant les concernés. La nature horizontale des projets ainsi que l’approche consensuelle ont beaucoup contribué à la simplification des procédures, la planification et surtout la convergence entre les différents intervenants. Venons-en aux chiffres. Durant 10 ans, 42.000 projets ont été lancés bénéficiant à 10 millions de personnes pour un budget de 37,4 MMDH dont 24 MMDH injectés directement par l’INDH.

Les activités génératrices de revenus ont concerné 8.300 projets. Dans cette perspective, un village des activités génératrices de revenus a été inauguré hier en fin d’après-midi à la place Jeddah de Rabat. La deuxième phase 2011-2015 a été marquée par le ciblage des zones montagneuses et éloignées touchant 3.300 douars, 5,5 millions de bénéficiaires pour plus de 23.000 projets, ce qui a permis au Maroc d’occuper la troisième place au monde grâce notamment à une stratégie de coupure avec l’approche traditionnelle de gestion des projets de proximité.

Pour Bassima Hakkaoui, ministre de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, l’initiative a eu le mérite de faire bouger la société civile et les autres institutions. «Il y a aujourd’hui un climat propice de lutte contre la précarité à travers notamment la mise en place de fonds de soutien», a-t-elle souligné. Néanmoins, la ministre a haussé le ton contre ces indicateurs qui surprennent et que le Maroc rejettent de fond en comble. «Ces rapports nous poussent à changer cette image et travailler encore plus sur les indicateurs. C’est le défi d’aujourd’hui que de les améliorer et garantir une meilleure convergence des politiques publiques dans le domaine», a conclu la ministre. Dans le même sens, le président du CESE, Nizar Baraka, a indiqué qu’il faut tirer les leçons des réalisations de 11 ans pour mieux cerner les problématiques et obstacles ainsi qu’améliorer l’efficacité. «L’INDH est l’un des piliers du modèle de développement marocain dans sa dimension intégrative.

Elle a beaucoup participé à améliorer les indicateurs du développement humain en baissant le taux de pauvreté de 15% à 4,4% en 2104. L’initiative personnelle en a été promue de manière visible», a t-il précisé. Pour le responsable, l’INDH s’avère un chantier dynamique ouvert sur l’avenir et conscient des défis selon le nouveau paradigme de développement régional du pays.

Il en déduit que ladite initiative doit aujourd’hui s’intégrer dans l’esprit de la régionalisation avancée dans la perspective d’une justice territoriale et ce ne sont pas les instruments qui manquent. Le fonds de promotion sociale, celui de la solidarité entre les régions et celui des zones montagneuses, pour jouer la même partition dans les prochaines années.

Dans le même ordre d’idées, Nadira El Guermai, gouverneur et coordinatrice nationale de l’INDH, a beaucoup mis l’accent sur le ciblage comme étant le moyen le plus efficace pour réduire les inégalités et lutter efficacement contre la précarité. Représentant la Banque mondiale, qui n’a eu de cesse de soutenir l’INDH depuis le début, Michael Hamad a rappelé le soutien de l’institution financière en mettant l’accent sur l’inclusion des femmes et des jeunes et le renforcement de la capacité des acteurs locaux ainsi que la mise en place d’un système de suivi et d’évaluation. En effet, la première phase a fait l’objet d’un appui de la BM de 100 millions de dollars, qui a été multiplié par trois pour la deuxième phase avec un focus sur l’amélioration de l’accès aux services sociaux et l’inclusion économique. Un troisième appui est aujourd’hui en négociation entre le gouvernement et la BM.


 

Exemple indonésien
À l’image du Maroc, l’Indonésie a développé une expertise dans le développement humain basée sur les leçons tirées de la crise financière de 1998. Pour Muhammad Arif Hidayat, représentant du ministère de l’Intérieur indonésien, 25 millions d’indonésiens étaient en situation de précarité surtout dans les zones rurales, ce qui a poussé le pays à mettre en place une stratégie volontariste ayant donné ses fruits. Dans ce sens, le gouvernement indonésien a lancé un programme tri-annuel pour promouvoir les populations locales. Un projet de loi sera bientôt voté pour garantir à ces populations le droit aux services de bien-être.



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