Éco-Business

Importation de médicaments : Les multinationales défendent leurs choix

Les importations de médicaments ont atteint un niveau record, alors que les  exportations marocaines arrivent à peine à franchir le milliard de dirhams. Décryptage des derniers chiffres.

La tendance se confirme pour la cinquième année consécutive. L’année 2017 ne s’est pas soustraite à cette donnée du marché pharmaceutique marocain, avec une évolution de 4,5% en une année. La valeur des importations était de 5,7 MMDH l’année passée.

Engagements des multinationales
La progression continue des mouvements d’importations a fait l’objet d’interrogations quant à l’implication des unités industrielles installées au Maroc, dans un contexte de lancements des écosystèmes industriels du médicament. Du côté de Les Entreprises du médicament au Maroc (LEEM), groupement des laboratoires internationaux basés au Maroc, on se veut rassurant: «Au sein de LEEM, nous comptons 19 membres. 8 sont des établissements pharmaceutiques nationaux. Nos autres membres produisent avec les industriels nationaux», répond Jean-Yves Gal, vice-président de LEEM et DG de Servier Maroc. Et d’ajouter: «C’est une fausse accusation que de dire que nous nous ne faisons pas tourner l’industrie locale du médicament, nous le faisons directement ou indirectement». Gal donne l’exemple de Servier. Le laboratoire français importe «5 à 10% de ses besoins en médicaments de l’étranger. Le reste est fabriqué localement», illustre-t-il. Et de continuer: «Pfizer, Sanofi ou Bayer sont aussi quelques noms qui ont des unités de longue date au Maroc». Selon des sources du secteur, un lobbying a été mené en 2016 pour revoir l’article 74, alinéa 2 du Code du médicament et de la pharmacie, définissant le statut des établissements pharmaceutiques comme «disposant d’un site de fabrication». Si cette réforme était passée, elle aurait exempté les industriels nationaux et internationaux de l’obligation de disposer d’un outil industriel local. Elle aurait constitué un recul des ambitions industrielles du Maroc dans ce secteur. Pour Gal, les membres de ce groupement tiennent à respecter la législation actuelle. «L’import est opéré uniquement par les entreprises qui ont le droit de le faire». Les autres industriels internationaux implantés au Maroc et ne disposant pas d’unité travaillent dans le cadre de partenariats avec les laboratoires nationaux.

«Sothema ou Cooper Pharma font la moitié de leur chiffre d’affaires avec la fabrication de médicaments princeps sous licence de multinationales», souligne Gal. Et d’insister: «Nous voulons plutôt favoriser la fabrication locale que la contraindre. Cela nous permettra d’encourager la fabrication locale». À ce propos, LEEM déposera un cahier de doléances à ce sujet dès la rentrée prochaine. Pour leur part, les exportations de produits pharmaceutiques marocains ont connu une hausse d’à peine 1% et un chiffre d’affaires à l’export de 1 MMDH. De facto, la balance commerciale s’est creusée de 6% pour s’établir à 4,7 MMDH. D’ailleurs, le fossé de la balance commerciale pharmaceutique se creuse depuis 2007. Autre indicateur inquiétant, le taux de couverture des médicaments nationaux, passé de 75% en 2010 à 65% en 2016. Un seul point positif au tableau: le CA des importations dépasse pour la première fois le cap du milliard de dirhams.


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