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Hydrogène vert : détails de l’offre Maroc voulue par le Roi
SM le Roi Mohammed VI a présidé au Palais Royal de Rabat, mardi 22 novembre, une réunion de travail consacrée au développement des énergies renouvelables et aux nouvelles perspectives dans ce domaine. L’occasion d’intimer aux autorités en charge de la transition énergétique d’accélérer la mise en œuvre de la feuille de route nationale de production d’hydrogène vert et de ses dérivée, en élaborant une «Offre Maroc» attractive et incitative.
Il va falloir accélérer la cadence dans la mise en œuvre de la feuille de route nationale de production d’hydrogène vert et de ses dérivés ! Instruction en a été donnée par le Souverain aux autorités chargées du dossier lors de la réunion traditionnelle de suivi des objectifs stratégiques du Royaume, en matière de développement à grande échelle des énergies renouvelables.
Cette dernière s’est tenue mardi dernier, au Palais Royal de Rabat, en présence de son conseiller, Fouad Ali El Himma, du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, de la ministre de l’Économie et des finances, Nadia Fettah, de la ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leïla Benali et du directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), Abderrahim El Hafidi.
Afin de placer le Maroc dans le club des pays à fort potentiel dans la filière de l’hydrogène vert, et répondre aux multiples projets portés par des investisseurs et leaders mondiaux, SM le Roi a donné ses instructions pour élaborer, dans les meilleurs délais, une «Offre Maroc» opérationnelle et incitative, couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur de la filière de l’hydrogène vert. Cette offre devrait notamment comprendre, outre le cadre réglementaire et institutionnel, le schéma des infrastructures nécessaires à mettre en place. Interpellé sur la question par les Inspirations Éco, le président du Cluster Green H2, Yahya Zniber, déclare :
« Nous sommes heureux de cette décision royale. En tant que cluster, qui a contribué à l’élaboration de la feuille de route nationale sur l’hydrogène, nous avions besoin de cette position forte au plus haut niveau de l’État. Évidemment, c’est un message très fort pour le développement de l’hydrogène vert et ses dérivés. Puisque le Souverain a particulièrement insisté sur la chaîne de valeur de l’hydrogène qui ouvre un immense champ des possibles pour le pays».
Maintenant, le ministère de la Transition énergétique et du développement durable et ses partenaires devront travailler rapidement pour élaborer «l’Offre Maroc» qui facilitera l’affluence des investissements.
Capter 4% du marché mondial
La raison tient au fait que la concurrence est devenue très rude sur cette filière. Profitant de la COP27, qui vient de se terminer à Charm el-Cheikh en Égypte, plusieurs pays africains ont, en effet, affiché leurs ambitions pour la production d’hydrogène vert et ses dérivés. On peut citer l’Égypte, l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Soudan et le Tchad au Nord et à l’Est de l’Afrique, tandis qu’au Sud du continent, il y a le Botswana, la Namibie et l’Afrique du Sud qui se sont signalés.
Pour conserver son avance, le Maroc, qui jouit d’une excellente position géographique et d’atouts majeurs en matière d’ensoleillement et de ventilation, devrait accroître son attractivité et massifier ses investissements. Et c’est exactement ce que le Souverain intime d’impulser.
En effet, la feuille de route nationale sur l’hydrogène révèle que le Maroc peut devenir un acteur clé du développement de la filière de l’hydrogène vert au niveau régional et capter jusqu’à 4% de la demande mondiale en molécules vertes. L’objectif est donc de positionner le Royaume dès aujourd’hui sur l’hydrogène vert en tant que solution technologique de conversion et de stockage d’énergie, à l’instar du Japon, de l’Allemagne, de la France, du Danemark, de l’Espagne…
90 MMDH d’investissement à l’horizon 2030
La création de filières économiques et industrielles autour des molécules vertes, particulièrement l’hydrogène, l’ammoniac et le méthanol, contribuera ainsi à réduire les émissions de gaz à effet de serre (jusqu’à 20%) et soutenir également la décarbonation de pays partenaires grâce à l’export. La demande à l’export est estimée à 10 TWh en 2030 pour une puissance de 6 GW en sources d’énergie renouvelable, 46 TWh en 2040 pour une puissance de 25 GW et 115 TWh en 2050 pour une puissance d’environ 60 GW.
Alors que la demande nationale en hydrogène vert et ses dérivés est estimée à 4 TWh en 2030 pour une puissance de 2 GW en sources d’énergie renouvelable, 22 TWh en 2040 pour une puissance de 12 GW et 40 TWh en 2050 pour une puissance d’environ 20 GW. C’est équivalent à un investissement cumulé de 90 milliards de dirhams (MMDH) à l’horizon 2030 et 760 MMDH à l’horizon 2050.
À signaler que cette feuille de route ouvre des perspectives substantielles en matière d’industrialisation sur toute la chaîne de valeur, à savoir le dessalement, les énergies renouvelables (photovoltaïque et éolien), l’électrolyse et la chimie verte. C’est pourquoi le Souverain a également demandé d’accélérer les projets le développement des énergies renouvelables, notamment solaire et éolienne.
Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO