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Habitat. Vers une réorientation des subventions publiques

L’objectif est de faire en sorte que l’offre des promoteurs soit adaptée à la classe moyenne.

Alors que le marché immobilier connaît une incohérence entre l’offre et la demande, l’État a choisi d’intervenir pour à la fois relancer le secteur et étendre le champ de l’accès au logement. Le ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, Abdelahad Fassi Fihri, a ainsi appelé à donner un nouveau souffle à la politique de l’habitat de sorte à répondre à la demande accrue en termes de logement décent. Une telle approche devrait réorienter les subventions et l’investissement publics sur la base de nouveaux critères fondés sur un ciblage social, la justice spatiale et l’accès équitable aux équipements. Le secteur, a-t-il constaté, a toujours besoin de l’aide publique afin d’absorber le déficit en logements et permettre aux ménages aux revenus limités d’accéder à un habitat décent. «Cette stratégie repose sur la coordination et la synergie entre les différents acteurs concernés sur la base d’une nouvelle approche pour l’intervention dans les milieux urbains et les zones avoisinantes ainsi que dans les centres émergents appelant à l’instauration d’une approche qui va de pair avec la situation socio-économique du royaume», indique-t-il.

Il conviendrait donc de mettre l’accent sur la promotion d’une offre adéquate en faveur notamment des classes sociales moyennes. Il a fait observer que la population marocaine sera urbaine par excellence à l’horizon de 2044 avec une progression de 103%, d’où l’impératif de faire face aux contraintes auxquelles fait face le secteur et de trouver des solutions à même d’insuffler une nouvelle dynamique au secteur de l’habitat. Un postulat qui émane de la dernière évaluation des programmes de logements sociaux à 250.000 DH et des logements à faible valeur immobilière de 140.000 DH, effectuée en début d’année. Une évaluation qui cherche à déterminer des voies susceptibles de donner un nouveau souffle au secteur de l’habitat social. Il en ressort un plan de relance dont les grandes lignes se basent entre autres sur l’identification de l’ensemble des programmes bénéficiant des subventions de l’État, assortie d’une réorientation de l’action publique, notamment en termes de mise à disposition du foncier.

L’Exécutif mise également sur le lancement d’un nouveau programme en faveur des classes moyennes, la redynamisation de l’habitat en milieu rural, l’amélioration du programme de lutte contre les bidonvilles (notamment à Casablanca, Témara et Kénitra) et le lancement d’une nouvelle offre résidentielle destinée aux jeunes et aux couples fraîchement mariés mais l’axe le plus important reste celui des incitations fiscales, qui arriveront à échéance en 2020. A la base, le plan de relance du ministère de l’Habitat répondait principalement à deux objectifs: la demande de couches défavorisées qui n’ont pas les moyens de payer 250.000 DH pour acquérir un  logement social, et la demande de la classe moyenne sur les logements à 400.000 DH. Le dispositif tel que présenté faisait état, sur 500 unités développées par un promoteur donné, de 100 logements à 120.000 DH HT, 300 logements à 250.000 DH HT et 100 logements entre 250.000 et 400.000 DH HT, destinées à la classe moyenne. La demande des professionnels, qui étaient de leur permettre d’établir des r+7 dans les zones r+5, ayant été rejeté, il va falloir trouver des subterfuges… 


Etat des lieux

Les logements occupés comptent 7.071.118 unités de logements au Maroc, dont 65,4% (4,63 millions) en milieu urbain et 34,6% (2,44 millions) en milieu rural. Cette répartition montre qu’ils sont plus importants en proportion dans les régions les plus urbaines. La proportion des logements urbains occupés atteint 24,7% dans la région du Grand Casablanca-Settat, 16,1% dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, 12,5% à Fès-Meknès, 11,1% à Tanger-Tétouan-Al Hoceima et 9,2% à Marrakech-Safi. Cette proportion est inférieure à 7% dans les autres régions. L’effectif des logements urbains occupés a augmenté sur la période intercensitaire passant de 3227469 en 2004 à 4627110 unités en 2014. Ces logements occupés ont enregistré une augmentation de leur part en passant de 60,1% en 2004 à 65,4% en 2014. L’augmentation du poids s’explique essentiellement par le rythme de progression élevé de cette catégorie d’habitat, dont l’effectif a été multiplié par 1,4 pendant la période 2004-2014, soit une évolution intercensitaire de 43,4% et de 4,3% d’unités de plus par an.


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