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Gouvernance : Le Maroc progresse en matière économique

Le Maroc a été classé à la 14e place de l’indice 2016 de la Fondation Mo Ibrahim sur la gouvernance en Afrique. Le royaume performe surtout en matière de développement économique grâce à l’amélioration de certains de ses indicateurs en matière d’infrastructures et d’environnement des affaires.

La Fondation Mo Ibrahim a publié, lundi dernier, son dernier Indice de la gouvernance en Afrique (IIAG), dans lequel le Maroc figure à la 14e place au classement général qui concerne 54 pays du continent. Par rapport à 2015, le Maroc gagne deux points. La position du Maroc cache toutefois certains détails qui mettent en exergue le progrès enregistré par le royaume durant la dernière décennie sur certains critères sur lesquels se fonde le rapport. En la matière, le Maroc a amélioré son score de 5,7 points sur la dernière décennie et arrive même en tête pour ce qui est de la catégorie «Développement économique durable» avec 13 points gagnés sur cette période. Il convient de préciser que l’indice est calculé sur la base d’une évaluation qui compile 95 indicateurs élaborés par 34 sources indépendantes. Cette année, l’évolution de la gouvernance dans les 54 pays africains a pris en compte la décennie 2006-2015 et pour la première fois l’évaluation de l’indice a été adossé aux résultats d’un sondage d’opinions mené sur le terrain par l’institut spécialisé Afrobaromètre. Il s’agit, à travers cette initiative, de mesurer la perception par les citoyens de l’évolution de la gouvernance au sein de leurs pays respectifs et ainsi apporter un avis complémentaire aux évaluations des experts et aux données officielles.

Progrès économiques
C’est en matière de développement économique durable que le Maroc affiche l’une des meilleures performances de la décennie. En termes de positions, le royaume se hisse à la troisième place sur le continent africain, derrière l’Afrique du Sud et l’Île Maurice tandis qu’au niveau de la région Afrique du Nord, le Maroc caracole en tête devant l’Égypte. L’amélioration des infrastructures économiques ainsi que celui de l’environnement des affaires expliquent en grande partie cette évolution du Maroc qui ne cesse de confirmer son attractivité en matière d’IDE.

Dans la catégorie  «Développement humain, participation et droits humains», le royaume a également amélioré son score, enregistrant une progression de 12% en matière de participation et de 5,4% en matière de droits humains sur la même période. C’est en matière de sécurité que le Maroc perd des points en se hissant à la 21e place de l’indicateur sécurité individuelle, avec un score de 53,2 sur 100 et en matière de sécurité nationale, à la 29e place du classement. C’est du reste une tendance générale relevée par le rapport, publié à Londres, et qui fait cas du progrès de la gouvernance en Afrique au cours des dix dernières années même si celle-ci est freinée par la détérioration enregistrée en matière de sécurité et État de droit, au cours des dix dernières années. D’après le rapport qui en est à sa dixième édition, la gouvernance globale sur le continent, et durant la dernière décennie, a progressé en moyenne d’un point, avec 37 pays, correspondant à 70% de la population du continent, ayant enregistré une amélioration. «Cette tendance générale est essentiellement tirée par la progression marquée des catégories «Développement humain» et «Participation et droits de l’homme», note le rapport qui souligne que la catégorie «Développement économique durable» a enregistré une amélioration, mais à un rythme plus lent.

Menaces sécuritaires
Selon la Fondation, cette tendance positive contraste néanmoins avec la baisse importante et préoccupante observée dans la catégorie «Sécurité et État de droit» avec 33 des 54 pays du continent, soit presque les deux tiers de la population du continent, qui enregistrent un recul dans cette catégorie depuis 2006, particulièrement pour 15 d’entre eux. «Ce glissement préoccupant s’est aggravé récemment pour près de la moitié des pays du continent enregistrant leur plus mauvais score dans cette catégorie depuis trois ans. Ces résultats sont dus à une dégradation significative des composantes «Sécurité individuelle» et «Sécurité nationale», tandis que la composante «Redevabilité» est désormais celle qui enregistre le score le plus faible de tout l’indice. Tous les pays, sans exception, qui ont vu leur score se dégrader en matière de «Gouvernance globale» ont enregistré un recul en matière de «Sécurité et État de droit».

La montée des menaces sécuritaires explique les raisons de la détérioration de la situation en Afrique et c’est pourquoi, dans sa dernière lettre d’orientation pour la loi des Finances 2017, le chef du gouvernement a fait de la sécurité une priorité. Sur un autre aspect qui met en lumière l’évolution du continent, c’est le progrès enregistré en matière de «Développement humain» où les pays ont obtenu les meilleurs résultats. «Elle est celle qui obtient les meilleurs résultats, avec le meilleur score en fin de période et la progression la plus forte au cours des dix dernières années», ont relevé les auteurs du rapport qui mettent en avant le fait que 43 pays, soit 87% des citoyens africains, ont progressé. Toutes les dimensions, notamment l’enseignement, la santé et la protection sociale, ont progressé, bien que les améliorations enregistrées dans la sous-catégorie «Protection sociale» soient affectées par la détérioration des indicateurs «Exclusion sociale» et «Priorités de réduction de la pauvreté».


Mo Ibrahim
Président de la Fondation Mo Ibrahim

«L’amélioration de la gouvernance globale en Afrique au cours de la dernière décennie reflète une tendance positive dans une majorité de pays et pour plus des deux tiers des citoyens du continent, mais aucun succès, aucun progrès ne peuvent s’inscrire dans la durée sans un engagement et des efforts permanents. Comme le montre notre indice, la détérioration observée en matière de sécurité et d’état de droit est le plus grand défi auquel le continent est aujourd’hui confronté. Une gouvernance solide et un leadership avisé sont essentiels pour pouvoir relever ce défi, maintenir les progrès récemment accomplis et confirmer le potentiel considérable du continent».



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