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Forum Afrique développement : Une 4e édition qui tient toutes ses promesses

La 4e édition du Forum Afrique développement a été lancée hier à Casablanca. Près de 2.000 participants en provenance d’une trentaine de pays vont échanger deux jours durant, sur les voies et moyens permettant au continent de mobiliser les énergies en faveur de l’agriculture et de l’électrification. 

Il y avait du beau monde au lancement de la 4e édition du Forum international Afrique développement, qui s’est tenu hier à Casablanca. Les officiels ont fait le déplacement en masse mais également les opérateurs nationaux et internationaux, les investisseurs ainsi que des cadres, chefs d’entreprises et représentants gouvernementaux de plusieurs pays du continent, mais aussi d’autres contrées à l’affût des opportunités d’affaires en Afrique. Pour cette édition, l’évènement qui est organisé par le groupe Attijariwafa bank et Maroc-Export, a fait carton plein ! Les différents intervenants qui se sont succédés à la tribune à l’ouverture du Forum, n’ont pas manqué de magnifier l’excellence des relations qui lient désormais le Maroc avec les autres pays du continent, mais aussi le potentiel que recèle le continent en matière de leviers de croissance, non pas seulement pour les investisseurs en quête de relais mais aussi et surtout pour le développement de l’Afrique.

C’est le chef de la diplomatie marocaine, Salaheddine Mezouar, qui a donné le ton en mettant en exergue l’ambition africaine du Maroc, qui repose sur un partenariat équilibré conformément à la vision royale. «Le monde sera différent durant les 20 prochaines années et c’est pour cela que nous avons une belle histoire à construire», a estimé le ministre des Affaires étrangères pour qui, si le 20e siècle a été celui des indépendances, c’est aujourd’hui le début de la renaissance du continent, «laquelle dépendra de notre capacité à transformer notre réalité».

Le décor ainsi planté, la parole a été par la suite donnée à différents intervenants qui se sont relayés pour faire part de leur appréciation du potentiel de croissance du continent, dans différents domaines, lesquels constituent autant de leviers pour accompagner l’émergence de l’Afrique. Le ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, a par exemple axé son intervention sur les opportunités qu’offre l’évolution de l’économie mondiale, notamment avec le cas chinois, qui constitue un baromètre asses explicite de la conjoncture internationale. «Le salaire minimum chinois est aujourd’hui passé de 100 à 500 dollars en cinq ans, un changement qui entraîne un déplacement de l’ordre de 85 millions d’emplois, de la Chine vers les pays voisins et ailleurs, et l’Afrique doit saisir cette opportunité nouvelle», a estimé le ministre avant d’insister sur la nécessité de l’industrialisation comme vecteur de création d’emplois pour les jeunes du continent.

La preuve, c’est avec l’expérience du Maroc, qui en moins de 20 ans, a pu se greffer dans la dynamique de mondialisation à travers diverses stratégies sectorielles, notamment l’industrie automobile et aéronautique. «Le secteur automobile à lui seul génère un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros à l’export et nous comptons atteindre 100 milliards d’euros à l’horizon 2020», a indiqué à juste titre le ministre, qui a fait part de la volonté de son pays de partager son expérience.

Agriculture et énergie
Il convient de noter que le thème de cette 4e édition a été consacré à l’Agriculture et à l’énergie, deux secteurs prioritaires pour le développement du continent. «Dans des pays africains où l’agriculture constitue le premier secteur de l’économie avec 25% du PIB, où 63% de la population vit dans le monde rural et subsiste grâce à l’agriculture, la prise en charge de ce secteur s’avère décisive pour envisager une croissance inclusive, réductrice des inégalités, tout en réussissant le passage d’une agriculture de subsistance à une agriculture moderne», a justifié Mohamed El Kettani, le pdg d’Attijariwafa bank.

De ce fait, «La bataille mondiale contre l’insécurité alimentaire doit être gagnée en Afrique», a estimé, pour sa part, le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, pour qui il est inacceptable qu’un Africain sur trois souffre encore de la faim. Le ministre a pris exemple sur le Maroc qui a pu prendre en charge cette question à travers le Plan Maroc vert, lancé en 2008 et qui, grâce à un partenariat public-privé, mobilise les investissements notamment internationaux, qui se chiffrent à 2,3 milliards d’euros en 2015.

L’électrification du continent constitue un autre enjeu majeur pour l’Afrique avec près de 600 millions de personnes, qui n’ont pas encore accès aux réseaux électriques et des taux d’électrification moyens qui ne dépassent guère les 20% dans les pays du sud du Sahara. «L’accès à l’énergie est le pré-requis à l’accès à tous les autres droits», a d’ailleurs affirmé l’ancien ministre français, Jean-Louis Borloo, qui est également président de la Fondation énergie pour l’Afrique. Il convient de noter qu’en parallèle aux discussions plénières sur plusieurs thématiques et autour de différents panels, se tiennent des rencontres B2B ainsi que des présentations des plans sectoriels de plusieurs pays du continent.

Mohamed El Kettani,
Pdg groupe Attijariwafa bank

Dans un environnement international aussi troublé, l’Afrique ne peut plus se contenter d’un statut de relais de croissance. L’Afrique change et doit changer encore davantage. D’ores et déjà, nous voyons plusieurs évolutions encourageantes à l’œuvre, notamment de plus en plus d’États qui se dotent de visions sectorielles structurées matérialisées par des plans chiffrés et des projets d’investissements ciblés dans tous les domaines donnant ainsi confiance et visibilité aux opérateurs économiques.

Zahra Maafiri,
Directrice générale de Maroc Export

De ce forum peuvent émaner des solutions d’entreprises globales africaines pour répondre d’une façon harmonisée aux défis qui se posent à nos économies dans une mondialisation qui se digitalise et bouleverse les outils traditionnels du commerce et de l’investissement. Notre continent en a l’ingéniosité et les moyens car nous performons en matière de services de technologie de l’information et l’Afrique, en plein essor numérique, est désormais reconnue pour ses capacités à devenir l’un des hubs mondiaux des nouvelles technologies de l’information et de la communication.



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