Éco-Business

Fintech. Comment BAM veut forcer la main à l’inclusion financière

La Banque centrale s’appuie sur un programme de la Banque mondiale et du FMI pour accélérer le processus de généralisation de la technologie financière. Un phénomène qui, pourtant, n’est pas sans risques…

La faible pénétration des services financiers formels demeure un véritable poil à gratter pour Bank Al-Maghrib. Le dernier rapport FINDEX de la Banque mondiale, relatif à la question, indique une présence très forte de l’informel dans les «mœurs monétaires» des Marocains. En effet, 21% de la population a recours à des solutions d’épargne, mais plus des deux tiers de cette population utilisent des solutions informelles. De même, 26% des Marocains ont recours à des solutions de financement, dont 88% à des services informels (famille, tontine «daret», avances des petits commerces, etc.). Raison pour laquelle la Banque centrale souhaite prendre le taureau par les cornes en généralisant la Fintech (technologie financière).

«Dans les pays émergents et en développement, avec la pénétration d’internet et des télécommunications mobiles, la Fintech offre d’immenses opportunités pour renforcer l’inclusion financière et le développement économique et social», a expliqué le wali de BAM, Abdellatif Jouahri, hier mercredi 13 mars à Rabat, en ouverture de la conférence régionale pour l’Afrique et le Moyen-Orient, organisée en partenariat avec le Fonds monétaire international (FMI).

Un processus qui pourra être accéléré via le Programme Fintech de Bali, lancé par le FMI et le Groupe de la Banque mondiale. Il s’agit d’un ensemble de 12 éléments visant à aider les pays membres à tirer parti des avantages et des possibilités de progrès rapides que connaît la technologie financière et qui transforment la prestation des services bancaires, tout en gérant en même temps les risques inhérents. Le programme propose un cadre dédié aux questions de haut niveau que les pays devraient aborder lors des discussions de leurs propres politiques internes, et vise à guider les services des deux institutions dans leurs propres travaux et échanges avec les autorités nationales. Les 12 éléments ont été inspirés des propres expériences des membres et couvrent des sujets se rapportant d’une manière générale à l’accès à la Fintech ; le renforcement de la résilience du secteur financier ; la gestion des risques ; et la promotion de la coopération internationale. Le FMI et la Banque mondiale commenceront à élaborer des programmes d’activité spécifiques sur la Fintech, à mesure que la nature et la portée des besoins de leurs membres se précisent, en réponse au Programme Fintech de Bali. Le FMI mettra l’accent, dans un premier temps, sur les implications pour la stabilité monétaire et financière nationale et mondiale et sur l’évolution du système monétaire international et du filet de sécurité financière mondiale.

La Banque mondiale s’attachera de son côté à utiliser la Fintech pour approfondir les marchés financiers, élargir l’accès responsable aux services financiers et améliorer les systèmes de paiements transfrontaliers et d’envois de fonds des migrants. La banque tirera parti de l’expérience croissante de la Société financière internationale dans ce domaine. Le programme contribue à mettre en place les bases de l’économie numérique qui représente un pilier essentiel de l’engagement du Groupe de la Banque mondiale en faveur des technologies révolutionnaires d’une manière plus générale. Seulement, le parcours risque d’être semé d’embûches, les administrateurs du FMI ayant eux-mêmes reconnu les risques potentiels que représentent les changements technologiques rapides pour les systèmes financiers et les utilisateurs individuels et livrent la patate chaude aux autorités nationales pour procéder à une préparation adéquate et à une coordination entre les institutions, notamment par le renforcement des capacités institutionnelles, le renforcement des connaissances, l’amélioration de la communication avec les parties prenantes et le développement de l’éducation des consommateurs. 


Un axe Rabat-Dubaï pour les banques internationales

Dans le sillage de la conférence régionale pour l’Afrique et le Moyen-Orient sur la Fintech, Bank Al-Maghrib et l’Autorité des services financiers de Dubaï ont signé un mémorandum d’entente portant sur la collaboration dans les domaines de l’agrément et la supervision des banques basées au Maroc et à Dubaï. L’accord développera notamment l’efficacité des outils de régulation des banques ayant des intérêts mutuels au Maroc et à Dubaï. Bank Al-Maghrib et l’Autorité des services financiers de Dubaï partageront l’ensemble des informations concernant les demandes d’agrément formulées par les banques basées dans les deux juridictions. Le partage concerne aussi les informations sur la solidité financière des établissements bancaires ainsi que les points relevés dans les rapports et lors des visites de supervision. Les représentants des deux autorités tiendront des réunions ad hoc pour traiter les questions de supervision concernant les établissements transfrontaliers installés au niveau des deux juridictions.


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