Finances publiques : les fruits de la rigueur
Le dernier bulletin mensuel de la Trésorerie générale du Royaume révèle des performances budgétaires encourageantes pour le Maroc au premier semestre 2024. Avec une hausse significative des recettes fiscales et une gestion rigoureuse des dépenses, la stabilité financière est avérée, malgré les défis persistants.
Santé robuste pour les finances publiques. Le dernier bulletin de la Trésorerie générale du Royaume (TGR) pour juin 2024 fait part d’une augmentation des recettes et une maîtrise exemplaire des dépenses, témoignant d’une gestion budgétaire efficace et prudente. Cette évolution positive intervient dans un contexte économique mondial toujours marqué par les incertitudes et les défis de l’après-pandémie. Le premier semestre 2024 montre, ainsi, une augmentation de 13% des recettes brutes par rapport à la même période en 2023.
Cette croissance est principalement alimentée par l’augmentation des recettes douanières et fiscales. Les recettes douanières progressent de 8%, atteignant 43,8 milliards de dirhams (MDH), avec une hausse notable des droits de douane (+10,6%), de la TVA à l’importation (+6%) et de la taxe intérieure de consommation (TIC) sur les produits énergétiques (+12%). Les recettes fiscales domestiques suivent la même tendance avec une augmentation de 12,2%, influencée par la progression de l’impôt sur les sociétés (IS) de 13,5%, l’impôt sur le revenu (IR) de 9,3% et la TVA intérieure de 23,3%.
Cette augmentation reflète non seulement une amélioration de l’activité économique, mais aussi une meilleure efficacité dans la collecte des impôts. L’augmentation des recettes douanières, quant à elle, est attribuée à la reprise du commerce international.
Dans le même temps, les dépenses ordinaires ont enregistré une légère diminution de 1,4%. Malgré une augmentation de 3,1% des dépenses de biens et services, la réduction globale des dépenses ordinaires s’explique par une hausse de 9,5% des charges d’intérêt de la dette et une réduction drastique de 67,5% des dépenses de compensation. Ces ajustements ont permis de dégager un solde ordinaire positif de 19,3 MDH, contre un solde négatif de 3,2 MDH l’année précédente.
Toutefois, le déficit du Trésor s’élève à 20,4 MDH, marquant une amélioration par rapport au déficit de 28 MDH enregistré à la fin juin 2023. Par ailleurs, et afin de combler un besoin de financement de 30,5 MDH et un flux net négatif du financement extérieur de 1,4 MDH, le Trésor souligne avoir eu recours au financement intérieur pour un montant de 31,9 MDH.
Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO