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Financement extérieur : la solidité des fondamentaux, l’atout clé du Trésor

La BCE et la Fed ont accéléré la normalisation de leur politique monétaire pour combattre l’inflation qui s’est établie à 9,1% sur un an en août dans la zone euro et 8,3% aux Etats-Unis. Après le tour de vis de 75 points de base de la BCE le 8 septembre, le marché anticipe un resserrement du même acabit pour la Fed la semaine prochaine, voire une hausse de 100 points de base. Par ailleurs, la prime de risque du Maroc évaluée par le CDS 5 ans a augmenté de 161 points de base depuis le début de l’année. Ce contexte pourrait compliquer le bouclage du programme de financement extérieur. Mais, d’ici la fin de l’année, les conditions pourraient évoluer favorablement d’autant plus que les finances publiques se comportent relativement bien face aux récents chocs.  

La robustesse de l’inflation a contraint la BCE à accélérer la normalisation de sa politique monétaire. Elle a acté une revalorisation de 75 points de base de ses taux directeurs le 8 septembre dernier pour combattre une inflation de 9,1% sur un an en août dans la zone euro. Aux Etats-Unis, les prix à la consommation ont progressé de 8,3% sur la même période, au-delà des anticipations du marché qui prévoit un nouveau tour de vis de 75 points de base, voire 100 points de base selon certains investisseurs, la semaine prochaine.

Dans les économies en développement où l’on combat aussi une inflation trop vigoureuse, la remontée des taux va accentuer la pression sur les finances publiques d’un certain nombre de pays. Au Maroc, la structure du portefeuille de la dette limite l’exposition à la hausse des taux d’intérêt. La dette extérieure représente moins de 25% de la dette globale du Trésor. Les levées auprès des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux sont dominants, sachant que les emprunts auprès de ces sources sont le plus souvent assortis d’un taux d’intérêt fixe. La dette extérieure souscrite à taux variable représente 15% de l’encours de la dette extérieure et moins de 10% du stock global.

Hausse de 161 points de base de la prime de risque
Suite à l’actualisation de lami-année, le Trésor maintient inchangé son programme de financement extérieur, soit 40 MMDH. A fin juillet, il avait mobilisé 6,5 MMDH. L’équilibre entre le financement interne et extérieur seront nécessaires pour éviter un emballement des taux obligataires qui ont entamé leur remontée depuis le début de l’année. Le resserrement des conditions de financement à l’international pourrait donner raison à certains analystes qui ne prévoient qu’une exécution partielle du programme de financement extérieur.

Avec la remontée des taux d’intérêt, la perte de l’investment grade, les conditions s’annoncent moins attractives pour les prochaines sorties à l’international. La prime de risque évaluée par le CDS 5 ans a augmenté de 161 points de base depuis le début de l’année à 257,24 points de base. D’ici la fin de l’année, le Trésor doit entre autres rembourser 1MM de dollars au titre de l’emprunt inaugural sur le marché dollar en 2012. A l’époque, il avait mobilisé 1,5 MM$ dont 500 M$ sur 30 ans.

«Nous allons suivre, comme d’habitude, l’évolution des marchés. S’il y a des fenêtres intéressantes, nous allons sortir pour refinancer la tombée de 2022», confiait une source au ministère des Finances. D’ici là, les conditions pourraient évoluer favorablement d’autant plus que les finances publiques se comportent relativement bien face aux récents chocs.

Franck Fagnon / Les Inspirations ÉCO


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