Éco-Business

Fès-Meknès : vers un écosystème entrepreneurial dans la région ?

Plusieurs dizaines d’experts en entrepreneuriat, notament des enseignants-chercheurs et acteurs économiques ont participé à la première édition du forum régional Fès-Meknès sur la région entrepreneuriale et écosystème d’affaires. L’objectif est de déterminer une démarche à suivre pour construire un écosystème adapté  aux spécificités locales tout en garantissant  sa dynamisation et sa pérennité.

La promotion de l’entrepreneuriat devient une nécessité qui incombe à tous les acteurs de la Région de Fès-Meknès du fait que l’acte d’entreprendre participe à la dynamique économique et sociale. Dans ce cadre, la ville de Fès a accueilli dernièrement la première édition du forum régional Fès-Meknès sur la région entrepreneuriale et écosystème d’affaires.

Sous le thème «Réseaux d’acteurs et programmes d’appui pour un écosystème porteur», cette édition a été organisée par l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah (USMBA) en partenariat avec l’organisation internationale des jeunes entrepreneurs (OIJE). Ce forum, qui a connu la participation des principaux acteurs économiques du territoire, a traité au concept de la gestion de proximité dans l’écosystème entrepreneurial (EE) de la Région Fès-Meknès.

Lors de cette rencontre, les participants se sont attardés sur les éléments constituant cet écosystème entrepreneurial. Pour répondre à cette question, les intervenants ont essayé d’en déterminer les composantes ainsi que son niveau de développement (activation, croissance, maturité), les facteurs clés de son succès et enfin les interactions qui le caractérisent.

«En cas d’absence d’un écosystème performant, nous devons déterminer une démarche à suivre pour construire un écosystème adapté aux spécificités de la région tout en garantissant sa dynamisation et sa pérennité», précise Fatima-Zahra Madhat, professeur à l’université sidi Mohamed Ben Abdellah (USMBA) de Fès, initiatrice de l’événement et membre de la commission d’organisation de ces journées.

De son côté, Elmehdi Laraqui Houssaini, vice-président de la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Fès-Meknès a précisé que «pour s’ériger en une région entrepreneuriale par excellence, l’entrepreneuriat devra non seulement être une affaire de personnes ayant un projet, voire même une idée d’entreprendre, mais aussi celle des pouvoirs publics et de tous les acteurs régionaux».

Lors de cette rencontre, une grille d’analyse a été proposée aux différents acteurs présents pour construite un EE dans la région. Une représentation de la gestion de proximité où le point de départ serait la proximité géographique, celle de la conception physique ou virtuelle de la relation entre les acteurs et les lieux, qui repose sur «le diktat de la distance» et où le point d’arrivée serait l’intégration des autres dimensions de la proximité temporelle, notamment organisationnelle, institutionnelle et cognitive.

«La grille d’analyse permettrait de déterminer la logique de chaque proximité, ses variables déterminantes, ses échelles d’évaluation et surtout les externalités positives pour la construction d’un projet d’EE régional commun. De ce fait, le partage par les acteurs de lois, règles, valeurs communes et représentations partagées similaires et complémentaires est devenu essentiel pour la réussite de cette mission».

Avec, dans ce cadre, des représentations fondées sur la logique de similitude, d’appartenance et de ressemblance ainsi que des mécanismes capables de construire ou de déconstruire les identités des acteurs pour anticiper les interactions nouvelles qui construiront le cadre de l’EE.

La réflexion a porté aussi sur l’université en tant qu’acteur de l’EE. Comment celle-ci s’intègre-t-elle actuellement dans le concept de la proximité en tant qu’acteur de l’EE ?

«Les essais réalisés nous ont permis de relever que l’université est passée d’un modèle à triple hélice, fondé sur une gestion implicite de l’entrepreneuriat, à une gestion explicite», explique Madhat.

D’ailleurs, le partenariat de l’USMBA avec l’OIJE, acteur de la société civile, témoigne d’une proximité «réfléchie» au pluriel, car la proximité n’existe pas par elle-même, mais par le sujet qui la crée en tant que telle. Le forum a été marqué par deux activités particulières : la première consiste en un «hackaton/résolution» des problèmes, destiné aux étudiants de l’université pour proposer des solutions aux entreprises incubées à la cité de l’innovation, à l’USMBA et au centre des très petites entreprises solidaires.

La seconde est une formation adressée aux étudiants pour les sensibiliser sur les caractéristiques et aptitudes personnelles de l’entrepreneur, mais aussi aux techniques de pitching. À cette occasion, plusieurs pistes ont été proposées aux acteurs de l’EE, notamment l’endogénéisation des stratégies de proximité dans l’EE, le renforcement du leadership en la matière, le développement d’un plaidoyer en faveur d’une approche de proximité ainsi que l’initiation aux cercles de la gestion de proximité.

Les participants ont également proposé la création d’un «observatoire de la proximité» et la préparation d’un guide pratique y afférent (démarche, concepts clés et outils supports).

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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