Fès-Meknès/Aménagement hydro-agricole : 112 MDH pour l’intensification de cultures hautement rémunératrices
La direction régionale de l’Agriculture de Fès-Meknès prépare le lancement d’un programme d’investissement de 112 MDH pour l’aménagement hydro-agricole des Ouljas dans le cadre du projet Moyen Sebou et Inaouen Aval. Le programme concerne la diminution de la sole céréalière et l’augmentation du taux d’intensification des cultures, avec le développement de cultures hautement rémunératrices. La désignation de l’entreprise qui se chargera des travaux aura lieu à partir du 15 juin 2022.
Le domaine de l’irrigation dans la Région de Fès-Meknès se trouve confronté à des défis qui concernent, notamment, la forte dégradation de la qualité des ressources hydriques, due essentiellement aux rejets ménagers, ainsi qu’à la surexploitation des nappes, en particulier celles du Saïss. Pour remédier à ces problématiques, le ministère de l’Agriculture a lancé un programme pour l’aménagement hydro-agricole des Ouljas (secteur IV/Taounate), dans le cadre du projet Moyen Sebou et Inaouen Aval.
Répartie en deux lots, l’estimation du coût, établie par la direction régionale de l’Agriculture (DRA) de Fès-Meknès, est de 56,2 MDH pour le premier lot et 55,79 MDH pour le second. Sont concernés par les travaux d’aménagement les secteurs IV et V (avec une superficie totale de 4.600 ha), qui font partie du périmètre Moyen Sebou et Inaouen Aval, situé au nord de Fès dans les piémonts du Rif. Ils s’étendent du barrage Idris 1er en amont, à l’entrée de la plaine du Gharb, en aval et sont constitués par les terrasses situées le long des deux rives des oueds Sebou et Inaouen.
Selon les responsables de la DRA, «la désignation de l’entreprise qui se chargera des travaux est prévue à partir du 15 juin 2022».
Élargissement du périmètre irrigué
Ce projet, qui touchera les communes de Ain Kansara, Louadayen, Oulad Mimoun, Sidi El Abed, Tnine El Oulja et Oued Jemaa, vise la diminution de la sole céréalière et l’augmentation du taux d’intensification des cultures, le développement des cultures hautement rémunératrices, l’amélioration de la productivité, l’intensification de la production animale, le développement de la filière laitière et l’amélioration des conditions de vie des agriculteurs, à travers les aménagements annexes, dont l’électrification et les pistes.
D’un coût global de 1,150 milliard de DH (MMDH), dont près de 440 millions de DH (40 millions d’euros) assurés par l’Agence française de développement (AFD), ce projet prévoit aussi le développement de la zone bour, limitrophe du périmètre irrigué, sur une superficie de 12.400 ha.
Au niveau de cette zone bour, il est prévu la réalisation d’aménagements antiérosifs et des plantations fruitières, la promotion des techniques de conservation des sols telles que le semis direct et l’aménagement de pistes sur un linéaire de 71 km, en vue de désenclaver les douars associés au périmètre d’irrigation.
La DRA soutient que ce programme, qui s’étend sur 14 communes rurales relevant des provinces de Moulay Yacoub, Taounate et Sidi Kacem, profitera à 23.320 habitants et contribuera à l’amélioration de la production agricole, la protection de l’environnement, ainsi que l’adoption d’un plan de gestion environnemental et social, visant l’instauration d’indicateurs de suivi des impacts socio-environnementaux et la protection des terres agricoles contre l’érosion et la préservation des ressources en eau.
Les infrastructures d’irrigation prévues pour l’aménagement des secteurs IV et V sont constituées d’un ouvrage de raccordement au barrage Idriss 1er, via la prise agricole existante, une conduite de liaison, une adduction par conduite enterrée, ainsi que des stations de mise en pression et de filtration, en tête des ouljas.
Les travaux comporteront également des réseaux de distribution d’eau d’irrigation, d’assainissement et des pistes, en plus des équipements de la parcelle en irrigation «goutte à goutte». Pour rappel, la 1re tranche intégrant les secteurs II et III (6.500 ha) est entrée en exploitation en 1998-1999 (secteur II) et en 2001-2002 (secteur III). Alors que la 2e tranche, qui est formée par les secteurs I, IV et V, couvre une superficie de 8.500 ha.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO