Export : L’automobile freine
Les exportations dans le secteur de l’automobile connaissent un ralentissement en ce début d’année. Celles-ci ont connu une baisse de 206 MDH et le recul devrait continuer encore lors des prochains mois, selon les économistes.
La balance commerciale marocaine démarre relativement bien en ce début d’année. Le déficit poursuit son recul à 7,3 MMDH au lieu de 9,8 MMDH un an auparavant faisant passer le taux de couverture à 71,3% contre 64,9% en janvier 2015. Les résultats préliminaires des échanges extérieurs pour le mois de janvier font donc ressortir un allègement du déficit commercial de 2,4MMDH. Un résultat de prime abord concluant, mais les apparences peuvent être trompeuses. Cette performance est justifiée par une baisse des importations (-2.3MMDH) conjuguée à la quasi-stabilité des exportations.
Autrement dit, l’export marocain n’a pas particulièrement performé durant ce premier mois de l’année. La quasi-stabilité des exportations (18.324MDH au lieu de 18.199MDH en janvier 2015) résulte de la progression des ventes de phosphates et dérivés (+735MDH), atténuée toutefois par la baisse des exportations du secteur textile et cuir (-310MDH) et celles du secteur automobile (-206MDH). Hors phosphates et dérivés, les exportations baissent de 3,8% ou -610MDH. La baisse de régime des exportations automobiles était prévisible. En attendant l’installation de l’usine Peugeot PSA et l’éventuel avènement de nouveaux constructeurs, le secteur devrait connaître une stagnation durant ces premiers mois de l’année. Côté importations, la régression est de l’ordre de 8,4% (25,6MMDH contre 28MMDH en janvier 2015). Ce résultat provient de la baisse de la quasi-totalité des groupes de produits.
Il s’agit essentiellement du recul qui n’est pas tant dû à un assainissement des importations ou encore à une levée de boucliers dans le cadre des mesures de défense commerciale, elle est plutôt à rechercher du côté de la baisse de la facture énergétique. Celle-ci a baissé de près d’1MMDH en lien avec une baisse d’approvisionnement en pétrole brut.
À noter que le calcul de l’Office des changes prend en considération une baisse en valeur et non pas en volume de ces importations. Selon plusieurs observateurs, les volumes d’importation seraient encore maintenus à des niveaux élevés. La baisse des importations est également justifiée par le repli des achats de biens d’équipement (-650MDH) en raison d’acquisitions d’avions en janvier 2015. En revanche, les importations de produits alimentaires augmentent sans doute en lien avec le phénomène de sécheresse qu’a connu le royaume durant le début de cette année via une hausse de 213MDH, imputable à l’accroissement des achats de blé.