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Énergie verte : la 1re centrale photovoltaïque flottante en Afrique est marocaine

Le royaume, qui fait déjà partie du cercle très fermé des champions africains des énergies propres, mettra en service, dans quelques jours, une infrastructure de production d’énergie verte unique en Afrique.

Le Maroc consolide sa politique de transition énergétique ambitieuse. Après un an de travaux, le royaume, qui fait déjà partie du cercle très fermé des champions africains des énergies propres, mettra en service, dans quelques jours, une infrastructure de production d’énergie verte unique en Afrique. Il s’agit d’une centrale photovoltaïque flottante, encore en construction, à Sidi Slimane. Projet innovant, avec une capacité installée de 360 kW, l’infrastructure compte 800 panneaux photovoltaïques qui produiront environ 644 MWh par an.

Selon la société chargée de sa construction, Energy Handle, cette réalisation permettra de réaliser des économies d’énergie substantielles. En plus de constituer une opportunité pour l’agriculture nationale, elle boostera la compétitivité dans le secteur. Mieux encore, alors que le Maroc fait face à un problème majeur de déficit en eau, cette centrale constitue une alternative prometteuse.

En effet, selon un expert, non seulement le photovoltaïque limite le réchauffement, en réduisant l’évaporation naturelle de l’eau, mais il rend possible, également, la valorisation de grandes surfaces qui n’ont en général pas d’autres fonctions que celle de réserves d’eau. Autres avantages, la centrale de Sidi Slimane permettra de libérer de la surface au sol. Contrairement aux installations sur terre ferme, elle évite la confiscation de terres fertiles au détriment de l’agriculture ou de l’exploitation forestière. Mais ce n’est pas tout ! Moins coûteuses, elles permettent d’orienter et d’incliner les panneaux de façon optimale, ce qui est rarement le cas en toiture. Elles sont aussi moins onéreuses, d’autant plus qu’elles sont posées à même l’eau, ce qui augmente leur efficacité de plus de 15%, puisque naturellement refroidies en été. Enfin, un centre réalisé sur une étendue d’eau, n’est jamais à l’ombre et dispose donc d’un ensoleillement maximal. La centrale, qui sera fonctionnelle dans les jours à venir, viendra s’ajouter à de nombreuses initiatives du Maroc, lequel cherche à verdir sa consommation énergétique tout en réduisant sa dépendance vis-à-vis des importations.

Début septembre, le ministère de l’Énergie a, d’ailleurs, annoncé l’élaboration d’une feuille de route pour la valorisation énergétique de la biomasse. Visant l’utilisation durable de cette masse organique, en tant que source d’énergie renouvelable et respectueuse du climat, cette nouvelle feuille de route vient réaffirmer la volonté du royaume dans sa quête d’indépendance par rapport aux importations d’énergie et de réduction drastique des prix de l’électricité à la consommation. Son élaboration, en concertation avec toutes les parties prenantes, intervient «conformément aux hautes instructions du Roi Mohammed VI, et dans le cadre de l’exploration de nouvelles sources d’énergies renouvelables, notamment la valorisation énergétique de la biomasse», affirme la tutelle. En effet, à la lumière du développement de la valorisation énergétique de la biomasse (VEB) à l’échelle mondiale, le projet de feuille de route nationale pour la VEB a été mis en place sur la base d’un diagnostic et d’une analyse du gisement à l’échelle nationale et régionale, tout en tenant compte des différentes orientations sectorielles, a relevé la même source, notant que ladite feuille de route est basée sur plusieurs scenarii d’évolution de l’utilisation énergétique de la biomasse à grande échelle.

Pas que des avantages !

Cette technologie suscite de nombreuses critiques de la part d’associations de défense de l’environnement pour lesquelles les panneaux représentent un risque important pour l’équilibre de l’écosystème marin, dans la mesure où ils peuvent provoquer de l’obscurité, susceptible d’empêcher le développement du phytoplancton. Toujours selon les détracteurs de cette technologie, les oiseaux aquatiques migrateurs courent aussi un danger, car pouvant être désorientés à l’amerrissage par ces surfaces qu’ils peuvent confondre avec un plan d’eau, surtout la nuit. Idem pour les insectes aquatiques, également attirés par les surfaces horizontales brillantes. La société Energy Handle, qui a déjà réalisé plusieurs projets d’énergie solaire au Maroc, dont l’équipement de 490 écoles rurales, a-t-elle anticipé ces potentiels inconvénients ?

Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO


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