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Emploi, social, politique : Ce que propose le CESE

La participation politique des jeunes n’est certes pas au rendez-vous mais d’autres espaces d’expression peuvent être promus à cet effet. Santé, égalité des chances, vie culturelle et artistique, sentiment religieux, entrepreneuriat… la réflexion est lancée.

Partant du principe que les jeunes sont la force vive et les porteurs du progrès dans toute nation, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) vient de publier un rapport fort intéressant sur la jeunesse marocaine. Un rapport qui dresse un tableau pas très reluisant comme on l’a relaté dans notre édition du 10 août), mais qui ouvre aussi des perspectives de débats qui arrivent à point nommé. Le rapport porte, à juste titre, le nom d’«Initiative nationale intégrée pour la jeunesse marocaine». Une plateforme pour une réflexion à battons rompus et hors des schémas classiques.

Participation des jeunes
C’est le premier principe directeur que le rapport du CESE a mis en relief. Promouvoir la participation des jeunes dans la vie active de la société et en politique revient à en créer les conditions favorables. Il faut qu’ils soient capables de faire des propositions et d’être associés aux prises de décisions, que leurs idées soient valorisées ainsi que leurs engagements et leurs actions tout en prévoyant les espaces et les méthodes adaptés à cette fin. Parmi les clés de ladite participation, le rapport cite l’activation du Conseil national de la jeunesse, la mise en place de réseaux régionaux de jeunes et leur participation dans les conférences, d’organisations dirigées par les jeunes, la participation dans des comités consultatifs et dans les processus politiques. Or, ces objectifs ne peuvent se matérialiser que s’ils rencontrent l’adhésion de tous dans le cadre d’un pacte de confiance favorisant la libération et la canalisation de l’énergie de la jeunesse. En amont, les politiques sectorielles dédiées à la jeunesse doivent aussi converger pour avoir une force de frappe suffisante pour créer la différence.

Renforcer les capacités des jeunes
Tout doit commencer à l’école qui, estime le rapport du CESE, doit être un pilier de l’égalité des chances et des opportunités mais pas seulement, il faut que cela s’accompagne par un essaimage à tous les niveaux sociaux de l’esprit de créativité notamment scientifique et artistique et de l’économie de la connaissance et du savoir. Parallèlement, il faut favoriser l’accès aux formations supérieures porteuses et ceci en alignant d’une part l’acquisition de compétences avec les exigences du marché du travail et d’autre part en adaptant le système éducatif aux besoins nouveaux de la société. Cette dynamique doit se faire sur la base d’une projection proactive pour mieux préparer aux mutations vers d’autres activités et métiers existants et à venir. Pour cela, le renforcement de la capacité d’apprentissage, d’adaptation et d’innovation de chacun ainsi que le développement de l’esprit d’entrepreneuriat s’imposent, et enfin mettre en place un plan
de formation tout au long de
la vie.

Promouvoir l’employabilité
Dans le secteur public comme privé, le gouvernement est appelé à proposer les débouchés qui sont en adéquation avec la formation et les besoins de l’entreprise. Pour y arriver, le CESE recommande la mise en place d’un programme spécifique dédié à l’insertion des jeunes dans la vie active qu’ils soient diplômés, chômeurs, jeunes issus de milieux défavorisés, jeunes à besoins spécifiques, etc. Ce programme doit être adossé aux politiques sectorielles pour constituer un vrai effet de levier. À plus forte raison, les métiers nouveaux et d’avenir offrent cette possibilité. Il s’agit sans être exhaustif des métiers du développement durable, de l’économie verte et bleue, du potentiel offert par l’économie sociale et solidaire sans perdre de vue la politique d’ouverture du royaume sur l’Afrique. Parmi les dispositions visant à améliorer l’employabilité figure la loi sur l’auto-entrepreneuriat qui a permis à des milliers de jeunes de se prendre en charge et de se frayer leur chemin dans la société. L’accès aux marchés publics représente une opportunité à mettre en oeuvre. Dans ce sens, le CESE propose la mise en place de manière volontariste aux niveaux des marchés publics et des entreprises sous tutelle de l’État, d’une politique d’encouragement de l’accès au marché pour les entreprises jeunes et constituées par des jeunes.

Santé et protection sociale
Pour une jeunesse capable de relever le défi du développement, la santé physique et psychologique est un prérequis. C’est la raison pour laquelle malgré les efforts en matière de couverture médicale universelle, le Maroc a besoin d’une politique encore plus équitable en direction des jeunes. Le CESE dans son rapport propose à ce niveau la mise à disposition d’offres de soins et de dispositifs médicaux au sein des établissements d’éducation et de formation, des universités et des espaces pour jeunes. C’est une première piste à explorer. Il faut ensuite accélérer le processus d’extension de la couverture médicale aux étudiants et faire profiter les jeunes des familles défavorisées du Ramed. Ce sont autant de formes de protection sociale des jeunes auxquelles la collectivité devrait être attentive. Des filets de sécurité efficaces pour les jeunes et des mécanismes de solidarité entre eux sont aussi à prévoir. L’objectif est d’offrir un système de protection sociale universelle à tous les jeunes en tant qu’élément à la base du développement et non une conséquence. Prenant exemple sur l’INDH, le CESE veut élever l’Initiative nationale intégrée pour la jeunesse au rang d’approche transsectorielle visant à réduire les inégalités et la lutte contre la pauvreté et la précarité des jeunes. Par ailleurs, l’égalité des chances entre les sexes est à prendre sérieusement en compte. Dans cette perspective, autonomiser la jeune femme est un vecteur principal de l’action publique envers la jeunesse, qui implique de mettre fin à toutes les formes de discrimination envers les jeunes femmes.

Promouvoir un islam éclairé
Le Maroc se distingue dans la région par sa politique de gestion de la chose religieuse. Le fait religieux intervient directement dans la perception des jeunes et de leur place au sein de la société et dans la famille. Aujourd’hui, l’enjeu est de transmettre aux jeunes les valeurs de tolérance et de modération en choisissant les bons canaux de communication. Le rapport du CESE souligne qu’il est désormais question de valoriser et de promouvoir auprès des jeunes les valeurs d’un projet sociétal commun. Notamment dans ses dimensions spirituelles bâties sur la commanderie des croyants, lesquelles vont de pair telles qu’énoncées dans le préambule de la Constitution «avec l’attachement du peuple marocain aux valeurs d’ouverture, de modération, de tolérance et de dialogue pour la compréhension mutuelle entre toutes les cultures et les civilisations du monde». Il s’agit également de promouvoir la diffusion de ce socle de valeurs à travers le système d’éducation, les relais cultuels et à travers des mécanismes d’interprétation et de communication et d’enseignement intégrant le renouveau afin d’éviter les récupérations de nature religieuse qui visent les jeunes en empruntant différents canaux de diffusion.

Le sport et la culture comme facteurs de sociabilisation
La culture, le sport et les loisirs sont les derniers bastions de la vie en communauté dans un monde marqué par l’individualisme.  Dans ce sens, le rapport du CESE prône la mise en place de nouvelles plateformes d’expression et de création audiovisuelles et numériques. Toutefois, le soutien de la création artistique et culturelle des jeunes nécessite un cadre juridique et réglementaire qui invite les responsables des secteurs de l’habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire à̀ équiper les lieux de vie en espaces de loisirs et de culture dédiés aux jeunes. Il s’agit notamment de répondre au déficit marqué en espaces verts, terrains de sport, conservatoires, thé́âtres, bibliothèques, complexes multimédia, maisons de jeunesse, etc.


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