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Économies diversifiées : Le Maroc dans le top 5 africain

Le Maroc a été classé dans le cadre du dernier rapport sur les perspectives économiques en Afrique (African Economic Outlook) de la BAD parmi les 5 économies africaines les plus diversifiées. Il figure auprès de l’Afrique du Sud, de l’Égypte, de Maurice et de la Tunisie parmi les pays disposant du meilleur taux d’urbanisation et de fécondité et s’engageant dans une réelle transformation structurelle de l’économie.

Le rapport 2016 sur les perspectives économiques en Afrique, réalisé en collaboration entre la BAD, l’OCDE et le PNUD intègre le Maroc dans le cadre de la liste des économies les plus diversifiées du continent. Ce classement concerne les pays au stade le plus avancé tant en termes d’urbanisation, de fécondité que de transformation structurelle de l’économie. Les nations qui y sont intégrées disposent d’un niveau d’urbanisation compris entre 40 et 67%. Elles ont également presque achevé leur transition de fécondité (ratio de fécondité totale : environ trois enfants ou moins par femme). Concrètement, le rapport liste l’Afrique du Sud, l’Égypte, Maurice, le Maroc et la Tunisie.

Ces pays affichent le niveau de revenu le plus élevé d’Afrique (supérieur à 10.000 dollars de revenu national brut [RNB] par habitant en 2013, à l’exception du Maroc) et de développement humain (indice de développement humain [IDH] supérieur à 0.60). «Entre 1960 et 2010, l’accroissement naturel de la population a stimulé la croissance urbaine en Égypte et au Maroc», note ledit rapport. Ces deux pays en sont au stade le plus avancé de leur transformation structurelle. L’agriculture y génère moins de 16% du produit intérieur brut (PIB) et les activités manufacturières 13 à 18%. «Ces pays doivent principalement renforcer leur productivité et leur complexité économique, car ils n’ont pas encore réussi à passer à des activités manufacturières sophistiquées», commentent les experts de la BAD.

En effet, la part des activités manufacturières dans le PIB a culminé dans ces cinq pays à la fin des années 80 et dans les années 90, et n’a cessé de reculer depuis. Pire encore, plusieurs pays se sont significativement désindustrialisés en comparaison avec les niveaux constatés au début de cette période. Ainsi, en Afrique du Sud, la part de la main-d’œuvre manufacturière dans l’emploi total est passée de 16,8% en 1981 à 11,6% en 2011. Ces travailleurs se sont orientés vers les services et le poids du secteur manufacturier dans le PIB a reculé (23,6% en 1990 contre 13,3% en 2014). «Les pays à l’économie diversifiée sont ceux dans lesquels les services modernes, comme les services aux entreprises, les transports et les communications, constituent la part la plus importante de la production», explique l’étude.

En 2010, les services aux entreprises représentaient plus de 10% de la production totale au Maroc, en Afrique du Sud et à Maurice. Maurice et l’Égypte ont vu leur production de services de transport, de stockage et de communication augmenter pour passer à environ 15% du total. Des villes comme le Caire et Alexandrie (Égypte), Casablanca et Rabat (Maroc), ou encore Le Cap et Johannesburg (Afrique du Sud) totalisent plus de la moitié de la valeur ajoutée créée par les services modernes à l’échelle du pays. Dans des pays comme l’Afrique du Sud et Maurice, les travailleurs ont progressivement migré vers des secteurs à très forte intensité de capitaux et de compétences. L’étude note avec satisfaction que le Maroc a investi dans des villes intermédiaires comme Tanger et Meknès en y développant le tourisme et l’industrie.

D’ailleurs, le nouveau plan de découpage territorial défini par le gouvernement étend la décentralisation et accorde des moyens supplémentaires pour le développement territorial de villes situées à la périphérie de Casablanca, comme Sidi Slimane et Beni Mellal. Pour la BAD, les pays à l’économie diversifiée sont ceux qui ont su remarquablement améliorer le marché du logement en zone urbaine. En Afrique du Nord et en particulier au Maroc et en Tunisie, les bidonvilles ont d’ailleurs nettement reculé.

Toutefois, plusieurs autres défis doivent encore être soulevés par le Maroc à en croire les experts. Le royaume doit notamment faire face aux profondes inégalités (de genre, de localisation géographique, d’éducation et d’accès aux services de base) qui peuvent nuire au caractère inclusif de sa croissance. «En 2015, la réforme territoriale et les élections régionales et communales, qui se sont déroulées avec succès, augurent la mise en place d’une nouvelle dynamique en termes de gouvernance et de développement local permettant entre autres un développement plus durable des villes», conclut le rapport.


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