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Economie sociale et solidaire : l’AFD apporte son soutien au Maroc

Le ministère du Tourisme, de l’artisanat, du transport aérien et de l’économie sociale vient de signer une convention de subvention de 1,5 millions d’euros avec l’Agence française de développement, portant sur le renforcement du cadre réglementaire de l’économie sociale et solidaire.

Une convention de subvention de 1,5 millions d’euros visant à renforcer le cadre réglementaire de l’économie sociale et solidaire (ESS) a été signé, jeudi dernier, entre le ministère du Tourisme, de l’artisanat, du transport aérien et de l’économie sociale et l’Agence française de développement (AFD). Son objectif est de mettre en œuvre une assistance technique destinée à accompagner le ministère dans l’actualisation du projet de la loi-cadre en faveur de l’ESS en vue de valoriser davantage son potentiel économique et l’adapter aux nouveaux enjeux de la relance. Cette assistance technique, explique un communiqué, est basée sur trois étapes clés. Dans un premier temps, il s’agit de réaliser une étude de diagnostic et mobiliser les acteurs de l’écosystème de l’ESS. Ensuite, vient l’actualisation de la loi-cadre, le texte de loi et ses décrets d’application. Quand à la dernière étape, elle concerne l’accompagnement de la mise en place de dispositifs d’appui à l’innovation sociale de l’ESS.

Nadia Fettah Alaoui, ministre du Tourisme, de l’artisanat, du transport aérien et de l’économie sociale, déclare, à propos de cette convention, que «le gouvernement, conscient des potentialités et des opportunités offertes par la filière de l’ESS, s’est engagé pour la promotion et le développement de ce secteur, en tant qu’économie de proximité, à travers des politiques et des stratégies sectorielles». Elle poursuit : «Il s’agit d’une dynamique stimulée par l’avènement de l’Initiative nationale pour le développement humain, mettant les entreprises de l’ESS au centre du processus de développement humain.» La responsable gouvernementale note également que cette dynamique est renforcée par la stratégie du ministère, qui est fondée sur une approche participative visant à amorcer un réel changement d’échelle à travers la promotion de l’entreprenariat collectif et social et à préserver les valeurs et les principes qui animent cette économie.

La ministre indique, en effet, que l’ambition pour ce projet de loi-cadre est de faire connaître et reconnaître l’ESS en tant que secteur économique et social à part entière et de convenir d’une vision claire des rôles et responsabilités de tous les acteurs institutionnels et professionnels, notamment en matière de mise en œuvre des politiques publiques pour la promotion de ce secteur. Nadia Fettah Alaoui fait par ailleurs remarquer qu’il est aussi question d’asseoir les mesures incitatives d’accompagnement en matière de financement, de veille, de bonne gouvernance, de formation, d’échange d’expertise et d’innovations sociales et un repositionnement sur les stratégies et les autres lois en vigueur.

Pour sa part, Hélène Le Gal, ambassadrice de France au Maroc, fait savoir que le partage d’expériences entre le Maroc et la France en matière de loi et de gouvernance de l’ESS constitue un canal de coopération susceptible de stimuler de nouvelles formes de partenariats en faveur des innovations sociales, notamment au profit des populations les plus vulnérables et au bénéfice partagé des deux pays. Quant à Mihoub Mezouaghi, directeur de l’AFD à Rabat, il estime que le potentiel de l’économie sociale et solidaire est «probablement sous-estimé, dès lors qu’il est souvent réduit au seul tissu des coopératives agricoles». Pourtant, insiste le responsable, «l’entreprenariat, le logement, la santé ou encore l’éducation constituent également des composantes clés de ce secteur, dont la contribution peut atteindre 12 à 15% du PIB dans certains pays européens». Et de poursuivre : «Nous observons davantage d’initiatives à impact social, environnemental et économique, portées le plus souvent par des acteurs locaux ancrés dans un territoire, et lorsque que ces initiatives sont inscrites dans un cadre institutionnel favorable à leur développement et à leur agrégation, elles peuvent alors avoir un fort effet de levier sur la croissance économique et la résilience sociale.» 

Mariama Ndoye / Les Inspirations Éco


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