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Drâa Tafilalet : Les dessous du deal avec la RAM

L’annonce a été faite par le ministre du Tourisme et du transport aérien, Mohamed Sajid, en marge du Conseil national de l’entreprise, mardi 6 février à Errachidia. Désormais à partir de ce dimanche 11 février, l’aller simple en classe économique de Casablanca vers l’un des trois aéroports de la région Drâa Tafilalet (Ouarzazate-Zagora-Errachidia) coûtera seulement 400 DH. La nouvelle structure tarifaire a été rendue possible grâce au soutien financier déterminant du gouvernement et du Conseil régional pour un montant total annuel de plus de 45 MDH.

Pour convaincre les autorités de la nécessité de baisser le tarif des vols à destination des aéroports de Drâa Tafilalet, les acteurs de la région ont fait valoir un argument de taille en se référant au cas d’Al Hoceïma. En effet, depuis juillet 2017, RAM propose un aller simple à Al Hoceïma au départ de Casablanca au tarif de 400 DH, sachant que l’axe Casablanca-Al Hoceïma (385 km) est plus long que celui reliant Casablanca à Ouarzazate (306 km). L’argument a pesé de tout son poids lors des négociations avec le département du transport aérien, mais il n’est pas le seul. Il a fallu compter également avec l’appui du Conseil régional de Drâa Tafilalet. Le 4 novembre dernier, en marge d’une journée d’étude consacrée à la relance de la destination de Ouarzazate, le président du Conseil régional, El Habib Choubani, avait déclaré être prêt à mettre à la disposition de la compagnie nationale, Royal Air Maroc, une enveloppe de 20 MDH pour renforcer la desserte aérienne. Choubani s’est dit même prêt à doubler la mise si nécessaire. Joignant l’acte à la parole, le soutien financier de la région a été acté et entériné par les élus du Conseil régional réunis en session extraordinaire, mercredi 10 janvier.

Gagnant-gagnant
Outre le Conseil régional et RAM, la convention portant sur le renforcement des liaisons aériennes, signée il y a quelque jours et dont a fait référence le ministre Sajid cette semaine à Errachidia, engage le ministère de l’Intérieur, le ministère de l’Économie et des finances, le ministère du Tourisme et du transport aérien, ainsi que la wilaya de Drâa Tafilalet. En vertu de cet accord, RAM s’engage à assurer 7 vols hebdomadaires entre Casablanca et Ouarzazate, 5 vols entre la capitale économique et Errachidia et 3 vols entre Casablanca et Zagora (contre 2 vols précédemment). S’agissant des contributions financières, le Conseil régional sera appelée à mobiliser chaque année une enveloppe de 34,6 MDH dont 10,1 MDH émaneront de la Direction générale des collectivités locales (DGCL). Le ministère du Tourisme et du transport aérien apporte, pour sa part, une somme de 10,8 MDH à travers le Service d’État géré de manière autonome (SEGMA), la «Direction générale de l’aviation civile». Au total, le soutien financier réservé à la desserte aérienne s’élève à 45,4 MDH. Encore faut-il préciser qu’il s’agit juste d’un coût maximum (plafond) à ne pas dépasser. Car le montant de la subvention sera fixé en fonction du taux de remplissage des avions : la subvention baisse au fur et à mesure que le taux de remplissage augmente (elle est de 79.000 DH pour chaque rotation du vol Casablanca-Ouarzazate lorsque l’avion est rempli à moins de 63% en moyenne quadrimestrielle). Le mécanisme retenu veut qu’à la fin de chaque année, après règlement de tous les montants dus à RAM, le montant restant des subventions soit reporté à l’exercice suivant et réduit proportionnellement aux subventions à verser par les différentes parties. Pour assurer le suivi opérationnel, évaluer les performances économiques des lignes aériennes, l’accord a mis en place un comité de suivi dont la présidence revient au wali de la région. Un autre comité dit de pilotage, présidé par le directeur de l’Aviation civile, a été également institué. Sa mission consiste à réviser les modalités de partenariat, la résolution des problèmes liés au non versement des quotes-parts et au non règlement des sommes dues à RAM. S’étalant sur vingt articles, la convention laisse toutefois au transporteur aérien une marge de manœuvre pour adapter le trafic à l’évolution de la conjoncture. Pendant le mois de Ramadan, et à titre exceptionnel, RAM peut opérer une réduction des vols dans la limite de 40% du volume total programmé. Aussi, suite à un déficit de 2 mois dans un même quadrimestre, la compagnie peut provoquer une réunion du comité de pilotage pour statuer sur une baisse du nombre de fréquences hebdomadaires. Mieux, en cas de retards de paiement et après un délai déterminé, RAM se réserve le droit de suspendre ou de fermer les lignes concernées. «Nous ne pouvons que nous réjouir de ces nouvelles mesures, tant attendues, appelées à booster le secteur du tourisme dans la région. En revanche, les horaires et la programmation hebdomadaire des vols sont à revoir», estime Zoubir Bouhoute, directeur du Conseil provincial du tourisme de Ouarzazate.  


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